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Après Chypre, les français sont-ils à l'abri d'une taxe sur les dépôts bancaires ?

21/03/2013 - 12:13 - Sicavonline - Lars Seier Christensen (Saxo Bank)


Après Chypre, les français sont-ils à l'abri d'une taxe sur les dépôts bancaires ?

Si la taxe sur les dépôts bancaires a été massivement rejetée à Chypre, les autres Etats membres de la zone euro ne sont pas pour autant à l'abri d'un nouvel impôt sur leurs avoirs. Pour Lars Seier Christensen, co-founder et directeur générale de Saxo Bank, l'épisode de Chypre n'est qu'un début et les français feraient mieux de « s'habituer à voir leur argent annexé par les politiques »...

« La confusion règne en maître dans le sauvetage de Chypre. Il est donc assez risqué de commenter une situation dont l'issue est improbable sachant que vous pouvez rapidement vous ridiculiser si les évènements changent en quelques heures... Et ce blog n'est pas destiné à délivrer un commentaire quotidien ou même hebdomadaire sachant que je ne donne pas de conseil de trading ou d'investissement. Cependant, comme c'est de loin l'évènement macroéconomique le plus important et qu'il se développe continuellement et de façon complexe, je pense qu'il est nécessaire d'essayer de donner du sens à ce que nous voyons et nous observons. Ce que nous savons maintenant, c'est que le Parlement chypriote a rejeté le plan de sauvetage après un jeu de poker avec la Troïka. Aucune des combinaisons se sont révélées suffisamment attrayantes pour obtenir un accord à ce jour, l'éventail des propositions s'étalant d'une absence de taxe pour les petits épargnants à 15% de taxe pour les plus importants... Nous savons aussi que la France a catégoriquement exclu qu'un plan B soit possible. Cela semble plausible sachant que nous sommes déjà au moins au plan D ou un plan E... Maintenant nous savons aussi que les Russes sont fortement impliqués en coulisses tout en étant, et c'est compréhensible, passablement énervés de la façon dont évolue la situation. Nous savons maintenant que tout ceci est un immense jeu d'échecs géopolitique dans lequel les importantes réserves de pétrole et de gaz pourraient tomber sous contrôle russe, balayant ainsi des années de stratégies d'approvisionnement en énergie de l'Europe. Nous savons également que Mme Merkel se soucie plus de son positionnement pour les prochaines élections que du devenir de Chypre. En outre, nous savons que les banques chypriotes seront fermées au moins jusqu'à jeudi, mais aussi qu'elles ne rouvriront pas tant qu'un accord, aussi minime soit-il, ne voit le jour sous peine que cette taxe sur les dépôts n'entraîne une hémorragie massive de capitaux et certainement de capitaux étrangers. Nous savons également que le ministre des Finances a tenté sans succès de démissionner de ses fonctions, qu'un avion britannique a fait route vers l'ile avec des liquidités à son bord destinées au personnel militaire présent sur place. Nous savons qu'un consortium de banques a offert une solution privée à la crise, mais qui n'a apparemment pas été sérieusement considérée. Sur une note plus légère, nous savons aussi maintenant que le premier nom du gouverneur de la banque centrale de Chypre est « Panicos », nous rappelant que le vieil adage, «Votre nom est votre destin » peut renfermer une part de vérité... Veuillez pardonner cette parenthèse mais je ne pouvais m'en empêcher. En fait, je me mets à la place de celui qui exerce le job le moins désirable de la planète en ce moment... Cela fait beaucoup de choses à assimiler en seulement 72 heures. Où cela va-t-il s'arrêter ? Qu'avons-nous appris de tout ça ? Un certain nombre d'éléments. Nous avons vu une nouvelle fois que la zone euro n'est pas en mesure de faire face à ses problèmes de façon rationnelle. Nous assistons à la gestion la plus désastreuse d'un nouvel épisode de la crise de la zone euro et cela met en lumière la situation critique des 17 pays qui partagent la monnaie unique. La panique est si importante qu'aucune action n'est trop extrême pour préserver un projet voué à l'échec et pour défendre le capital politique investi dans ce monumental échec. Que nous soyons déjà arrivés au moment où les politiques tentent ouvertement de confisquer les avoirs des citoyens les plus modestes était peu prévisible à ce stade de la crise... Et c'est de mauvais augures pour ce qui peut encore arriver si la crise venait à s'aggraver. L'idée d'un impôt prélevé en une fois sur les avoirs n'est pas nouvelle. Plusieurs rapports ont, au cours de dernières années, fait état que le besoin désespéré de financement du secteur public pourrait - et pourra - conduire à la confiscation de la richesse à grande échelle. Boston Consulting Group a déclaré dans un récent rapport que près de 29% de tous les avoirs privés, non seulement les dépôts, seront susceptibles, au final, d'être confisqués pour couvrir les dettes déjà contractées. Donc, nous ferions mieux de nous habituer à voir notre argent annexé par les politiques. Ce n'est que le début. Le diable est sorti de sa boite, peu importe ce que sera l'issue de la crise chypriote... Ce qui m'étonne, c'est que cette initiative est extrêmement risquée pour un enjeu aussi modeste. La lente prise de conscience que la confiscation de notre argent sera la prochaine étape dans la crise de la dette a été accélérée par cette situation. Changement des règles du jeu et mise en action des décisions les plus effrayantes pour « seulement » 5,8 milliards... L'impact pourrait déclencher des flux massifs de capitaux et des dévaluations d'actifs à hauteur de centaines de milliards de dollars. La perte de confiance sera préjudiciable à l'ensemble des économies fragiles. Pourquoi diable la Troïka n'a-t-elle pas activé de telles mesures pour une situation réellement dangereuse, par exemple dans le cadre d'un plan de sauvetage pour l'Espagne ou de l'Italie ? Incompétence ? Manque de compréhension du marché ? Ou encore plus effrayant - peut-être parce qu'elles résultent d'une volonté politique pour obtenir les faveurs des électeurs et « traire » les riches à l'avenir? C'est intrigant et fascinant - c'est juste une honte que la population de Chypre soit contrainte de passer par cette étape, en réponse à des problèmes qu'elle n'a pas créé. Qui sera le prochain à se retrouver dans une telle situation ? Telle est la question qu'il convient de se poser. Soyez prudent..." Lars Seier Christensen, co-founder et directeur générale de Saxo Bank

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