Synthèse
Les perspectives économiques américaines s'assombrissent et s'orientent de plus en plus vers une récession de faible envergure. Celle-ci devrait toutefois être suivie d'une reprise en fin d'année. Par conséquent, les marchés d'actions et d'obligations afficheront une volatilité plus forte que la normale et pourraient subir des corrections dans les prochains mois. Toutefois, nous continuons de tabler sur des performances positives pour les actions sur l'ensemble de l'année. Par William de Vijlder Responsable des investissements chez Fortis Investments
Les actions continuent de glisser, l'actualité penchant de plus en plus en faveur d'un scénario de récession aux États-Unis. Les ventes au détail ont reculé en décembre, traduisant un affaiblissement des dépenses de consommation. Considéré comme un baromètre du secteur des technologies, Intel a publié des résultats inférieurs aux attentes pour le 4e trimestre et des perspectives revues à la baisse pour le 1er trimestre. Dans le secteur financier, l'ampleur stupéfiante des dépréciations d'actifs pourrait encore surprendre et accentuer l'incertitude déjà présente sur les marchés. Enfin, les valeurs énergétiques ont chuté, à l'instar des cours pétroliers, essentiellement en raison de statistiques économiques décevantes et de l'appel lancé à l'OPEP par le Président Bush en faveur d'une hausse de la production de brut. Alors que le problème se situe clairement aux États- Unis, d'autres régions n'en sont pas moins affectées. Dans la zone euro, l'indice ZEW indique que les analystes financiers n'ont plus été aussi pessimistes depuis 1993 et la baisse des prix immobiliers au Royaume-Uni inflige un coup supplémentaire à l'économie britannique.
Au cours de ces dernières semaines, les statistiques économiques américaines ont affiché une évolution négative. Plus particulièrement, les enquêtes auprès des ménages et des employeurs ont toutes deux révélé la faiblesse des chiffres de l'emploi pour le mois de décembre. Le taux de chômage, aujourd'hui à 5%, est loin de son plus bas de 4,4% enregistré au mois de mars. Ce type de hausse est pratiquement toujours associé à des périodes de récession (cf. tableau ci dessous).
Le chômage américain en hausse de 0,6% à 5,0%
Le chômage américain en hausse de 0,6% à 5%
Parallèlement, l'offre de crédit se resserre, les prix de l'immobilier continuent de décliner, le coût de l'énergie est élevé et les chiffres des ventes au détail commencent à décevoir. Dès lors, il semble que la tendance s'oriente vers une légère récession plutôt qu'un simple accès de faiblesse. Mais pourquoi une récession plus marquée n'est-elle pas à craindre? Parce que les stocks ne sont pas excessifs, les exportations se portent bien grâce à la faiblesse du billet vert et la Réserve fédérale a annoncé « que de nouvelles mesures d'assouplissement pourraient s'avérer nécessaires ». Au vu des baisses de taux opérées par la Fed, des projets du gouvernement visant à introduire des stimulants fiscaux et des rares signaux de ralentissement dans la plupart des pays en développement, nous prévoyons un début de reprise dès le troisième trimestre de l'année.
Actions
Les bourses ont connu une forte correction en janvier. En début de mois, les statistiques économiques américaines (ISM, chômage) ont montré que la conjoncture américaine était sur le chemin de la récession. En outre, l'annonce de pertes colossales liées aux emprunts hypothécaires de mauvaise qualité ont renforcé la méfiance vis-à-vis du système financier tant en Europe qu'aux Etats-Unis. Les difficultés rencontrées par les rehausseurs de crédit, appelés « monoliners » en anglais, ont provoqué une véritable panique qui s'est propagée à l'ensemble des bourses. Ces baisses nous semblent exagérées même si nous privilégions désormais le scénario d'une récession de faible ampleur outre-Atlantique. Nous restons optimistes concernant les perspectives des actions en 2008. Certes, les investisseurs doivent faire face à un climat d'extrême incertitude mais les marchés nous semblent déjà intégrer une forte baisse des profits des entreprises. Toujours tournés vers l'avenir, les marchés devraient commencer à intégrer un scénario plus positif dès la fin du deuxième trimestre. En attendant, la prudence reste de mise. Sur le plan tactique, nous maintenons une légère surpondération des actions, pariant sur un rebond des marchés après cet accès de panique.
Obligations
Les rendements des obligations d'Etat ont fortement décliné en janvier, les taux à 10 ans en euros et en dollars atteignant respectivement 3,89% et 3,44%. La décision de la Fed d'abaisser à deux reprises le taux des Fed Funds le portant ainsi à 3,00% traduit la volonté des autorités monétaires américaines de lutter à la fois contre le risque de récession et de contagion de la crise des crédits. Nous restons à court terme légèrement sous-pondérés en obligations. Au premier semestre 2008, l'affaiblissement économique et la politique des banques centrales devraient maintenir les taux à des niveaux bas. A l'inverse, nous pourrions assister en cours d'année à un risque de repentification. Les risques inflationnistes croissants pourraient en effet tirer les taux vers le haut, mais ce rebond interviendrait plutôt au second semestre 2008. L'équipe allocation d'actifs est passée de neutre à surpondérée en obligations d'entreprises de statut « Investment-grade ». Les différentiels de rendement par rapport aux obligations gouvernementales se sont élargis considérablement et ont atteint les niveaux observés au lendemain l'explosion de la bulle des valeurs internet et technologiques. Ce mouvement constitue un premier pas vers une surpondération significative.
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