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Biotechnologies : le risque peut payer

02/12/2010 - 11:44 - Sicavonline - Vincent Bezault


Biotechnologies : le risque peut payer

Les biotechnologies ne font plus rêver. La faute aux nombreuses promesses de découvertes thérapeutiques miraculeuses qui souvent s'avèrent de terribles impasses industrielles et boursières. Mais négliger les biotechs serait néanmoins mal avisé, ne fut-ce que parce qu'elles constituent l'un des socles de la croissance de demain. Rudi Van den Eynde (Dexia AM) qui gère Dexia Equities L Biotechnology, revient sur l'intérêt des biotechs et les clefs pour bien y investir.

Rudi Van den Eynde, les biotechnologies sont quelque peu passées de mode dans les médias. N'est-ce pas dû au fait qu'elles sont trop chères et trop risquées ?

Les valorisations ont été parfois trop élevées, notamment après la bulle internet en 2000. Ce n'est pas le cas aujourd'hui. Le secteur est même très bon marché. Des groupes comme Amgen ou Celgene, qui font partie des doyens du secteur et sont rentables, affichent des ratios cours/ bénéfices (PER) légèrement inférieurs à celui du S&P500, alors même que la croissance attendue de leurs revenus et de leurs résultats est supérieure à celle du marché.

Les grandes valeurs de la biotechnologie ne se paient pas cher, mais peut-on vraiment dire la même chose des petites sociétés du secteur ?

Les petites valeurs biotechnologiques sont des sociétés en développement, dont il est moins évident de prouver qu'elles ne sont pas chères, dans la mesure où elles ne produisent ni bénéfices ni cash flows. Il faut tenter de les évaluer en termes de données médicales et cliniques connues - des paramètres, je le concède, plus subjectifs qu'un ratio cours/bénéfices. C'est pourquoi j'ai tendance à considérer que le secteur de la biotechnologie est par excellence un secteur de stock picking, de sélection de valeurs au cas par cas. La performance de deux portefeuilles biotechs peut vraiment varier du tout au tout, suivant les valeurs retenues.

En clair, il ne faut pas se tromper sur ce que l'on fait en achetant un fonds biotech : on n'achète pas en l'occurrence « le » secteur biotech, mais vraiment une sélection de valeurs biotechnologiques...

Oui, C'est pour cela qu'il faut bien regarder le track record du fonds (NDLR : l'historique de performance) et de ses gestionnaires. Il faut s'assurer que ce soit toujours la même équipe de gestion aux manettes et que sa performance soit régulière.

Comment construisez-vous la performance de Dexia Equities L Biotechnology ?

Bien que les grandes valeurs de la biotechnologie soient bon marché et que leur activité croisse, elles n'offrent pas les potentiels d'appréciation les plus importants. La majeure partie des belles performances boursières proviennent de sociétés plus petites, mais aussi plus risquées. Pour notre part, nous n'avons pas peur de prendre des risques. Tout le monde peut acheter Amgen ou Genzyme, mais ce n'est pas avec ces groupes que l'on fait la différence en bourse. C'est pour cette raison que Dexia Equities L Biotechnology est constitué, pour une bonne part, de sociétés qui sont en cours de développement. Le fonds est ainsi investi pour moitié dans des smallcaps ou des midcaps, c'est-à-dire des sociétés avec une capitalisation inférieure à 7 milliards de dollars. Nous essayons bien sûr de minimiser les risques en ne nous précipitant pas dans nos achats. Nous attendons de disposer d'assez d'informations pour nous faire une idée tangible du potentiel et de l'état d'avancement du produit développé par l'entreprise biotech que nous suivons. Nous ne rentrons au capital d'une valeur biotechnologique que lorsque le médicament qu'elle développe est déjà en phase II d'homologation. Intervenir en phase I (période où le traitement est testé sur des modèles animaux ou sur des humains volontaires) est trop risqué : car même après une phase positive, 70 % des médicaments n'arrivent jamais sur le marché.

Mais cela n'empêche pas les déceptions.

Non, en effet. On ne peut jamais être sûr à 100 % qu'un nouveau médicament va fonctionner. Même quand son développement est bien avancé et qu'il paraît prometteur, une déconvenue est possible. On peut, par exemple, découvrir tardivement des effets secondaires insoupçonnés qui interdisent toute commercialisation. Voilà pourquoi il est important que le gestionnaire diversifie son portefeuille.

Combien de valeurs avez-vous en portefeuille ?

Entre 40 et 50.

Où se trouvent aujourd'hui les sociétés de biotechnologie les plus prometteuses, selon vous ?

Principalement aux Etats-Unis car l'Europe est assez pauvre en biotechs, tout d'abord parce que le capital-risque susceptible de financer ce type de projet est moins présent et ancré dans la culture locale qu'outre-Atlantique. En outre, j'ai parfois l'impression que les chercheurs européens sont moins entreprenants et entrepreneurs que les Américains. Enfin, et ce n'est pas la moindre des explications, le gouvernement américain consacre plus d'argent qu'on ne le fait en Europe à la recherche, notamment la recherche médicale. Le National Institutes of Health, un organisme fédéral américain dédié à la recherche médicale est doté d'un budget annuel d'environ 30 milliards de dollars qui reste à peu près stable, même en période de récession. En Europe, on affiche des montants au mieux équivalents à la moitié de ce qui se pratique aux USA.

Votre fonds est donc très exposé au secteur biotech américain ?

En effet, notre fonds est depuis l'origine investi à plus de 90 % aux USA, ce qui nous a permis d'éviter pas mal des problèmes que le secteur a rencontrés en Europe il y a deux ans. Je note du reste qu'une bonne part du scepticisme que certains observateurs éprouvent à l'égard du secteur tient au fait qu'ils se focalisent sur le marché européen de la biotechnologie, alors que l'essentiel de la biotech se trouve aux Etats-Unis.

Est-ce que le fait d'être exposé au dollar ne peut constituer un risque pour vos porteurs de parts en cas de dépréciation du billet vert ?

En effet, il y a un risque sur la devise. Néanmoins, le risque d'une dépréciation du billet vert paraît aujourd'hui relativement limité au vu des sérieux problèmes de la zone Euro. Précisons aussi qu'une bonne part de la clientèle du fonds est composée d'institutionnels. Ces investisseurs préfèrent un fonds libellé dans la devise des investissements du fonds. Cela étant dit, nous étudions en ce moment la possibilité de libeller en euros une tranche du fonds, mais aucune décision n'a été prise.

Une certaine effervescence règne dans le secteur avec une recrudescence des prises de contrôle de sociétés biotechnologiques par des groupes pharmaceutiques. Jouez-vous dans votre fonds le thème des fusions acquisitions ?

Depuis le début de l'année, nous avons eu six sociétés de notre portefeuille qui ont été rachetées. Cependant, étant donné que toutes les entreprises biotechs, hormis Amgen, constituent des cibles potentielles, je n'ai jamais acheté une valeur pour son caractère de proie. En revanche, j'évalue un groupe de biotechnologie de la même façon que GlaxoSmithKline ou Sanofi-Aventis le feraient. Autrement dit, je ne me pose pas la question de sa rentabilité mais j'essaie d'estimer le chiffre d'affaires potentiel du produit qu'il va lancer. Les grands laboratoires pharmaceutiques ne raisonnent pas différemment car lorsqu'ils achètent une petite biotech, ils savent qu'ils peuvent se défaire de son administratif, de sa force de vente, de son infrastructure parce qu'ils sont suffisamment équipés en la matière. Il ne reste donc au final que le médicament. Or, la marge brute sur un nouveau médicament atteint ou dépasse les 85 %. Par conséquent un produit homologué par les autorités sanitaires et qui se vend correctement est toujours très rentable.

Conseilleriez-vous d'acheter des fonds biotechs aujourd'hui ?

La valorisation du secteur n'est pas excessive, je l'ai dit, et les biotechnologiques sont relativement insensibles aux facteurs exogènes : leur activité n'est pas tributaire comme certaines cycliques industrielles des parités euro/dollar ou des taux d'intérêt. Donc, oui on peut acheter des fonds biotechs aujourd'hui.

Quelle part allouer aux biotechnologiques dans un portefeuille actions ?

Il est très difficile de répondre à cette question, car tout dépend du niveau de risque que l'investisseur veut prendre. Cependant, on constate que des secteurs réputés "stables" et "défensifs" peuvent malgré tout causer à un investisseur, institutionnel ou personne privée, de grandes pertes. Regardez pour vous en convaincre les cours de sociétés comme France Télécom, Sanofi-Aventis ou pire encore ceux des banques ou des assureurs cette dernière décennie.... et même un indice "passif" et peu intelligent comme le NASDAQ Biotech Index n'a finalement pas fait pire que le S&P 500 sur les 10 dernières années. Je considère donc qu'un portefeuille bien équilibré d'actions biotech pourrait lui même facilement constituer 10 % ou même 20 % d'un portefeuille actions. Mais c'est à l'investisseur d'arbitrer avec d'autres actifs intéressants comme les marchés émergents ou le secteur de l'énergie, ou l'industrie minière. Quant au poids à accorder aux actions dans la totalité d'un patrimoine (actions, cash, immobilier, art, obligations), une vieille règle stipule que son pourcentage doit correspondre à 90 moins son âge. Autrement dit, si vous avez 45 ans, 45 % de votre patrimoine doit être composé d'actions. Ce précepte n'est pas très scientifique et il ne peut s'appliquer aux gens trop jeunes, mais dans l'ensemble il assez pertinent.

© Synapse. Les contenus (vidéos, articles) produits par Synapse font appel à des journalistes professionnels. Ils ne constituent pas des conseils en investissement ou des recommandations personnalisées. Le diffuseur n'a participé ni à l'élaboration de ce contenu ni à la sélection des valeurs/fonds mentionnés. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. L'investissement sur les marchés comporte un risque de perte en capital et aucune garantie de gain ne peut être octroyée.



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