Chaussade : "Agbar sera un pilier de SUEZ dans l'eau en Europe"

20/04/2007 - 10:30 - Option Finance

(AOF) - Jean-Louis Chaussade directeur général de Suez Environnement, explique, dans une interview accordée à "La Tribune", la décision du groupe de monter au capital de la compagnie des eaux Aguas de Barcelona (Agbar), société déjà contrôlée par le groupe avec la Caixa. "Nous voulons faire d'Agbar notre deuxième pilier dans l'eau en Europe. Depuis que l'électricien Endesa a revendu en 2004 ses 11% d'Agbar à deux actionnaires, nous attendions le moment où l'un d'eux serait désireux de prendre ses bénéfices", a-t-il déclaré. C'est le cas aujourd'hui puisque Torreal s'est engagé irrévocablement à verser ses 6,5% à l'offre de Suez Environnement et La Caixa, assurant ainsi au français et à la caisse d'épargne espagnole de passer la barre des 50%. Suez Environnement et La Caixa, actionnaires à hauteur de 47,8% de la compagnie des eaux Aguas de Barcelona, vont donc lancer une offre conjointe sur les titres qu'ils ne détiennent pas déjà. L'opération valorise la compagnie espagnole à environ 4 milliards d'euros. L'offre se fera au prix de 27 euros pour certaines actions et 26,7 euros pour d'autres, en liquide. Un prix qui était inférieur au cours le jour de l'annonce. "Les deux groupes ont déjà l'assurance de ramasser 6,5% apportés par Torreal, deuxième actionnaire de la société d'eau. Détenant 49,7% dans le cadre d'une société commune, ils vont passer la barre de la majorité et pouvoir consolider les 308 millions de résultat net d'Agbar. Le reste n'est que pour se mettre en conformité avec la réglementation boursière espagnole", se justifie Jean-Louis Chaussade. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Spécialiste des services aux collectivités, Suez exerce son activité dans les domaines de l'énergie (73 % du chiffre d'affaires avec Electrabel, Elyo, Distrigaz, Fluxys, SUEZ Energie International ou encore Fabricom) et de l'environnement (27 % du chiffre d'affaires avec Ondeo, Ondeo Industrial Solutions, SITA et Degrémont). Le groupe compte 157 650 collaborateurs dans le monde, 200 millions de clients individuels, 3 000 municipalités desservies au quotidien et 500 000 clients industriels et commerciaux. Près de 80% de son chiffre d'affaires est réalisé en Europe

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Le groupe axe son développement sur ses métiers centraux (énergie, eau, propreté) et a mis en œuvre un important plan de restructuration comprenant la cession de participations non stratégiques (conduisant à la sortie définitive du groupe du secteur de la communication), une réorganisation des divisions, un recentrage géographique, etc. Chaque métier est aujourd'hui rentable. - Le niveau de dette du groupe n'est aujourd'hui plus un soucis et le groupe peut combiner croissance et génération de cash. - Suez est particulièrement bien placé dans le secteur de l'énergie avec une offre globale et semble bien positionné pour profiter de la convergence gaz-électricité. - Le groupe dispose encore d'un potentiel de restructurations et d'économies. -Le groupe a éveillé de nombreux appétits en 2006.

Les points faibles de la valeur

- l'incertitude qui règne quant à l'avenir de la fusion avec GDF et le risque de démantèlement du groupe en cas d'échec. -La faiblesse des synergies entre les deux métiers de l'énergie et de l'environnement pose la question de la cohérence du groupe. - Le marché attend un redressement des résultats du pôle déchets. - Suez apparaît peu équilibré géographiquement en raison du poids du pôle belge dans l'ensemble. - Implanté, de manière toutefois moindre que par le passé, dans les pays émergents, Suez est exposé au risque d'instabilité inhérent à ces marchés. - Comme ses concurrents, le groupe peut notamment éprouver des difficultés à faire respecter les clauses de révision des tarifs dans le cadre de contrats signés auprès de certaines collectivités.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

Les échanges sur le titre Suez sont régulièrement animés par le débat lancé par certains fonds actionnaires minoritaires sur l'opportunité d'une scission du groupe entre l'Energie et l'Environnement, à laquelle s'oppose le management.