Chaque trimestre, l'Observatoire Crédit Logement/CSA publie un rapport complet sur l'évolution des crédits immobiliers. Plus qu'un simple tour d'horizon, ce document explore l'ensemble du marché des prêts immobiliers.
Le dernier en date du mois de juillet fait le point sur le 2e trimestre 2012 laissant apparaître une forte baisse du montant des crédits immobiliers. La production du 2ème trimestre est en baisse de 39,2 % en glissement annuel. Malgré une embellie en mai et une légère détente du marché : le recul de la production constaté sur l'ensemble du 1er semestre 2012 reste de 33,1 % (en glissement annuel).
Des statistiques affolantes que tente d'interpréter sereinement le directeur adjoint de CAFPI, Philippe Taboret. Car d'après lui, cette étude sous entend que « les banques seraient en grande partie responsables, tant elles auraient resserré les conditions d'octroi des prêts. » Une interprétation que le directeur adjoint de la société de courtage réfute avec véhémence.
Certes, il reconnaît que « le volume global des crédits immobiliers s'est réduit au 1er trimestre 2012, » mais il juge que « c'est essentiellement dû au fait qu'une grande partie des emprunteurs avaient anticipé, fin 2011, les changements programmés par le gouvernement : perte du PTZ ancien, diminution de l'avantage Scellier, changement du régime des plus-values. »
En outre, Philippe Taboret rappelle qu'« il faut également tenir compte du fait que le dernier trimestre 2011 s'était révélé l'un des meilleurs que l'on ait connus depuis longtemps participant à l'excellent résultat de presque 160 MdsE de nouveaux crédits débloqués en 2011. Il était donc dans la logique des choses que le 1er trimestre 2012 en subisse le contrecoup. »
La baisse des crédits immobiliers est également attribuable à l'attentisme des acquéreurs « que la conjoncture économique européenne et la perspective de l'élection présidentielle rendaient inquiets. » explique le dirigeant de la société de courtage qui ajoute : « on a donc assisté à un très fort ralentissement du nombre de transactions et, par là même, du nombre de prêts demandés. » L'analyse proposée par l'Observatoire Crédit Logement/CSA tend à démontrer que l'augmentation de l'apport personnel et la diminution des durées de crédits sont dues essentiellement au durcissement des conditions d'octrois de crédit par les banques.
Philippe Taboret donne une interprétation très différente de ce phénomène : « le retrait constaté du marché de la clientèle la plus fragile, étant celle qui par nature emprunte à 100% sur les durées les plus longues, entraîne mécaniquement les statistiques vers ce résultat. Les banques ne sont donc en aucune manière responsables de la baisse de crédits immobiliers. »
Actuellement, le courtier affirme même que « le taux d'acceptation de dossiers que CAFPI négocie auprès d'elles a même augmenté ces dernières semaines, prouvant si nécessaire, la volonté des banques d'être présentes sur ce marché des crédits immobiliers qui, rappelons le, reste leur meilleur outil de conquête de clientèle. » Ne partageant pas le pessimisme de l'étude de l'Observatoire Crédit Logement/CSA, concernant l'avenir, le directeur adjoint du courtier soutient que ses propres « estimations démontrent que le 2e trimestre 2012 qui a été nettement plus actif sur la demande devrait rattraper le retard du 1er trimestre et qu'au final, 2012 devrait être une année acceptable supérieure à 2009 qui avait enregistré un volume global de crédit de 120 MdsE. » L'avenir et l'évolution des montants empruntés diront qui a tort et qui a raison.
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