Bourse : le bon moment pour investir en Inde ? (Jupiter AM)

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« Si l'on peut encore dire que l'économie de l'Inde fonctionne à deux vitesses, ça n'est plus pour les mêmes raisons qu'auparavant. En effet, certains indicateurs montrent très clairement le rattrapage qu'est en train d'effectuer l'Inde rurale par rapport à l'Inde urbaine : le nombre d'inscriptions au lycée a crû de 60% en 5 ans dans les zones rurales, les dépenses totales des ménages ruraux depuis le début de l'année 2012 approchent les 4000 milliards de roupies indiennes et dépassent celles des ménages urbains, enfin, l'emploi dans les zones rurales a augmenté de 3.9% en 5 ans, alors qu'il baissait de 2.4% dans les zones urbaines. Par ailleurs, la croissance des salaires ruraux reste bien au dessus de l'inflation et profite avant tout à la consommation hors alimentation. En d'autres termes, même si la situation macroéconomique reste morose, le scénario d'un point de vue microéconomique semble plus dynamique, ce que confirme le décalage entre une croissance de la production industrielle proche de zéro et une croissance annuelle des profits des entreprises à deux chiffres lors du trimestre dernier. Du côté politique, certaines annonces faites récemment comme l'autorisation des investissements directs étrangers dans plusieurs secteurs devraient, si le parlement les approuve, promouvoir les investissements dans les secteurs de la grande distribution ou encore de l'aviation. Par ailleurs, nous escomptons une baisse des taux directeurs par la Banque Centrale dans les prochains mois, malgré l'inflation encore élevée. Plus cette baisse se fera attendre, plus elle devra être importante pour que ses effets se fassent sentir positivement sur l'activité du pays. Concernant le marché actions, l'Inde est maintenant sous-évaluée si on s'en réfère au niveau du ratio P/E á 12 mois projeté du MSCI India. Dans ce contexte, nous favorisons les valeurs bancaires, qui devraient bénéficier de l'assouplissement de la politique monétaire. Malgré de belles performances l'année dernière, elles restent plutôt sous-évaluées et ne rencontrent pas les mêmes problématiques que les banques occidentales. Nous surpondérons aussi très fortement le secteur des biens de consommations : l'enrichissement des indiens influe sur ce secteur, qui devrait connaître une croissance supérieure à celle du PIB. De plus les fortes barrières à l'entrée et la potentialité de génération de cash-flow futurs nous poussent à privilégier ces valeurs qui, même si elles paraissent relativement chères, ne le sont pas tant que cela avec une perspective de long terme. Dans une moindre mesure, l'augmentation du niveau de vie des indiens devrait avoir un impact positif sur le secteur de la santé, à mesure que la population accède à des soins de meilleure qualité. Nous sommes par contre réticents à investir dans le secteur technologique, étant donné que les revenus proviennent de géographies plus touchées par la crise comme les Etats-Unis ou l'Europe. » Avinash Vazirani, gérant du fonds Jupiter GF India Select chez Jupiter Asset Management

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