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Avec les matières premières agricoles, il ne faut pas imaginer des tendances prolongées - Hervé Liévore (Axa IM)

20/04/2011 - 17:26 - Sicavonline - Vincent Bezault


Avec les matières premières agricoles, il ne faut pas imaginer des tendances prolongées - Hervé Liévore (Axa IM)

Hervé Liévore (Axa IM) ne remet pas en cause la progression structurelle de la demande de matières premières agricoles mais, à ses yeux, les investisseurs ont tendance à oublier les extraordinaires fluctuations de ce marché pour ne rêver que de hausse.

Des fortunes ont beau inlassablement s'ériger et s'effondrer au gré des bulles, des crises et des krachs, il est une vérité immuable en vertu de laquelle, un marché ne suscite l'enthousiasme des investisseurs et l'intérêt des médias et du grand public que lorsqu'il a beaucoup monté. C'est donc fort logiquement que les matières premières agricoles se retrouvent aujourd'hui sous les feux des projecteurs. Les cours du maïs ont plus que doublé depuis l'été 2010, ceux du blé ont également connu une ascension vertigineuse. Des progressions que beaucoup d'arguments légitiment. A commencer par celui du bouleversement du rapport entre l'offre et la demande avec l'éveil du monde émergent. Hervé Liévore, stratégiste chez Axa IM, ne le réfute pas : « Il est clair que nous sommes sortis d'une époque durant laquelle pendant plusieurs décennies les prix des produits alimentaires dans leur ensemble n'évoluaient guère tandis que les autres prix poursuivaient leur progression. L'appauvrissement relatif des producteurs de produits agricoles s'expliquait alors par la croissance plus rapide de la production par rapport à la consommation. Les choses se sont inversées depuis. La production de matières premières agricoles peine à s'adapter à la hausse de la demande. » Néanmoins, Hervé Liévore considère aussi que les investisseurs ont la mémoire courte : « Quand ils invoquent les fondamentaux pour justifier les sommets atteints et envisager une poursuite de la hausse , les investisseurs omettent que les facteurs structurels qu'ils allèguent prévalaient déjà voilà un an et que les prix cependant se trouvaient à l'échelle mondiale proches des niveaux extrêmement bas touchés au milieu des années 1990. » La hausse des matières premières agricoles depuis quasiment douze mois ne repose donc pas pour le stratégiste d'Axa IM que sur la montée inexorable de la demande mondiale. Elle procède selon lui pour beaucoup d'une conjonction exceptionnelle d'événements défavorables en 2010. « A partir de juin 2010, » rappelle Hervé Liévore, « les conditions climatiques ont été épouvantables un peu partout dans le monde. La très sévère sécheresse qui a sévi en Europe de l'Est a mis à mal la production des gros exportateurs de blé que sont l'Ukraine et la Russie. Puis l'Inde a connu des moussons catastrophiques. L'été a également été dramatique en Australie. » Des circonstances particulières qui ont empêché la production de s'aligner sur la demande et provoqué une flambée des cours des matières premières agricoles. Mais Hervé Liévore ne croit pas que l'exceptionnel puisse se répéter une deuxième année de suite. « Une telle concentration de chocs au niveau de l'offre, ça ne se voit que très rarement. Il y a de fortes chances que la situation, à l'échelle mondiale, soit beaucoup moins tendue en 2011 même si des accidents de parcours ne sont pas à exclure dans tel ou tel pays. » Le stratégiste d'Axa IM fonde ce pronostic sur les données rassemblées par la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA ), agence fédérale américaine qui a pour vocation d'étudier le climat, et relève l'écart des températures à la surface de l'océan pacifique par rapport à leur normale afin de prévoir entre autres des phénomènes climatiques du type El Niño ou La Niña. « Quand la température est anormalement élevée on constate dans les douze à quinze mois qui suivent, que les conditions climatiques sont à coup sûr défavorables à la production agricole dans le monde. » Fait troublant, la corrélation entre l'indice qui synthétise ces écarts de température et les indices de matières premières agricoles est criante depuis le très net perfectionnement de ce modèle au tournant des années 2000. Or celui-ci n'indique pas d'annus horibilis pour la production de matières premières agricoles. « Si l'on se fie à cet indice, » indique Hervé Liévore « les températures moyennes observées à la surface de l'océan pacifique durant 2010 ont été sensiblement inférieures à la normale. Sur cette constatation statistique, il est très probable que la récolte de 2011 soit meilleure que celle de 2010. » (Voir article : La température à la surface des mers prédit les évolutions des prix des matières premières agricoles) L'expert d'Axa IM identifie un autre facteur plaidant pour une correction du marché des matières premières agricoles. « Le miracle de l'autorégulation de ce marché est que lorsque les prix sont élevés, les agriculteurs ont mécaniquement tendance à accroître significativement à la fois leur rendement de production mais aussi les surfaces cultivées des produits agricoles dont les prix ont le plus progressé. » Résultat, les surfaces consacrées aux céréales devraient augmenter sensiblement cette année et pour Hervé Liévore, il ne fait pas de doute « que la convergence de rendements et de surfaces plus importants présage d'un niveau de production de céréales permettant de stopper la marche en avant des prix à l'exception notable de ceux du mais (Voir Matières premières agricoles: il faudra au moins deux excellentes années de récolte de suite pour reconstituer les stocks de maïs ). » Ces derniers devraient être étayés, selon l'économiste d'Axa IM, par la forte demande émanant des producteurs de biocarburants. Pour le reste, mieux vaut donc s'abstenir d'investir dans les autres matières premières agricoles : « Il s'agit d'un très mauvais moment pour rentrer sur le marché des matières premières agricoles puisque le potentiel de hausse est derrière nous. Il faut garder en tête qu'en 2008, le marché a commencé à se retourner quand le ministère américain de l'agriculture a communiqué sur les surfaces qui allaient être cultivées pour la saison suivante. Ce moment approche. Et je note par ailleurs que les cours du riz qui sont uniquement des prix spots et qui ne sont pas travaillés par les intervenants financiers (NDLR : les marchés de futures sont interdits sur le riz) ont amorcé un recul à Bangkok.» De là à estimer que la filière ne présente aucun intérêt pour les investisseurs, il y a un grand pas que le stratégiste d'Axa IM se garde bien de franchir. « Les fabricants d'équipements agricoles et tous les services de support de la filière devraient logiquement profiter de l'opulence actuelle des producteurs de céréales. »( Voir La filière agricole a de beaux jours devant elle en bourse) A lire aussi :

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