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Mesures anti-déficit du gouvernement : trois économistes donnent leur avis

26/08/2011 - 20:33 - Sicavonline - Vincent Bezault


Mesures anti-déficit du gouvernement : trois économistes donnent leur avis

Le plan anti-déficit de 12 MdsE que François Fillon a présenté à la presse le 24 août repose, entre autres, sur une contribution exceptionnelle sur les très hauts revenus ainsi que sur des taxes appliquées aux mutuelles complémentaires santé, au tabac, aux boissons sucrées, aux alcools forts ou encore aux parcs d'attraction. Ce plan est-il suffisant pour atteindre les objectifs de déficit et assurer la crédibilité de la France auprès des marchés financiers ? Trois économistes, Nicolas Bouzou (Asterès) , Bruno Cavalier(Oddo Securities), et Philippe Waechter (Natixis AM) nous répondent.

Le plan anti-déficit de François Fillon est-il à la mesure des enjeux en matière de réduction des déficits ? A cette question les trois économistes interrogés par Sicavonline répondent « non » avec une belle unanimité.

Un plan anti-déficit qui se focalise trop sur les hausses d'impôts

Pour Nicolas Bouzou (Asterès) « la grande faiblesse de l'annonce du gouvernement réside dans le fait qu'elle ne comporte que des hausses d'impôts, de prélèvements sociaux et de taxes (sur le tabac, les alcools, les sodas, les plus-values immobilières) et pas d'économies. Or on sait qu'on devra en passer à un moment donné par une réduction des dépenses de l'Etat, d'une part parce que la dépense publique est très importante, et d'autre part parce que réduire les dépenses de l'Etat est beaucoup moins de nature à faire ralentir l'économie. » De surcroît, selon le directeur d'Asterès, « sur les 6 premiers mois de l'année, le déficit de l'Etat en tant que tel est resté à 60 MdsE, exactement comme l'année dernière, où le déficit était à 7 % du PIB, » et dans ces conditions les objectifs de réduction des déficits semblent inatteignables.

1,75 % de croissance en France en 2012 ? Vraiment ?

La France va donc devoir faire plus. Surtout que d'après Bruno Cavalier, le chef économiste d'Oddo Securities, l'objectif de 1,75 % de croissance en 2011 et 2012, communiqué par François Fillon, paraît lui même hors de portée : « Je ne crois pas que nous ferons 1,75 % cette année ni l'année prochaine, » indique l'expert d'Oddo Securities, qui remarque que « faire 1,75 % de croissance en France en 2012 implique une sérieuse accélération de ladite croissance. Malheureusement, nous sommes dans contexte compliqué, où on fait de la rigueur sans le dire, et qui n'est pas très propice à une embellie significative de l'emploi. » Partant, Bruno Cavalier voit dans l'Hexagone la croissance s'établir plutôt à 1,1 % qu'à 1,75 % en 2012. Même son de cloche du côté de Natixis AM dont le directeur de la recherche économique, Philippe Waechter, estime que l'une des faiblesses majeures du plan anti-déficit de François Fillon réside dans « des prévisions de croissance vraiment optimistes au regard des indicateurs récents parus tant en France, qu'en Allemagne et dans le reste du monde. » De plus, « le gouvernement part un peu vite du principe que les rentrées fiscales se feront sans trop de difficultés et que les hausses [d'impôts et de prélèvements sociaux] qui sont programmées n'auront pas d'impact sur la croissance, » souligne Philippe Waechter. Chez Asterès, Nicolas Bouzou juge les objectifs de consolidation budgétaire d'autant moins réalistes que, selon lui, « certains calculs de recettes du gouvernement sont surévalués, notamment ceux concernant les taxes sur le tabac, les sodas, et les alcools forts. Le gouvernement compte que cela rapportera 600 ME, mais en l'occurrence, il fait l'hypothèse qu'en augmentant la fiscalité sur ces produits, la consommation restera identique, ce qui n'est jamais le cas. La consommation va baisser. D'ailleurs, c'est la finalité même de ce type de taxes. Elles ont un objet de santé publique et visent à réduire la consommation de produits nocifs. Les recettes devraient donc dans ce cas précis ne pas être de 600 ME mais de la moitié. »

Les comptes ne sont pas bons

De l'avis des trois économistes, la France est donc condamnée à faire plus et mieux pour atteindre ses objectifs de réduction des déficits. « Même si le gouvernement a l'air de dire que l'on pourrait parvenir à 4,6 % de déficit budgétaire même avec une croissance un peu inférieure aux prévisions officielles, je pense qu'il va manquer un gros demi-point. Un gros demi-point, c'est une douzaine de milliards d'euros, » calcule Bruno Cavalier. Nicolas Bouzou est quant à lui d'avis que la France doit s'arranger pour récupérer 20 MdsE par an... sur cinq ans... en intervenant sur les dépenses publiques. « Il faut supprimer un certain nombre de doublons au sein de l'Etat et des collectivités locales, traiter la question des retraites, et réformer l'assurance maladie en continuant de rembourser les affections sérieuses et en revanche transférer à l'assurance privée toute la « bobologie » (sic) .» Sur le front des impôts, le directeur d'Asterès appelle à « une analyse approfondie des niches fiscales afin de ne garder que les bonnes. Celles avec une utilité économique, comme celles sur les emplois à domicile qui ont été très fortement rabotées l'année dernière, bien qu' elles aient permis de créer des emplois. En revanche, celles qui n'ont pas prouvé leur efficacité, comme la TVA à 5,5 % dans la restauration, doivent être supprimées. » Nicolas Bouzou préconise en outre une hausse généralisée de la TVA, car il s'agit de « l'impôt le plus simple à relever. » La France a donc encore pas mal de chemin à parcourir pour s'assurer une crédibilité solide auprès des marchés financiers. Sur ce point, les avis des trois économistes concordent car comme le résume Philippe Waechter « pour convaincre les marchés il faut des orientations plus claires.» Il ya donc fort à parier que le plan anti-déficit du gouvernement Fillon soit suivi d'autres.

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