Sans conviction (Fidelity)

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Difficile de passer à côté de la publication qui a initié une nouvelle poussée de stress sur les marchés en début de semaine dernière. Une fois encore, c'est la Chine qui en est à l'origine. En cause, les importations qui ont accusé en septembre une chute de 20,4 % à 145,2 milliards de dollars en glissement annuel. Les investisseurs auraient pu mettre l'accent sur le fait que, parallèlement, la baisse de 3,7 % des exportations a été moins forte que prévue …

Ce qui peut constituer le signe d'une reprise de la demande mondiale. Mais le laisser-aller qui prévaut ces derniers temps sur les marchés n'incite pas à la demi-mesure. Surtout si, le même jour, l'Allemagne, force vive de la reprise européenne, confesse un petit coup au moral. Baromètre en la matière chez les investisseurs d'outre-Rhin, l'indice ZEW est ressorti en ce début de mois à seulement 1,9 point, bien en-deçà des attentes et très loin des 12,1 points recensés en septembre.

« Effet Volkswagen » oblige, cet accès de déprime pouvait être, en partie, anticipé. En partie seulement car le blues du businessman allemand tient aussi aux effets du ralentissement des émergents sur leurs exportations. Il n'en fallait donc pas plus aux investisseurs pour sombrer de plus belle …

Mais une bonne nouvelle en chassant une mauvaise, c'est avec un naturel déconcertant que les intervenants ont aussitôt balayé du revers de la main ces données. L'économie américaine leur a offert jeudi matière à un revirement euphorique. Durant la semaine close le 10 octobre, le département du travail n'a enregistré que 255.000 demandes d'inscriptions aux allocations chômage. Un plancher qui avait été effleuré en juillet dernier et qui constitue surtout un plus bas de 42 ans ! La nouvelle est de nature à rassurer après une série d'indicateurs sans grande tendance. Dans l'absolu, elle conforte la Réserve fédérale sur l'éventualité d'un tour de vis monétaire d'ici la fin de l'année. En apparence, car, parallèlement, la Fed dans la dernière mouture de son « Beige Book » livrée mercredi, mettait en avant que le principal frein à l'économie américaine est l'appréciation du dollar … Laissant entendre que la remontée des taux ne pourrait intervenir avant 2016. Un raccourci assez rapide permet donc d'en conclure que la croissance de la première économie mondiale est actuellement « auto bridée ». Ce qui peut, entre autres, expliquer le manque de conviction et d'orientation des marchés.

David Ganozzi, gérant de Fidelity Patrimoine   

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