Dire que, pour le particulier désireux de placer une fraction de son épargne dans les marchés financiers, il est ardu de faire son choix dans la multitude des fonds d’investissement proposés relève d’une douce litote. Et comment pourrait-il en aller différemment quand il s’agit de se repérer au beau milieu d’un maquis touffu d’une grosse dizaine de milliers de FCP, SICAV, et autres OPC ? Cependant, si les erreurs sont possibles et les regrets pas toujours évitables, voici quelques critères à garder soigneusement à l’esprit à l’instant d’effectuer sa sélection.
Ça y est ! Vous avez défini une stratégie et imaginé de quelle façon vous entendiez construire votre portefeuille. Mieux, vous avez repéré un fonds d'investissement – une SICAV ou un FCP – qui vous expose à l'une des classes d'actifs dans lesquelles vous souhaitez investir. Mais comment limiter le risque de se tromper ?
On a beau dire et répéter à bon droit que d'un fonds d'investissement il ne faut pas acheter la performance passée parce qu'elle ne préjuge en rien de sa performance future, mieux vaut toutefois s'abstenir d'en conclure que l'examen de celle-ci s'avère superflu.
La performance d'un fonds mérite d'être analysée sur le long terme, l'efficience d'une gestion ne s'appréciant que dans la durée. Il est en effet nécessaire d'observer le comportement de votre OPC au cours des différents cycles de hausse et de baisse des marchés. Une seule année ne vous procurera pas assez de recul. Disséquer le parcours du fonds d'investissement que vous guignez sur des périodes minimales de 3 et 5 ans (voire de plus de 5 ans quand l'ancienneté du fonds l'autorise) constitue un préalable indispensable.
Vérifiez aussi que les performances dudit fonds soient bien attribuables au gérant en place. Il arrive que les équipes de gestion changent. Les performances peuvent s'en ressentir.
L'étude de la performance d'un fonds d'investissement ne doit en outre pas s'arrêter à la simple lecture du gain ou de la perte enregistrée. Il convient de mettre cette performance absolue en perspective, autrement dit de la relativiser en la comparant à celle obtenue par la catégorie ou l'indice de référence du fonds convoité.
Si le fonds « surperforme » ou « sousperforme » sa catégorie ou son indice de référence dans la durée, vous avez un aperçu de la capacité du gérant à faire mieux ou moins bien que ses pairs.
Il vous est aussi recommandé d'affiner votre analyse en regardant quelle fut la trajectoire de ce même fonds d'investissement lors des phases où le marché a crevé le plafond et celles durant lesquelles il a plongé. Le grand marché haussier qui s'étale de 2003 à 2007 puis la grande dégringolade de 2008 ou bien la déprime boursière de 2011 fournissent de beaux exemples de périodes clefs de la vie des fonds à examiner studieusement.
Certains fonds d'investissement baissent moins que les autres lors des krachs mais ont tendance à rebondir moins vigoureusement que leurs concurrents lorsque les marchés financiers se redressent. L'inverse est tout aussi vrai. Ce constat vous renseignera sur la façon dont le gérant gère le risque.
Ne vous en tenez pas à la simple lecture de la catégorie à laquelle appartient votre SICAV ou FCP afin d'en estimer son contenu. Tout d'abord parce que les catégories ne renseignent qu'approximativement quant aux caractéristiques d'un fonds d'investissement.
Vous achetez par exemple un fonds Actions de Small caps françaises. Très bien, mais combien de valeurs composent le portefeuille ? A quels types de secteurs ce dernier est-il exposé ? Quelles sont les plus grosses positions ? Quel est leur poids ? Ces informations sont généralement disponibles dans les reportings de gestion que communiquent les sociétés de gestion sur leur site internet. La lecture de la presse financière se révèle également précieuse en la matière.
Lors de vos investigations, n'oubliez pas que vous achetez aussi « un gérant » et, ce faisant, une philosophie et un style de gestion. Il vaudrait mieux pour vous qu'ils vous correspondent. Cela vous évitera d'être dérouté par les performances dans des périodes de marché où vous auriez voulu la gestion plus agressive ou davantage circonspecte.
Demandez-vous aussi quelle brique de votre portefeuille financier le fonds que vous acquérez est-il censé incarner : doit-il constituer le socle de votre investissement ou une fraction réduite de votre capital dévolue à une prise de risque accrue ? Vous ne pouvez pas vous exonérer de ce type de questions, à moins de faire fi de la base de l'investissement : essayer de placer son épargne le plus possible en connaissance de cause des risques éventuels encourus.
N'omettez pas non plus de regarder scrupuleusement les frais et d'interroger votre intermédiaire financier sur la manière dont ils se structurent. Des frais trop importants grèvent les performances et sont par conséquent un critère possible d'élimination des fonds d'investissement.
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.