Vers un vrai « credit crunch » en Chine ?

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Credit Crunch en Chine ?

On parle de credit crunch en Chine. De quoi s'agit-il et comment se manifeste-t-il ?

Gustavo Horenstein (Dorval Finance) : Pour le moment, on n'observe pas de « credit crunch », autrement dit de restriction de l'offre de crédit, en Chine. Les derniers chiffres sur le financement de l'économie, publiés en mai, faisaient état d'une progression de 1185 Mds de RMB du financement total en ralentissement par rapport au mois d'avril (1762 Mds RMB) mais supérieur au mois de mai 2012 (1143 Mds RMB). En revanche, le marché interbancaire s'est violemment tendu ces derniers jours avec des taux d'intérêt passant de 4% à 12%. Le fait que la Banque Centrale Chinoise ne réponde pas immédiatement à la forte hausse du taux interbancaire par des injections de liquidités laisse entrevoir un durcissement monétaire voulu par les autorités. (NDLR : Les autorités chinoises qui n'ont toujours pas agi pour calmer les tensions sur le marché interbancaire ont durant le week-end du 22 et 23 juin estimé que la liquidité était suffisante et qu'il importe surtout que les établissements financiers gèrent mieux l'augmentation du crédit, preuve supplémentaire d'un durcissement délibéré.)

De quelle façon ce credit crunch peut-il affecter l'économie chinoise ?

Gustavo Horenstein (Dorval Finance) : L'économie chinoise est en croissance rapide alimenté par un taux d'investissement élevé. La progression du crédit y est forte. Le ralentissement du crédit présente deux risques : d'abord un ralentissement de la demande domestique et de la croissance, ensuite une contagion financière entrainant hausse des faillites et baisse de la valeur des actifs, notamment immobilier.

L'activité en Chine marque par ailleurs le pas. A la lecture de l'indice PMI qui est ressorti inférieur aux attentes à 48,3 en juin, l'activité manufacturière chinoise se contracte. La Chine pourra-t-elle dans ces conditions réaliser ses objectifs de croissance ? Doit-on même redouter un accident sur la croissance chinoise ?

Gustavo Horenstein (Dorval Finance) : Le niveau de PMI actuel n'implique pas une contraction de la production industrielle mais une croissance en ralentissement. Au mois de mai, la production industrielle chinoise progressait de 9,2% sur un an. Le consensus attend 7,7% de croissance en 2013 et à peu près autant en 2014. Le risque c'est que la croissance se stabilise entre 6,5% et 7,5% sur les prochains trimestres. Un accident, c'est-à-dire une croissance inférieure à 5% ou 6% n'est pas notre scénario principal mais est un risque en cas de choc financier majeur.

Dans quelle mesure un ralentissement plus prononcé que prévu de l'économie chinoise affecterait-il la croissance mondiale et les marchés financiers ?

Gustavo Horenstein (Dorval Finance) : L'économie chinoise représente 12% de l'économie mondiale en dollar courant mais plus de 40% de sa croissance. Si la décélération de la croissance chinoise se transforme en récession, l'impact sera fort sur la croissance mondiale. Les plus touchés seront les principaux partenaires commerciaux asiatiques et les pays producteurs de matières premières. Concernant les marchés financiers, les entreprises très tournées vers cette zone ne seront plus le refuge qu'elles ont été face à la crise de la zone euro. Mais rappelons qu'une récession en Chine dans les prochains mois n'est pas notre scénario principal. La société Sicavonline fait appel à une équipe de journalistes professionnels en charge de la rédaction des articles de www.sicavonline.fr. Les conseils donnés relatifs aux instruments financiers ou aux placements sont en conformité avec la profession et sur la base de sources sérieuses et réputées fiables. La responsabilité d'investir ne saurait être imputée à la rédaction de Sicavonline du fait de leur utilisation.

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