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La Chine, condamnée à faire monter le yuan ?

23/12/2010 - 11:50 - Sicavonline - Vincent Bezault


La Chine, condamnée à faire monter le yuan ?

L'appréciation du yuan chinois, une question de fond pour l'économie mondiale

L'inflation en Chine n'est pas que du ressort des Chinois. Elle procède aussi de la deuxième vague de Quantitative Easing (assouplissement quantitatif) menée par la Réserve Fédérale des Etats-Unis depuis novembre. En donnant une nouvelle impulsion au cours des matières premières par la création monétaire, la banque centrale américaine n'est-elle pas en train de forcer la main de la Chine et la contraindre à une appréciation du yuan ? Le point de vue d'Hervé Liévore, stratégiste d'Axa IM dans ce quatrième volet de la série que consacre Sicavonline à la Chine.

Est-ce qu'une partie de l'inflation en Chine ne découle pas de la politique américaine de quantitative easing ?

Si certainement, la banque centrale chinoise s'évertue à retirer des liquidités du circuit économique quand la Fed en injecte toujours plus. La Réserve Fédérale des Etats-Unis en faisant tourner à plein régime la planche à billet crée une surabondance de monnaie, qui cherche à s'investir. Ce faisant, elle fait monter le prix des actifs ou des matières premières.

Mais la FED en créant les conditions d'une certaine inflation, notamment du prix des matières premières, n'est-elle pas train de réussir à acculer la Chine à réapprécier son yuan, la République populaire ne pouvant relever ses taux sans compromettre son objectif de 8 % de croissance, ce qu'elle ne peut ni ne veut risquer ?

Faire monter le yuan est clairement un objectif plus ou moins avoué de la banque centrale américaine. Pour soutenir l'activité aux Etats-Unis, l'assouplissement quantitatif vise à déprécier le dollar par rapport aux devises de ses partenaires commerciaux. Donc implicitement, l'objectif de la FED est de pousser la Chine à apprécier son taux de change par rapport au dollar. Mais je ne pense pas que Pékin infléchisse la stratégie adoptée depuis le début de la réforme du régime de change en juillet 2005, à savoir de n'autoriser une appréciation du taux de change bilatéral du yuan avec le dollar qu'à la condition que la parité euro/yuan se déprécie. L'idée des Chinois est que le mouvement sur le dollar doit être compensé par un mouvement inverse sur l'euro, afin que le taux de change effectif du yuan reste à peu près stable. D'ailleurs, entre juillet 2005 et juillet 2008, le yuan s'est apprécié de 20 % par rapport au dollar, mais son taux de change effectif nominal est resté très stable. Depuis la réforme du 19 juin 2010 (NDLR : La Chine a opté pour "un taux de change flottant administré sur la base de l'offre et de la demande du marché avec une référence à un panier de devises", dont les principales sont le dollar, l'euro, le yen et le won sud-coréen), le taux de change effectif du yuan a même diminué, alors que le yuan s'est apprécié par rapport au dollar. Donc tant que le taux effectif du yuan ne dépasse pas le niveau de juin, on peut assister à la poursuite de la hausse du yuan par rapport au dollar. Politiquement, c'est envisageable, parce que ce n'est pas très douloureux économiquement.

Dans quelle fourchette cette appréciation du yuan face au dollar peut-elle se réaliser ?

C'est un grand sujet de débat. La réponse à cette question est conditionnée par l'anticipation sur la parité euro/dollar. Si l'euro se déprécie par rapport au dollar, ce qui est un scénario très probable compte tenu des difficultés des dettes souveraines dans la zone euro, la marge de manœuvre pour l'appréciation du yuan par rapport au dollar est de zéro. Il faudrait que l'euro s'apprécie, ce qui ne risque d'arriver qu'une fois dissipés les doutes sur la solvabilité de certains pays européens, notamment. Dans un tel cas de figure, on pourrait tabler sur une progression du yuan par rapport au dollar à peu près comparable à ce qu'elle était avant la crise financière, c'est-à-dire entre 4 et 6 % par an. A lire aussi « Chine, une inflation qui en dit long » A lire aussi « En Chine, pas de surchauffe » A lire aussi « Pourquoi la croissance en Chine est-elle si faible ? » A lire aussi «Quelles perspectives pour la bourse chinoise ? »

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