Un pas semble avoir été franchi vers l'ouverture à un troisième partenaire de l'alliance Renault Nissan. Le Président de Renault et de Nissan, Carlos Ghosn, n'avait jamais rejeté cette idée et rappelle aujourd'hui que Renault Nissan est "une alliance ouverte qui n'a jamais été limitée à deux partenaires" et que cette alliance pourrait être élargie dans des circonstances favorables et avec des partenaires appropriés.
C'est l'intervention de l'investisseur Kirk Kerkorian, premier actionnaire de General Motors (GM) via sa holding Tracinda, qui relance aujourd'hui la piste d'une alliance élargie avec le constructeur américain. Tracinda a suggéré à General Motors d'étudier un rapprochement avec Renault et Nissan, une idée que le Conseil d'administration de GM a promis d'étudier.
Pour Renault, il est nécessaire à ce stade que le Conseil d'Administration et la Direction Générale de General Motors apportent leur plein soutien à ce projet, pour entamer l'étude de cette opportunité après accord des Conseils d'Administration de Renault et de Nissan. Les discussions sont donc ouvertes. Sachant que Carlos Ghosn a indiqué dans la passé qu'une prise de participation ne peut qu'accompagner une vraie alliance, nul doute qu'une alliance capitalistique passerait par l'entrée du tandem franco-japonais dans General Motors. Les finances de Renault et Nissan le permettent sans soucis, et Renault pourrait même céder sa participation de 20,7% dans le groupe suédois Volvo, d'une valeur boursière d'environ 3,3 Milliards d'Euros, pour mobiliser du cash.
Mais à quoi ressemblerait une telle alliance à trois ? Dans une industrie automobile qui ne trouve son salut que dans les économies d'échelle, GM-Renault-Nissan serait un leader mondial quasiment deux fois plus gros que son premier poursuivant, Toyota. Des complémentarités de gammes de véhicules et géographiques existent entre les trois constructeurs mais ne sont pas toujours idéales. Certains points posent problèmes comme la concurrence existante entre Nissan et General Motors aux Etats-Unis ou entre Renault et GM en Europe, notamment avec sa marque Opel. D'un point de vue industriel, les trois groupes coopèrent déjà dans les véhicules utilitaires en commercialisant en Europe les mêmes fourgons sous trois marques distinctes.
Un tel projet semble donc séduisant sur le papier mais sûrement très difficile à mettre en oeuvre, même piloté par Carlos Ghosn. Le mariage réussi des cultures franco-japonaises supporterait-il l'arrivée d'un nouveau partenaire américain en pleine restructuration?
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