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La déflation, une vraie menace?

04/10/2010 - 13:59 - Sicavonline


La déflation, une vraie menace?

Au sein de la communauté financière, les avis divergent quant à la réalité du risque déflationniste. Jean Borjeix, gérant associé chez Platinium Gestion, et Marc Girault, gérant chez HMG Finance, incarnent parfaitement les deux visions de la situation qui s'opposent. Sicavonline vous livre leurs analyses respectives.

Jean Borjeix (Platinium Gestion) Marc Girault (HMG Finance)

Jean Borjeix

Jean Borjeix (Platinium Gestion) :

A priori, oui. En effet la méthode de « quantitative easing » (NDLR : Politique monétaire non conventionnelle, la banque centrale se livre à de la création monétaire pour permettre à l'activité économique de repartir et au système financier de ne pas s'asphyxier. Depuis la dernière crise, la FED utilise la monnaie créée pour racheter des actifs à risque aux banques et des bons du Trésor à l'Etat fédéral) qui a sauvé les circuits bancaires et a assuré la liquidité des économies développées n'a pas, pour autant, permis de réellement relancer l'activité à la suite de la récession de 2008. Les résultats économiques de cette politique monétaire non conventionnelle sont, de toute évidence, très faibles quand on les ramène à l'ampleur de la récession de 2008. Il suffit de voir la reprise aux Etats-Unis qui décélère très rapidement (+ 1,7 % au deuxième trimestre). Pour relancer l'économie avec succès, il eût fallu, de mon point de vue, que la FED et la BCE aient des marges de manœuvre sur les taux directeurs. Or ceux-ci étaient déjà proches de 0 % au moment ou la récession s'est déclenchée. Le problème réside de surcroît dans le fait que l'argent créé par les banques centrales n'irrigue pas l'économie. Il se retrouve principalement dans le bilan des banques. C'est en effet au travers du quantitative easing que les banques centrales ont, après la faillite de Lehmann Brothers, financé le rachat des créances douteuses que détenaient les établissements financiers quand ceux-ci refusaient par défiance de se prêter de l'argent les uns aux autres. Les banques ont donc pu améliorer leur bilan mais elles ne prêtent pas plus à l'économie réelle pour autant : au lieu de prendre des risques en prêtant aux entreprises, elles se contentent de faire des opérations faciles, en empruntant de l'argent auprès des banques centrales entre 0 et 1% pour acheter de la dette publique à faible rémunération mais sans risque. Ce phénomène ressemble étrangement ce qui a cours au Japon depuis 20 ans. Face à cette inefficience de la politique monétaire, la déflation est donc une menace à prendre au sérieux.

Marc Girault

Marc Girault (HMG Finance) :

On entend par déflation la baisse des prix. Or constate-t-on une baisse de prix ? Pas vraiment à considérer les prix de ce que nous achetons au quotidien. Les prix de certains actifs progressent aussi sensiblement : je fais en l'espèce référence aux prix de l'immobilier en France qui, après un léger recul en 2008 et sur la première partie de 2009 sont repartis de plus belle pour atteindre de nouveaux records. De plus, certains phénomènes entretiennent la hausse des prix ou du moins préparent le terrain de leur appréciation future. La baisse de l'euro et du dollar depuis plusieurs années face aux monnaies émergentes renchérit peu à peu le coût des importations, ce qui, combiné à la hausse des matières premières, résultant elle-même en grande partie de l'avènement dans de nombreux pays émergents d'une classe moyenne jouissant d'un pouvoir d'achat croissant, finira par provoquer une hausse des prix à moyen terme. A notre avis, tous ces facteurs concourent à écarter le risque de déflation. La question à se poser est donc : pourquoi, dans ce cas, la déflation parait-elle réellement menacer aujourd'hui ? Il existe plusieurs éléments de réponse. Tout d'abord, les taux longs en étant à 2,5 % sont historiquement bas. Cela fait dire à certains que les marchés financiers anticipent la déflation. Il s'agit de mon point de vue d'une mauvaise interprétation de la situation : les taux longs sont bas, non pas parce que le marché croit à la déflation, mais pour des raisons purement mécaniques : les taux longs sont bas parce que les taux courts sont ultra-bas. Et pourquoi les taux courts sont-ils à des niveaux d'une faiblesse historique ? Parce qu'ils sont la seule arme dont disposent encore les pouvoirs publics pour essayer de relancer la machine économique. Les finances publiques sont si ravagées qu'il est désormais interdit aux Etats d'abuser impunément, comme ils l'ont fait ces dernières années, de l'arme budgétaire. Par conséquent, les banques centrales en sont réduites à émettre des tombereaux de liquidités via, entre autres, un maintien des taux courts à des niveaux insignifiants : ceux de la Réserve Fédérale des Etats-Unis se situent entre 0 % et 0,25 %, ceux de la Banque Centrale Européenne (BCE) s'établissent à 1 %. Le niveau des taux longs me paraît donc faussé par la politique d'émission de liquidité des banques centrales, et ne reflète en rien des anticipations déflationnistes de la part du marché.

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Dossier : Comme un air de déflation

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