Bourse : la poussée de fièvre sur les Small Caps repose-t-elle sur des éléments concrets ?

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Après l'euphorie post premier tour des élections présidentielles françaises, qui a poussé le marché vers un plus haut annuel avec un CAC40 à plus de 5 400 points, le calme est progressivement revenu avec des prises de bénéfices logiques mais modérées. Point positif, la progression sur l'ensemble du mois des volumes échangés alors que ce dernier comportait de nombreux jours fériès. Le mois de mai termine donc sur une assez bonne note notamment au regard des volumes qui progressent enfin et sur une excellente note pour les Small Caps aux performances remarquables. 

Quels éléments peuvent justifier un tel écart entre les Large et les Small ? Probablement l'effet psychologique de l'élection de Macron qui a plutôt une vision de droite d'un point de vue économique ce qui peut être bien perçu par les petites et moyennes entreprises qui ont besoin de plus de souplesse. Même s'il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs cela peut détendre leurs dirigeants qui peuvent se sentir plus en confiance ce qui est toujours positif sur le business. Autre élément plus factuel, le fait que l'économie européenne se porte globalement bien hormis pour les trois lanternes rouges dont nous faisons partie. 

Après gageons que notre nouveau président s'il peut s'appuyer sur un semblant de majorité et sur une droite pas trop bête saura faire mieux que son mentor. Aussi, dans un contexte où l'on se détend mécaniquement les supports qui offrent du concret i.e. des projets et des perspectives palpables sont les premiers à en profiter et c'est le cas des Small Caps. Après, notre côté prudent nous incite tout de même à ne pas trop nous emballer car nous sommes allés très vite sur finalement peu de nouvelle matière.

Où en est le consensus ?

Hormis pour le CAC 40 qui voit s'affaisser doucement mais logiquement ses prévisions de croissance des résultats 2017, les Small tiennent toujours ce qui est rare, alors que les résultats du 1er trimestre sont tombés. Pour le moment, les analystes restent droits dans leurs bottes, peut-être un peu trop à notre goût. Il est bon d'être optimiste mais un peu de raison ne fait jamais de mal. Il sera intéressant de voir si un ajustement brutal à la baisse s'opère suite aux semestriels. Si tel n'est pas le cas, peut-être déciderons-nous de rejoindre le troupeau et nous adhérerons à son exceptionnel optimisme.

Quid de la valorisation ?

Avec un consensus qui tient bon notamment sur les Small et un marché qui « s'emballe » car il est rassuré juste sur un plan politique, il n'en fallait pas plus pour voir apparaître des ratios stratosphériques (à notre goût bien sûr…). Alors, peut-être sommes-nous véritablement passés dans un autre temps aidé par un argent pas cher qui justifie un tel pricing. Nous sommes peut-être trop de l'ancienne école. Nous allons donc nous replonger dans les cahiers désormais disponibles sur tablets et non plus sur papier (et oui la nouvelle génération est aux commandes…) afin d'essayer de comprendre comment dans un environnement avec une croissance finalement faible on peut payer aussi cher.

Quelle leçon en tirer ?

La bonne nouvelle de ce mois de mai est le retour confirmé des investisseurs malgré la présence de nombreux jours fériés. Nous continuons néanmoins de recommander de ne pas trop se détendre car le marché n'achète pas de nouvelles informations. Tout ce qu'il paie aujourd'hui, était dans les cours depuis de nombreux mois. Nous voulons bien croire que l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron soit un élément nouveau et déstressant pour certains mais cela ne fait pas tout, loin de là.

Nous sommes donc un peu déboussolés par ce mois de mai et surtout par l'envolée des Small. Le marché manque peut-être de sang neuf et in fine les gérants tournent en rond. Mais la vraie conviction est-elle présente i.e. la conviction de fond, nous n'en sommes pas certains. Le mois de juin sera donc intéressant à suivre car les éléments macroéconomiques devraient l'emporter faute d'informations primordiales à attendre de la part des sociétés. A cela pourraient également s'ajouter un retour des craintes eu égard aux risques géopolitiques car cela fait longtemps que le marché n'en a cure.

Arnaud Riverain, Associé Gérant - GreenSome Finance

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