Sacyr Vallehermoso a donc pris le parti de lancer une offre publique d'échange hostile sur Eiffage, après que le management du groupe français lui eut refusé l'accès au conseil d'administration malgré sa détention de près du tiers du capital. L'initiateur propose 12 actions Sacyr nouvelles pour 5 Eiffage. Il détient déjà 33,32% du capital, et conditionne le succès de son offre à 60% au moins des droits de vote.
Sur la base des cours des deux titres, qui ont été suspendus, l'opération ne présente pas de prime sur le dernier cours d'Eiffage, porté par la spéculation. 12 actions Sacyr (cotées 43,62 euros l'unité hier soir) représentent 523,44 euros. 5 actions Eiffage sont valorisée 557,50 euros sur le cours de la veille (111,50 euros). L'offre de Sacyr valorise chaque action Eiffage 104,688 euros, soit 9,75 Milliards d'Euros pour 100% du capital, alors que la société capitalise actuellement 10,39 MdsE.
Pour retenir cette valorisation, Sacyr a croisé plusieurs méthodes, détaillées dans son document d'offre :
- En se fondant sur les valorisations par partie des analystes d'abord, qui font apparaître un niveau moyen de 41,50 euros (6 analystes) par action Sacyr et 74,10 euros par action Eiffage (6 analystes) : il en ressort une prime de 34,4% pour l'offre.
- En se fondant sur les objectifs de cours, qui ressortent à 39,70 euros pour Sacyr (11 analystes) et à 74,40 euros pour Eiffage (16 analystes) : la prime ressort sur cette base à 28%.
- En se fondant sur l'évolution du cours de bourse. L'analyse des cours sur un an jusqu'au 20 mars (avant la reprise de la spéculation sur Eiffage) fait apparaître des primes comprises entre 20% et 41,6% sur la période pour le cours d'Eiffage sur celui de Sacyr.
- En se fondant sur les bénéfices par action prévisionnels, l'analyse montre une prime allant de 56,9 à 60,7% (5 analystes pour Sacyr, 7 pour Eiffage).
Il apparaît donc, sur la base des quatre critères retenus, que l'offre présente une prime allant de 20 à 60,7%. Reste que la spéculation avait amené le titre Eiffage jusqu'à un record de 129,30 euros le 10 avril dernier en séance, soit 23,5% plus haut que l'offre libellée par Sacyr avant reprise des cotations, ce qui rend plus compliqué la tâche du groupe espagnol. Le 20 mars, alors que la poussée spéculative avait déjà débuté, Eiffage avait clôturé à 79,61 euros.
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