Ça monte, ça monte, ça monte…
...Le CAC 40 a enchainé 3 mois consécutifs de hausse et n'est plus très loin de ses plus hauts historiques de 2000. Le CAC Mid&Small fait comme son grand frère et est revenu sur ses plus hauts du début d'année 2018. Le CAC Small affiche quant à lui son 6ème trimestre consécutif de hausse et, comme le CAC Small, est revenu sur ses plus hauts de début 2018. Enfin Euronext Growth (ex-Alternext) bat tous les records avec 13 mois consécutifs de hausse et a dépassé ses plus hauts constatés mi-2007. Bref plus c'est « petit » plus c'est « beau » du moins en termes de performances…
Après ce beau constat vient le « mais ». En effet, nous sortons d'une vague de publications qui sont en grande majorité supérieures aux attentes alors que l'effet de base n'est pas des plus favorables. Malgré cela on a constaté une tendance à moins s'emballer qu'il y a quelques semaines alors que les signaux passent tous progressivement au vert. Le marché ne serait-il donc pas en train de se dire que cela commence à être cher ?
Ça s'emballe à tous les niveaux avec des prévisions de résultats qui sont nettement revus à la hausse par rapport au mois dernier. Après attention en cette période de bascule parfois les logiciels ont quelques bugs. Néanmoins le mouvement est impressionnant avec une hausse des BPA 2021e du CAC qui passe de +47,4% à +73,3%. Pour le CAC Mid&Small on passe de +170% à +224% et pour le CAC Small de +246% à +500%... Là il doit y avoir un bug… Au-delà de cet aléa certainement technique, la tendance est bien là. Tout le monde s'accorde pour dire que les milliards injectés vont se retrouver dans l'économie. Why not mais de là à atteindre ce niveau, attention. De là peuvent venir les déceptions.
On commence à entendre ici ou là que les marchés sont chers. Si l'on regarde 2021 par rapport aux ratios historiques c'est une évidence. Si l'on regarde 2022 ça l'est nettement moins mais si l'on part du postulat que les prévisions actuelles sont justes ce qui est rarement le cas. Donc on peut légitimement se dire que les marchés oui sont chers et que donc toute déception sera sanctionnée. Après reste la question de savoir combien de temps ça peut durer. La clé réside dans les taux et l'inflation… et là à priori le temps ne joue pas pour nous donc attention.
Nous n'avons jamais été les plus optimistes loin s'en faut. Ce n'est pas à nouveau cette fois que nous le serons. Après une telle progression des indices, on peut légitimement commencer à être un peu plus prudent d'autant plus que les sociétés ne vont alimenter le marché en nouvelles informations qu'à partir de début juillet. Certes il reste les Small pour les T1 mais ce ne sont pas elles qui font les volumes.
Aussi, l'attention pourrait être plus orientée sur les données macro-économiques et donc sur le retour ou non de l'inflation mais aussi sur le timing auquel l'Europe va se raccrocher aux deux locomotives que sont les USA et la Chine. Une approche très « macro » peut donc induire des mouvements d'arbitrages et l'on voit mal quelle donnée n'est pas déjà intégrée dans les valorisations.
Si l'on garde la trajectoire actuelle, les nouvelles vont continuer à être bonnes mais ça c'est déjà dans le marché. La seule surprise que nous pourrions avoir pourrait venir de la consommation des ménages qui ont sur-épargné au cours de ces 18 derniers mois. Cette épargne « surabondante » si elle se déverse dans l'économie plus que prévu pourrait donc être la bonne surprise et ainsi tenir les marchés… à la condition qu'en corolaire elle n'amène pas trop avec elle « la bonne amie » des marchés, l'inflation.
Bref, on trouve toujours un petit grain de sable potentiel et cette expression que tout le monde connait n'est pas tombée du ciel. Donc Sell in may and go away… may be…
Ce qui est en revanche certain, c'est qu'en mai nous pourrons enfin dépenser un peu nos économies sur une bonne terrasse et ça c'est une vraie bonne nouvelle.
Arnaud Riverain - Associé Gérant
GreenSome Finance
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