Le mois le plus long (Fidelity)

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« L'urgence est de rétablir le dialogue, avec des adultes dans la pièce ». Le ton de Christine Lagarde, la directrice générale du FMI, jeudi dernier au sortir d'un Eurogroupe au format écourté, en dit long sur les divergences entre les parties prenantes. Une heure et demi seulement aura suffi aux protagonistes pour tomber d'accord sur le fait qu'ils ne l'étaient pas. L'exaspération des créanciers face à l'intransigeance du gouvernement grec au sujet des retraites fleurait l'amer parfum de l'échec. L'incapacité des acteurs à trouver un terrain d'entente augmente chaque jour un peu plus la probabilité de voir la Grèce faire défaut et, in fine, sortir de la zone euro. En dépit des apparences, Alexis Tsipras, le Premier ministre grec, se refuse à envisager ce scénario, convaincu qu'un accord peut être trouvé. Le sommet européen exceptionnel qui se tient ce soir (lundi) à Bruxelles pourrait en être l'opportunité. A moins qu'il ne soit simplement l'occasion d'un nouveau ressort dramatique renvoyant les deux parties dos à dos. Malgré tout, nous demeurons confiants sur le fait que le mois le plus long débouchera sur un accord. L'annonce, la semaine dernière, par la BCE du relèvement de 1,1 milliard d'euros du plafond de l'aide d'urgence aux banques grecques tend à s'inscrire dans ce sens.

Alors que l'Europe tient en haleine les marchés, la Fed entretient de son côté le suspens sur son calendrier. D'emblée, le dernier comité de politique monétaire (FOMC) s'annonçait sans surprise, Janet Yellen, la présidente de la Fed, ayant préalablement averti qu'il ne changerait pas la face des taux. Mais les investisseurs étaient loin d'imaginer que la présidente de la Fed allait également brouiller les pistes concernant celui de septembre. En dépit d'indicateurs encourageants ces dernières semaines (280.000 créations d'emplois en mai, rebond des ventes au détail …), la Réserve fédérale n'a pas jugé bon de mettre les investisseurs sur la piste d'une éventuelle remontée des taux après l'été. Avant cela, l'instance préfère avoir une confirmation plus probante de l'accélération de l'économie. Les indicateurs qui seront publiés cet été outre-Atlantique seront d'autant plus importants à surveiller … Autant dire qu'après juin, c'est l'été le plus long qui se dessine sur les marchés.

David Ganozzi, gérant de Fidelity Patrimoine

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