Liquidité et valorisation des marchés

09/05/2007 - 12:16 - Sicavonline

Tous les opérateurs sont conscients de la part jouée par la liquidité dans la progression des marchés au cours des dernières années. Mais chacun serait bien en mal d'en donner une mesure pertinente. Traditionnellement, les économistes livrent des agrégats monétaires dont il est possible de mesurer la variation en valeur absolue, d'une date à une autre. Mais ils n'établissent pas de lien concluant entre ces agrégats et leur effet sur les marchés. C'est là qu'intervient un nouveau ratio conçu par la Banque d'Angleterre et sur lequel le magasine anglais The Economist attire l'attention dans sa dernière édition. Le raisonnement à la base de ce nouveau ratio est le suivant : plus le marché est liquide, plus il est facile d'acheter et de vendre des actifs financiers. Mesurez cette facilité et vous avez une mesure, en miroir, du taux de liquidité. Pour faire bref, disons qu'il existe trois mesures immédiates de cette facilité : la différence entre les prix offerts à l'achat et à la vente par les opérateurs de marché. Plus le « spread » est étroit, plus le marché est liquide. L'effet de décalage produit sur les cours par des achats importants, en d'autres termes, le ratio mouvement des cours/volume de trading. Enfin, la différence apparaissant sur les marchés obligataires entre le prix des titres publics et ceux des titres privés. La réduction des primes indique que les marchés sont plus liquides.

Banque d'Angleterre
Banque d'Angleterre

La Banque d'Angleterre a fusionné ces trois indices en un ratio unique. Son évolution depuis 2004 est impressionnante. Elle en conclue que les marchés sont aujourd'hui très liquides et que le niveau atteint est très supérieur à ce qu'il était à la fin des années 90, à l'époque de la bulle internet. Cette évolution n'est pas sans lien avec deux phénomènes majeurs observés ces dernières années : la grande activité de trading imputable aux hedge funds et l'apparition du marché des dérivés de crédit, qui permet de découpler obligations et risques de crédit. Mais le risque induit reste très important : que la liquidité fléchisse, et la « casse » peut être importante, car, ne l'oublions pas, ces mécanismes s'auto-alimentent.

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