Les divergences semblent persister entre Areva et son actionnaire majoritaire, l'Etat.... En effet, à l'issue d'un conseil de surveillance du groupe nucléaire, hier, les représentants de Bercy ont réaffirmé leurs positions sur deux dossiers phare, ceux de REpower et Eramet, selon des informations publiées ce matin dans la presse économique.
Au sujet de REpower, le conseil a décidé de ne surenchérir sur le fabricant allemand de turbines pour éoliennes, ouvrant la voie à une victoire du groupe indien Suzlon.
Les deux prétendants avaient jusqu'à hier pour modifier leurs offres, Areva proposant 140 Euros par action REpower, tandis que Suzlon est prêt à débourser 150 Euros...
La crainte de Bercy de participer à une bulle spéculative dans l'éolien l'a donc emporté sur la stratégie offensive d'Anne Lauvergeon, la patronne d'Areva.
A noter qu'en théorie, Areva dispose encore d'un délai de 20 jours au-delà de la clôture de l'offre (soit jusqu'au 24 mai, après l'élection présidentielle...), pour faire une contre-offre.
Si le groupe jette l'éponge, il devra aussi décider quoi faire de sa participation de 30% déjà acquise dans le capital de REpower : vendre ses titres avec une forte plus-value, ou conserver une participation minoritaire ?
Autre dossier chaud du moment, celui d'Eramet, dont le récent changement de PDG, à l'initiative d'Areva, a fait grincer des dents à Bercy. Hier, les représentants de l'Etat ont demandé à Areva de maintenir une participation "stable et pérenne" dans le capital du producteur de nickel. Un statu quo qui sonne comme une mise en garde à Anne Lauvergeon, qui estimait récemment que la participation actuelle de 26,1% d'Areva dans Eramet était soit "trop ou pas assez élevée".
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