Un temps délaissée, l'assurance-vie retrouve grâce aux yeux des épargnants. En juillet 2014, la collecte nette (versements - retraits) atteint son plus haut niveau, 3,9 Mds€, depuis juillet 2010 où elle affichait alors un montant de 6,3 milliards d'euros.
Les mois suivants ont été plus délicats et les choses se sont même gâtées en 2012. Sur l'ensemble de cette année noire pour l'assurance-vie, la collecte nette s'est révélée pour la première fois depuis longtemps négative (- 6,5 Mds€). Selon de nombreux observateurs, la situation économique a poussé les épargnants a effectué plus de retraits que de dépôts sur leurs contrats d'assurance-vie pour s'assurer un meilleur niveau de vie et faire face à la crise. L'arrivée massive de nouveaux retraités seraient également à l'origine de cette décollecte. En effet, de nombreux contrats arrivés à maturité fiscale appartiennent à des retraités qui s'assurent un complément de revenus à des conditions fiscales avantageuses en effectuant des retraits réguliers sur leurs contrats. Sont-ils réellement plus nombreux en 2012 qu'en 2010, rien de permet de l'affirmer. La traversée du désert serait plus vraisemblablement due à une dégringolade des versements. Pour preuve, la hausse de la collecte nette repose sur une augmentation des versements et non sur une contraction des retraits. L'Association française des assureurs (AFA) observe que sur les 7 premiers mois de l'année, les épargnants ont versé 77,3 Mds€ sur leurs contrats d'assurance-vie soit quelque milliards de plus qu'en 2013 tandis que les retraits sont relativement stables : 63,1 Mds€ de janvier à juillet 2014 contre 63,6 mds€ en 2013 sur la même période. Par conséquent, le solde des versements sur les contrats d'assurance-vie est très largement positif avec 14,2 Mds€ depuis le début de l'année contre seulement 10,7 Mds€ en 2013. Après 7 mois consécutifs de collecte positive, l'assurance-vie reprend sa place de leader devant le livret A. La tendance à la décollecte s'est estompée en 2013 pour complètement disparaître en 2014.Le bilan est donc plus que positif pour l'assurance-vie et la tendance se confirme : depuis début 2014, la collecte nette reste mois après mois positive.
Comment interpréter ce retour en grâce de l'assurance-vie ? Philippe Crevel, économiste, avance deux raisons au regain d'intérêt des épargnants pour l'assurance-vie. Se désintéressant de plus en plus du livret A, en raison de la faiblesse de son taux, et de l'immobilier, les épargnants se sont tout naturellement tournés vers l'assurance-vie.
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