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En toute rationalité, impossible de faire l'impasse sur les actions (2/2)

25/03/2019 - 09:34 - Sicavonline - Vincent Bezault


En toute rationalité, impossible de faire l'impasse sur les actions (2/2)

Le second volet de notre entretien avec Bernard Aybran aborde l’allocation géographique… Le directeur de la multigestion chez Invesco AM détaille ses préférences.

Bernard Aybran, dans la première partie de notre entretien, vous avez souligné l'intérêt pour les investisseurs de s'exposer à d'autres zones géographiques que l'Europe. Dès lors où investir ? Le premier marché auquel on songe, ce sont les Etats-Unis, sauf que Wall Street est au pinacle et que les valorisations y sont tendues, puisque les actions américaines se paient en moyenne plus de 16 fois les bénéfices alors qu'on a tout même une croissance qui ralentit.

Tout à fait donc 16 fois les bénéfices, c'est relativement élevé mais ça ne l'est pas non plus extrêmement.

Ce n'est pas dément mais c'est tout de même plus élevé que la moyenne.

C'est exact, les actions américaines sont plus chères que les autres et je pense que ça a pratiquement toujours été le cas, en particulier parce que Wall Street est le marché le plus gros, le plus liquide et c'est le marché qui concentre le plus de demandes des investisseurs. C'est aussi un marché qui procure de la croissance des bénéfices. Lorsque l'on achète une action, vous l'avez bien dit, on n'achète pas uniquement un dividende, on achète aussi une croissance des bénéfices et où a-t-on le plus de croissance des bénéfices ? En particulier sur les marchés américains où, du reste, se trouvent hébergées ces valeurs technologiques que tout le monde connaît sous le nom de GAFA, des valeurs qui depuis un bon moment ont vu leurs cours de bourse significativement monter mais dont les bénéfices montent aussi beaucoup. Si on veut avoir des croissances des bénéfices très élevées, des croissances à deux chiffres, c'est plutôt aux Etats-Unis qu'il faudra donc aller les chercher, et éventuellement aussi dans un certain nombre de marchés asiatiques, plutôt que dans la vieille Europe où on a des secteurs un peu plus atones.

Dans un panier d'actions, quelle serait votre exposition aux Etats-Unis, à l'Europe, aux Emergents ou au Japon ?

Le Japon, c'est encore une autre histoire. (…) Le Japon, on en a assez peu dans les portefeuilles. Pour le coup, il s'agit d'un marché où il n'y a pas ou très peu de dividendes, mais avec des éléments assez intéressants, en particulier des valorisations des marchés actions qui sont très raisonnables. C'est un très beau marché. Il se trouve qu'il y a très peu de demande [d'actions nippones] et, donc, on a un marché qui sous-performe lui aussi depuis un moment, à l'instar de l'Europe. (…)

Pour revenir à votre question, avec les portefeuilles où l'on peut investir internationalement, on a tendance à diviser en trois tiers, un tiers d'Etats-Unis, un tiers d'Europe, un tiers d'Asie émergente –on parle en l'occurrence de la Chine, de l'Inde, de la Corée, etc…– où on a de la croissance, où l'on n'a pas forcément des valorisations très élevées et où l'on n'a pas forcément non plus des volatilités très, très élevées. Souvent on pense que les marchés émergents sont très volatiles, mais ils ne le sont pas forcément plus que les marchés européens.

On a fait mention au début de cet entretien à l'Eonia qui affiche des taux négatifs depuis quatre ans ce qui va durer, on le sait d'ores et déjà, puisque la BCE a annoncé qu'elle ne monterait pas les taux avant la fin de l'été 2019, ce qui amène le marché à anticiper que les hausses de taux n'interviendront pas avant 2020. En tout état de cause, l'environnement de taux bas va perdurer mais est-ce que, partant, pour les investisseurs en obligations, ce n'est pas non plus tout bénéfice puisque finalement ils ont le filet de sécurité que leur offre la BCE et que de surcroît une nouvelle compression des taux est peut-être possible même s'ils sont d'ores et déjà très bas ?

En ce qui concerne les investisseurs en obligations, il faut vraiment distinguer selon leur nature. Pour le contrat d'assurance vie en euros qui, lui, va encaisser le coupon de l'obligation –à 0,6 % en moyenne aujourd'hui– les taux bas sont quand même un vrai problème pour servir un rendement attractif à ses clients. (La politique de la BCE] n'est donc pas pour lui tout bénéfice. En revanche, pour un investisseur qui investit dans des fonds obligataires, c'est vrai qu'il peut être intéressant d'acheter un fonds obligataire quand les taux d'intérêt remontent un petit peu pour pouvoir bénéficier ultérieurement de la baisse des taux. Il faut en effet toujours rappeler que la baisse des taux obligataires fait monter le prix des obligations et [c'est cela qui fait la performance] quand on achète un fonds obligataire. Par conséquent, être assez mobile sur les fonds obligataires même si c'est contre intuitif est peut-être ce qu'il faut faire depuis quelques années.

Surtout que la volatilité s'est accrue sur les marchés obligataires.

Si on fait un tout petit peu de mathématiques, on s'aperçoit que plus le taux d'intérêt diminue plus la volatilité des obligations augmente, c'est un effet complètement mécanique et aujourd'hui avec des taux d'intérêt proches de zéro sur les emprunts d'Etat on est sur des volatilités assez élevées. Donc, il faut être relativement mobile avec ce type de placements.

Revenons aux actions. Vous nous avez dit qu'il fallait diversifier son exposition mais quel type d'actions mettre en portefeuille ? Des valeurs de croissance ou des valeurs défensives puisqu'on est en ralentissement ?

Il faut se méfier de ce qu'on appelle valeurs défensives. Souvent les actions que l'on appelle défensives sont des valeurs qu'on va trouver dans le secteur de la santé, des biens de consommation, des télécommunications, des services aux collectivités. Aujourd'hui, ce sont toutes les valeurs qui sont les plus endettées un peu partout dans le monde et qui ont des niveaux de croissance des bénéfices souvent assez modérés voire faibles (ce qui amène à se demander si elles sont vraiment défensives ou pas). En revanche, là où on a vraiment de la croissance des bénéfices, c'est peut-être avec des sociétés dans le secteur des technologies, ou avec un certain nombre de valeurs industrielles, qui sont un peu plus cycliques effectivement, qui ne se payent pas forcément cher aujourd'hui et qu'on va trouver à nouveau davantage en Asie et aux Etats-Unis qu'en Europe où l'on a peut-être plus de valeurs défensives.

Si vous privilégiez les actions, c'est aussi que vous ne croyez pas du tout au scénario de la récession…

Une chose est sûre, la récession arrivera. Une chose est beaucoup moins sûre, c'est quand. Si la forte baisse des marchés actions fin de 2018 signifiait qu'il existait une anticipation de récession rapide, aujourd'hui les statistiques économiques qu'on peut voir un peu partout nous disent que la récession n'est pas pour 2019 vraisemblablement. Si la récession n'est pas pour 2019, cela veut dire qu'on a des belles perspectives sur les marchés actions cette année. Avoir raison deux ans trop tôt, c'est souvent avoir tort sur un marché. Par conséquent, nous restons investis sur les marchés actions à ce jour.

Vous dites être investis en actions, sauf que les indices boursiers ont fait 10 % depuis le début d'année. On ne peut pas en toute prudence extrapoler une poursuite de la hausse à ce rythme. Est-ce qu'il demeure même du potentiel compte tenu du fait que la croissance subsiste dans le monde mais ralentit ?

On a fait 10 % en bourse depuis le début de l'année, c'est beaucoup et on ne va pas annualiser ces 10 % sur les mois qui restent. Il ne faut pas oublier que cette hausse très forte des deux premiers mois de l'année vient après une année 2018 qui était quand même très mauvaise sur toutes les classes d'actifs. On n'a même pas encore rattrapé tout ce qu'on avait perdu l'année dernière. On ne peut pas donc prendre en considération uniquement les deux derniers mois. Ensuite cette hausse s'est faite largement sans beaucoup d'investisseurs. On a vu que ces derniers avaient continué à sortir des marchés actions lors des derniers mois. Le redressement de la bourse se déroule dans une incrédulité absolue. Les grands marchés européens et américains continuent à être vendus par les investisseurs. Cela constitue un bon terreau pour créer une frustration chez les investisseurs qui pourraient vouloir se joindre à la fête qui a commencé.

Propos recueillis et édités par VB.

La première partie de l'interview de Bernard Aybran disponible ici

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