Ombres chinoises (Fidelity)

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L'histoire est un éternel recommencement. Et ce début d'année en fournit une nouvelle preuve. La période étant propice à refaire le film de l'année écoulée, les investisseurs ont décidé de se rejouer le scénario de l'été dernier. Une sorte de « best of » des marchés 2015 dont le premier rôle revient à l'Empire du Milieu et aux incertitudes qui planent sur son rythme de décélération.

Signe avant-coureur d'un risque de volatilité aigüe cette année, les premières minutes de cotation en Chine se sont soldées par un krach des marchés. À Shanghai et à Shenzhen, les indices ont débuté sur des chutes libres respectives de près de 7 % et de plus de 8 %, avant d'être suspendus par le coupe-circuit financier. Celui-ci a d'ailleurs servi une seconde fois pour stopper les échanges jeudi après une nouvelle syncope des indices. Si le premier vent de panique tient à la publication d'un PMI manufacturier (Caixing) à 48 points sur décembre, le second s'explique par une nouvelle dévaluation du yuan. Deux éléments qui n'ont certes rien de rassurant mais qui ne justifient pas l'ampleur de ces mouvements. Leur exacerbation est plutôt à mettre au compte des autorités chinoises qui, comme l'été dernier, paraissent avancer à tâtons en termes de mesures et de communication… Quoi qu'il en soit, si l'on croit aux signes, cette histoire en ombres chinoises semble pronostiquer une année « sino-névrotique ».

Ce vent de panique sur l'ensemble des places mondiales n'a bien sûr pas manqué d'occulter les bons indicateurs. Comme c'est le cas depuis plusieurs mois maintenant, les économies occidentales ont continué de délivrer des constantes conjoncturelles stables... A commencer par la zone euro qui a fait état d'un PMI composite au plus haut de quatre mois à 54,3 points en décembre – le sous-indice de l'emploi progressant à 52,8 points, soit son meilleur niveau depuis mai 2011. Sur la même période, au Japon, l'activité dans les services a, une fois encore, progressé pour s'établir à 51,5 points. Enfin, aux États-Unis, en dépit d'une contraction de l'activité manufacturière (avec un ISM à 48,2 pts), les créations d'emplois restent nombreuses. Les derniers chiffres du rapport gouvernemental ont fait état vendredi de 292.000 créations en décembre battant très largement le consensus (200.000).

David Ganozzi, gérant de Fidelity Patrimoine

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