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Tricolore Rendement, la fin d'un cycle ?

25/01/2011 - 17:52 - Sicavonline - Vincent Bezault


Tricolore Rendement, la fin d'un cycle ?

Tricolore Rendement (EdRAM) a encore des arguments à faire valoir en 2011

Tricolore Rendement, l'un des fonds star de la gamme d'Edmond de Rothschild Asset Management, a connu une année 2010 peu en rapport avec la flatteuse réputation que ses performances passées lui ont valu. Alors qu'il avait assuré 10 % de gains annuels à ses détenteurs depuis sa création, le fonds piloté par Pierre Nebout n'a enregistré qu'un maigre 0,20 % l'an passé. Simple pause dans un parcours jusque-là sans faute ou fin d'un cycle pour Tricolore Rendement ? En quête de réponses, Sicavonline est allé à la rencontre de Pierre Nebout.

Tricolore Rendement est indiscutablement l'un des plus prestigieux porte-étendards de la gestion d'Edmond de Rothschild Asset Management (EdRAM). Sans désemparer, le fonds, que gèrent Pierre Nebout et François Breton, avait depuis sa création habitué à assurer en moyenne une performance annuelle de 10 %, de surcroît avec une volatilité contenue, des qualités idéales qui en ont fait un vrai socle patrimonial des portefeuilles actions des investisseurs particuliers. Las, en 2010, cette mécanique si bien huilée s'est soudainement enrayée. Tandis qu'en fin d'exercice certains fonds d'Actions Européennes affichaient des gains de 25 %, Tricolore Rendement s'est contenté d'un misérable 0,20 %, peu en rapport avec sa si flatteuse réputation. Accident de parcours ou fin d'un cycle ?

2010, une année pour les valeurs de croissance

Conjonction de facteurs défavorables, rétorque Pierre Nebout qui estime que Tricolore Rendement a dû composer avec trois écueils : le premier selon le gérant d'Edmond de Rothschild Asset Management fut le fait que « les investisseurs, considérant à juste titre que les perspectives de croissance se trouvaient principalement dans les zones émergentes, ont principalement joué les sociétés exposées à celles-ci plutôt que des sociétés à l'activité plus européenne ou américaine. » Ce qui n'a pas aidé Tricolore Rendement, composé exclusivement d'actions françaises.

Pas facile d'être gaulois

Le fait d'être un fonds franco-français a en outre entraîné une double peine pour le fonds d'Edmond de Rothschild Asset Management (EdRAM). Car déjà pénalisé pour sa moindre exposition à la croissance émergente, Tricolore Rendement a également souffert, à chaque coup de stress sur la dette souveraine européenne, de sa nature 100 % hexagonale, la France suscitant par l'ampleur de ses déficits publics quelques menues réserves sur les marchés financiers. La contre-performance du CAC 40 par rapport au Dax est à ce propos éloquente : l'indice phare de la bourse de Paris a en 2010 décliné de 3,34 % pendant que son homologue allemand bondissait de 16,05 %.

Prime aux small- et mid-caps

Tricolore Rendement a par ailleurs cumulé un troisième handicap, celui de comporter, au sein de son portefeuille, environ trois quarts de grande capitalisations contre un quart de petites et moyennes. Or, les small-caps et les mid-caps ont surperformé, « les investisseurs regardant davantage la croissance des bénéfices que les valorisations. »

Un potentiel de rattrapage significatif

Si les événements se sont plutôt ligués contre Tricolore Rendement, Pierre Nebout n'envisage cependant pas que situation si défavorable puisse indéfiniment perdurer. Au contraire, il estime que certaines valeurs sur lesquelles son fonds est positionné recèlent un potentiel de rattrapage significatif : « Quand vous songez que Total a sous-performé de 30 % Royal Dutch Shell en 2010 au simple motif qu'il était coté à Paris et non à Amsterdam, je me dis que la bourse finira par corriger ce type d'aberration. » Et à ceux qui affirment qu'il n'est pas bon de jouer les valeurs de rendement dans une période de remontée des taux longs, Pierre Nebout réplique« qu'il est évident que les valeurs qui ont une sensibilité obligataire forte, et pas de croissance, comme les valeurs immobilières, ne sont pas à jouer dans ce contexte. Nous les évitons par conséquent. De même, avons-nous réduit en général notre exposition aux « utilities », et à GDF-Suez en particulier. Les énergéticiennes représentent 3,5 % du fonds quand elles pèsent 6 % du SBF 120. Dans le secteur de l'eau, nous avons encore du Veolia Environnement mais en l'occurrence le groupe est en mesure d'indexer ses contrats sur l'inflation, la hausse des taux n'est pas pour lui un sujet. Idem pour des groupes de concessions comme Vinci ou Eurotunnel. » Les concessions représentent du reste 7 % de Tricolore Rendement, et les valeurs de rendement constituent toujours son socle puisqu'elles comptent pour 50 % du fonds d'Edmond de Rothschild Asset Management (EdRAM) qui en l'occurrence fait la part belle aux valeurs télécoms (voir ci contre). Et quand on fait remarquer à Pierre Nebout que ces mêmes télécoms correspondent en tout point à sa définition des valeurs sensibles à la remontée des taux, le gestionnaire relativise grandement l'argument : « En l'espèce, nous sommes confrontés à de telles anomalies de valorisation que le secteur télécom devrait être peu sensible à cette remontée des taux. » Ce positionnement fort sur les valeurs offrant des dividendes élevés autorise au demeurant Tricolore Rendement à afficher un rendement moyen des titres détenus en portefeuille de 5 %. Tricolore Rendement conserve également une poche de plus ou moins 20 % dédiée aux valeurs en restructuration (Sanofi-Aventis, Thalès, Atos Origin) ainsi qu'une poche cyclique, comparable en poids. « L'idée est de bien répartir le risque cyclique pour ne pas prendre un risque fort sur un secteur. Nous avons un peu d'automobile, mais moins que l'an dernier. Il nous reste du Peugeot et un peu de Renault. Nous sommes également positionnés sur le secteur aérien et aéronautique. »

Sous-représentation des financières

Les financières (5 % du portefeuille) sont en revanche sous-représentées au sein du fonds d'Edmond de Rothschild Asset Management (EdRAM) avec une absence totale des banques, la crise irlandaise ayant fortement incité l'équipe de gestion de Tricolore Rendement à s'abstenir de toucher au secteur bancaire.« Nous nous contentons d'assureurs et de ré-assureurs », admet Pierre Nebout. (Voir ci-contre)

Les grandes capitalisations toujours privilégiées

Le gérant de Tricolore Rendement, qui a pris acte de la surperformance des petites et moyennes capitalisations en 2010, n'a pas pour autant changé son fusil d'épaule : les large caps (les grandes capitalisations) composent au trois quarts son portefeuille. Et au vu du retard pris par ces dernières, Pierre Nebout est convaincu que, la bourse corrigeant à un moment ou un autre ses excès, cette fidélité à ses convictions finira par payer.

Un début d'année canon

Au reste, ce début d'année 2011 accrédite plutôt sa thèse d'un rattrapage de son fonds et des valeurs qui le composent, les performances de Tricolore Rendement retrouvant en ces premières semaines de janvier un lustre manifeste : au 24 janvier, le fonds d'Edmond de Rothschild Asset Management signait une avancée de 6,24 % depuis le début de l'année tandis que le SBF 120 se contentait d'un gain de 5,12 %. La comparaison s'avérait encore plus désavantageuse pour le MSCI Europe (+2,41) et pour des indices Mid Caps étales.

Toujours une place dans les portefeuilles

Néanmoins, tous les facteurs ayant altéré la performance de Tricolore Rendement en 2010 ne se sont pas soudainement dissipés après le réveillon du 31 décembre. La crise de la zone euro qui a pénalisé les marchés actions des pays les plus suspects aux yeux des investisseurs n'est pas aujourd'hui résolue. Tricolore Rendement comme tant d'autres fonds d'Actions françaises ne risque-t-il pas encore une fois de pâtir de la défiance de la communauté financière à l'égard de la bourse de Paris ? « Parce qu'il est un fonds à vocation patrimoniale , qui affiche une volatilité moindre que celle de son indice de référence (NDLR : l'an passé, la volatilité de Tricolore Rendement avoisinait les 17 % contre 22 % pour le SBF 120. Sur trois ans, elle a été de 18 % contre 23,5 % pour l'indice.), Tricolore Rendement a toujours sa place dans un portefeuille Actions, » estime Pierre Nebout qui juge même qu'allouer au sein d'un portefeuille équilibré 15-20% de la pondération à un fonds comme le sien a du sens. Mais, en professionnel d'expérience, le gérant d'Edmond de Rothschild Asset Management (EdRAM) ne se laisse toutefois pas aveugler par une entame d'exercice qui le conforte pleinement dans ses convictions. Compte tenu des incertitudes actuelles, prudence et humilité sont au contraire toujours de mise, et Pierre Nebout recommande même de ne pas investir d'un coup dans Tricolore Rendement. « Il est préférable de le faire en deux temps. La crise de la zone euro se poursuit, et après la Grèce et l'Irlande, nous ne pouvons pas exclure d'autres épisodes. J'investirais donc une première partie maintenant, et la suivante lorsque survient une nouvelle phase de stress visant un pays comme l'Espagne, la Belgique, voire la France. Il serait prétentieux de penser maîtriser le cours de cette crise souveraine. Mieux vaut donc graduer ses investissements. »

© Synapse. Les contenus (vidéos, articles) produits par Synapse font appel à des journalistes professionnels. Ils ne constituent pas des conseils en investissement ou des recommandations personnalisées. Le diffuseur n'a participé ni à l'élaboration de ce contenu ni à la sélection des valeurs/fonds mentionnés. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. L'investissement sur les marchés comporte un risque de perte en capital et aucune garantie de gain ne peut être octroyée.



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