Le rééquilibrage mondial en faveur des pays neufs a atteint un stade où la croissance qu'il génère est parallèlement limitée par la raréfaction des ressources naturelles disponibles. Le trimestre écoulé apporte ainsi la confirmation que l'offre de matière première peine à répondre à la demande des pays émergents. L'effet de rareté des ressources naturelles a pour conséquence de limiter la vitesse de la croissance mondiale : La hausse du prix des matières premières réduit le pouvoir d'achat des consommateurs dans les pays importateurs. On estime ainsi qu'un baril de brut à 130 dollars réduit la capacité de croissance des économies développées d'au moins 10% (cet impact étant encore supérieur dans les pays émergents), A court terme, cette situation génère des anticipations inflationnistes que les Banques centrales se doivent de combattre. « En attendant que les prix élevés commencent à peser sur la demande et à susciter la mise au point de produits de substitution, les économies développées seront durablement ralenties et le potentiel de croissance des économies émergentes légèrement réduit » estime Edouard Carmignac, Président.
L'inflation mondiale est exclusivement due à la hausse de l'énergie et de certaines matières premières agricoles, dont l'envolée a été amplifiée par les dérèglements climatiques récents ainsi que par un phénomène de concurrence entre cultures alimentaires et cultures à but énergétique. Face à cette situation, les Banques centrales des pays développés se trouvent en fait relativement désarmées. Cette inflation quasi endogène impacte la consommation des ménages au moment même où les Etats-Unis traversent une profonde crise immobilière et où l'Europe est confrontée à un retournement conjoncturel. Les hausses de taux pourraient s'avérer dangereuses pour l'activité, d'autant que les banques sont loin d'avoir assaini leurs bilans et supporteraient mal une inversion de la courbe des taux que ne manquerait pas d'entraîner un nouveau cycle de resserrement monétaire. Dans ce contexte, les Banques centrales occidentales risquent fort d'être contraintes de mener des politiques monétaires accommodantes : « elles aboieront plus qu'elles ne mordront », souligne Edouard Carmignac.
Les pressions inflationnistes qui pèsent sur l'économie mondiale exigeraient en fait que les pays émergents relèvent leurs taux d'intérêts afin de réduire la demande de matières premières. Pourtant, jusqu'à présent, ceux-ci n'y sont pas incités en raison de la faiblesse de la devise américaine. Une appréciation trop forte de leur devise domestique par rapport au dollar risquerait en effet de dégrader leur compétitivité. Dans ce contexte, un certain nombre de pays émergents (dont l'Inde et la Russie) affichent des taux réels négatifs. A l'inverse, une hausse du dollar permettrait d'augmenter leurs marges de manuvre pour lutter contre l'inflation. Or il semble bien qu'un consensus autour d'un dollar plus fort soit désormais réuni. Le retour des grandes interventions concertées sur le marché des changes pourrait constituer la surprise des mois à venir.
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