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Hausses d'impôts : les pigeons se sont-ils fait plumer ?

25/10/2012 - 18:01 - Sicavonline


Hausses d'impôts : les pigeons se sont-ils fait plumer ?

Le premier jet du projet de loi de finances 2013 a fait naître un profond sentiment d'injustice au sein des entreprises. Cette fois les revendications n'émanaient pas des salariés mais des entrepreneurs. La fronde était telle que le gouvernement Ayrault a préféré revenir en arrière en modifiant son projet initial, avant même qu'il ne soit examiné par les députés. Pourquoi cette partie de la réforme fiscale a-t-elle mis le feu aux poudres et fait sortir de leur réserve habituelle créateurs et chefs d'entreprises ? La nouvelle mouture du projet est-elle réellement avantageuse ?

La présentation du projet de loi de finances 2013 a suscité de vives réactions de la part de créateurs et chefs d'entreprises. Plusieurs groupes d'entrepreneurs, dont celui qui s'est auto-nommé « les pigeons », ont interpellé le gouvernement Ayrault pour lui demander de retirer, ou tout au moins de revoir, la partie de ce projet de loi abordant la fiscalité des plus-values mobilières, c'est-à-dire le fruit de la vente de leur outil de travail.

Une proposition de taxation des plus-values qui fait déborder le vase

Cette version béta du projet de loi de finances 2013 avait pour but d'abandonner le taux proportionnel de 19 % sur les plus-values mobilières pour les soumettre au barème progressif de l'impôt sur le revenu dès 2012. Ce projet consistait à imposer, sans ménagement ou presque, les plus-values mobilières découlant de ventes d'actions ou de tous autres titres représentant des parts de sociétés effectuées depuis le 1er janvier 2012. Deux mesures venaient toutefois tempérer cet accroissement d'imposition. La première, un mécanisme, dit du quotient, permettant de réduire la progressivité de l'impôt sur des revenus exceptionnels. La seconde visait à introduire un mécanisme d'abattement pour durée de détention dont les effets ne se matérialisaient qu'en 2015. Malgré ces deux garde-fous, le passage d'un taux proportionnel au barème progressif entrainait une forte hausse de l'imposition des contribuables déjà fortement taxés. C'est-à-dire, ceux qui tombent sous le coup des tranches du barème à plus de 40 %.

Les entrepreneurs vent debout contre le projet de taxation des plus-values

Suite à la levée de bouclier des chefs d'entreprise, l'exécutif a cédé du terrain en introduisant de nouvelles mesures de tempérament. Des amendements ont donc ajouté divers aménagements destinés à exonérer, au moins partiellement, créateurs et chefs d'entreprises cédant leur outil de travail. Les actionnaires lambdas, entendez les particuliers qui investissent en bourse en direct ou via des sicav, FCP ou encore dans des PME non cotées, ne sont pas concernés par ces mesures. Ils vont subir de plein fouet l'augmentation d'impôt. Une taxation dont pourraient indirectement souffrir les entreprises. « Avec de tels niveaux de prélèvements, qui sont purement et simplement confiscatoires », le député de droite Hervé Morin (Union des démocrates et indépendants) estime que le gouvernement et la majorité à l'Assemblée « découragent désormais quiconque d'investir dans une PME alors que dans deux cas sur trois déjà, ce type d'entreprise ne donne pas le moindre revenu parce que les conditions actuelles sont difficiles ». « En France, nous avons besoin d'encourager l'investissement à risque. Cela revient très simplement à dire à toutes celles et à tous ceux qui voudraient investir dans l'économie française, par le biais des mécanismes de business angels ou de private equity, qu'il est temps désormais d'aller investir ailleurs. » a-t-il souligné lors de son intervention à l'occasion de l'examen parlementaire de ce projet de loi de finances 2013. Dès lors, si le projet pour lequel les députés ont donné leur feu vert est adopté en l'état par les sénateurs, les plus-values sur les actions, titres cotés ou non ou encore sur des parts de sicav ou de FCP, vendus hors PEA, subiront une hausse de taxation dès le premier janvier 2012 légèrement édulcorée par rapport au projet initial. Les plus-values réalisées à compter de cette date ne seront pas intégrées au barème de l'impôt sur le revenu mais imposées au taux de 24 %, au lieu de 19 % actuellement. Mais dès l'an prochain, en 2013, ces gains seront soumis au barème de l'impôt sur le revenu comme prévu. Les contribuables seront donc imposés selon leur tranche d'imposition marginale (0 %, 5,5 %, 14 %, 30 %, 41 % ou 45 %...voire plus si l'on tient compte des contributions exceptionnelles).

Après les entrepreneurs « pigeons », les particuliers actionnaires « dindons de la farce » ?

Les particuliers imposés aux plus hautes tranches du barème de l'impôt sur le revenu (+ de 40 %) vont donc subir de plein fouet la rigueur budgétaire. Toutefois, ils bénéficieront d'un mécanisme d'abattement pour durée de détention revu et corrigé. Cet abattement applicable dès le 1er janvier 2013 tiendra compte de la durée réelle de détention avant cette date. Il sera de 20 % lorsque les actions, parts, droits ou titres sont détenus depuis au moins deux ans et moins de quatre ans à la date de la cession, de 30 % pour une détention d'au moins quatre ans et de moins de six ans et de 40 % pour une détention d'au moins six ans.

Le gouvernement Ayrault cède sous la pression des entrepreneurs

Pour tenir compte de la situation particulière des entrepreneurs, des modalités d'imposition spécifiques seraient mises en place dès 2012 pour les plus-values mobilières réalisées par les entrepreneurs qui cèdent leur entreprise après l'avoir eux-mêmes développée. Ainsi, ces plus-values resteraient imposées au taux forfaitaire de 19 % sur option, sous réserve de remplir certaines conditions tenant à la durée et au pourcentage de détention des titres, ainsi qu'à l'exercice d'une activité salariée ou dirigeante dans la société dont les titres ont été cédés. La société dont les titres sont cédés devrait exercer une activité opérationnelle ou être une holding animatrice. En outre, les exonérations totales ou partielles applicables lors d'un départ à la retraite du dirigeant ou du réinvestissement du produit de la cession dans une entreprise sont maintenues voire renforcées. Enfin, le régime actuel des parts ou actions à rendement subordonné des gestionnaires de fonds d'investissement (« carried-interests ») serait maintenu, étant rappelé que les plus-values mobilières seront désormais imposées au barème de l'impôt sur le revenu. Si certains propriétaires d'entreprises vont profiter d'un traitement spécial, les actionnaires et associés particuliers investissant leur épargne dans les entreprises vont se heurter à de fortes augmentations d'impôt.

Le charme fiscal du PEA, des FIP et des FCPI ravivé

Comme l'a rappelé Christian Eckert (PS), rapporteur général, « il existe un moyen très simple [pour les épargnants] d'échapper à l'impôt et qui préserve à la fois les plus-values et les dividendes, le PEA. » Le plan d'épargne en actions (PEA) suppose, certes, de s'engager à conserver ses titres pendant une certaine durée, mais il permet de bénéficier de dividendes, hors tout impôt, et de comptabiliser les plus-values, c'est-à-dire l'augmentation de valeur de ses titres à l'intérieur d'un PEA, sans aucun impôt. Ceux qui investissent dans des PME et profitent au passage d'une réduction d'impôt sur le revenu et/ou d'ISF peuvent également bénéficier à travers les FIP et les FCPI d'une exonération d'impôt sur l'éventuelle plus-value réalisée à la liquidation du fonds. Une aubaine à saisir au vu de ce qui attend les contribuables investisseurs.

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