Couacs et dissonances

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Axel Weber, Président de la Bundesbank

Axel Weber, le président de la Bundesbank et successeur putatif de Jean-Claude Trichet à la tête de la BCE, s'est ainsi publiquement insurgé contre la décision de la Banque Centrale Européenne de procéder à des rachats de dette publique de certains pays de la zone euro ; quant au ministre français du budget François Baroin, il avait admis dimanche 30 mai que le maintien de la notre AAA de la France (la meilleur note donnée par les agences de crédit) s'avérait un « objectif tendu » avant que son entourage ne se livre à un délicat exercice de contorsionnisme sémantique en expliquant que « tendu » s'entendait comme « exigeant, sans relâche ». François Baroin s'est également fait fort depuis de rappeler que la France n'était pas l'Espagne, que l'agence de notation Fitch a dégradée le 28 mai. Pour sa part, la Hongrie n'a pas hésité, vendredi 4 mai, à jeter une pleine bouteille d'huile sur le feu. Les dirigeants du Fidesz, le parti conservateur nouvellement arrivé au pouvoir, n'ont pas hésité à comparer dangereusement la situation dans laquelle se trouve le pays à celle de la Grèce, déclenchant, le jour même, une nouvelle vague de dégagements violents sur les marchés actions. Une manœuvre qui participait de la pure politique politicienne puisqu'elle ne visait qu'à permettre au Fidesz de maintenir un semblant de crédibilité face à un électorat, séduit par des promesses de campagne (hausse des pensions de retraite et diminution des impôts), chantées gaillardement sur l'air du « demain on rase gratis ». Quant au couple franco-allemand, il peine à ne pas faire étalage en public de que ce que Valery Giscard d'Estaing appelle « le recul de son intimité. » L'annulation de dernière minute, lundi 7 juin, par Angela Merkel d'un dîner de travail avec Nicolas Sarkozy parait rien moins qu'illustrative de la prise de distance de l'Allemagne vis-à-vis de la France.

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