Banque : le marché attend une contre-attaque sur ABN Amro

23/04/2007 - 14:40 - Boursier.com

RBS, Fortis et Santander dans les starting blocks...

Un mois. C'est le laps de temps qui s'est écoulé entre l'annonce officielle de négociations en vue d'une fusion entre Barclays et ABN Amro et la finalisation du projet. Les deux banques, l'une britannique et l'autre néerlandaise, ont annoncé ce matin leur mariage dans le cadre d'une opération de 67 Milliards d'Euros (91 Milliards de Dollars, par rachat de l'établissement continental par son homologue insulaire. Il n'est pas nécessaire de chercher très loin pour constater qu'il s'agit de la plus grosse opération réalisée dans le secteur. Jusque-là, le record appartenait à l'opération de fusion entre Travelers et Citicorp aux Etats-Unis pour 70 Milliards de Dollars, qui avait donné naissance en 1998 à la plus grande banque mondiale, Citigroup. C'est également la 4ème plus grosse opération de rapprochement de l'histoire, derrière AOL / Time Warner (186 Mds$, 2000), Vodafone / Mannesmann (185 Mds$, 1999) et plus récemment Porsche / Volkswagen (92 Mds$, en cours). Pour aider à la réalisation de l'opération, Barclays / ABN Amro va céder les actifs américains de la banque néerlandaise, LaSalle, à Bank of America pour 21 Mds$. La carte d'identité du nouveau géant donne le vertige : 217.000 employés, 47 millions de clients dans le monde et 325.000 Milliards de Dollars d'actifs ! Mais comme toute opération financière, celle-ci ne sera véritablement bouclée qu'une fois l'ensemble des opérations sécurisées. Or plusieurs analystes financiers pensent que les choses pourraient ne pas en rester là. Un groupe d'établissements emmené par Royal Bank of Scotland, le numéro deux britannique, comprenant également le belge Fortis et l'espagnol Santander, doit rencontrer la direction d'ABN Amro aujourd'hui même. Des bureaux d'études comme Bear Stearns et Dresdner Kleinwort attendent une réaction de cet autre consortium de prédateurs, qui aurait plus à gagner que Barclays en termes de synergies. Une réaction qui pourrait intervenir rapidement puisque le contrat de cession de LaSalle, qui fait partie du projet de fusion initial, stipule qu'ABN Amro a 14 jours pour examiner une éventuelle offre supérieure sur ses actifs américains. "Nous estimons que ce consortium devrait dans tous les cas de figure être en mesure de générer plus de synergies et de payer plus cher (que Barclays)", écrit Dresdner Kleinwort. En d'autres termes, Barclays a proposé son offre maximale ce matin et serait bien en peine de faire mieux, alors que Royal Bank of Scotland et ses puissants partenaires ont plus de latitude financière et d'intérêt dans une fusion, qui s'apparenterait d'ailleurs à un démembrement d'ABN Amro. Dans le sillage de ces spéculations, c'est la recomposition mainte fois rabâchée du paysage bancaire européen qui se dessine enfin. Vendredi, la Societe Generale a dû se fendre d'un communiqué expliquant qu'aucune négociation de fusion avec l'italien Unicredito n'est en cours, pour couper court à une spéculation boursière débridée sur son action. La banque transalpine a confirmé ne pas mener de discussions de fusion, mais a pris soin de préciser qu'il existe des "discussions exploratoires régulières" avec l'établissement français dans le cadre de leur croissance stratégique. Une sémantique boursière que le marché interprète comme une porte ouverte sur d'éventuels projets communs. Reste encore à connaître les réactions d'autres poids lourds du secteur, qui restent en marge de la bataille actuelle. C'est le cas de BNP Paribas, la plus grosse banque française, un temps citée en soutien de Barclays mais qui ne figure finalement pas dans le projet initial de la banque d'outre-Manche.



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