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Renforcer les liens dans l'Union européenne

07/02/2011 - 16:17 - Sicavonline



Selon Stephen Macklow-Smith, gérant chez JP Morgan Asset Management, la résolution de la crise de la dette passera par une plus grande cohésion entre les pays membres de la zone euro, qui implique des actes concrets, tels que le renforcement de la Facilité Européenne de Stabilité Financière (FESF). Une réforme du Pacte de Croissance et de Stabilité, imposant davantage de rigueur budgétaire, serait également sur la table. D'après Stephen Mackow-Smith, cette dernière initiative pourrait profiter à l'euro et aux obligations des pays périphériques, mais risquerait de ralentir l'activité.

« L'an dernier, la dette des pays européens périphériques constituait le problème majeur qu'il fallait avoir identifié et rapidement sous-pondéré », remarque Stephen Macklow-Smith, gérant senior chez JP Morgan Asset Management. « Ceux qui l'ont fait ont prospéré en 2010, mais en janvier 2011 ils ont été pris au piège du resserrement des spreads périphériques (NDLR : écart de rendement entre la dette obligataire des pays périphériques de la zone euro et celle de l'Allemagne) et du rebond des valeurs financière à la périphérie. Les nouvelles de janvier n'étaient pourtant pas encourageantes : le 6 janvier, [la banque espagnole] Santander a connu des difficultés avec son obligation garantie sur cinq ans, entraînant une hausse de 50 points de base du CDS ; le 14 janvier, un membre du conseil de la Banque Centrale Européenne, Axel Weber, a évoqué les menaces inflationnistes et l'éventualité d'un resserrement de politique monétaire ; et le 19 janvier, les ministres des finances européens se sont réunis pour finalement décider de ne rien faire. » « Afin de comprendre l'évolution de la situation, il convient d'analyser les rouages du système européen », selon le gérant de JP Morgan Asset Management. « Il n'y a pas de gouvernement unifié et, au lieu de parler d'une seule voix, l'Union européenne ressemble à une chorale qui vire parfois à la cacophonie - de fait, il y a deux personnes à la tête de l'Europe : Manuel Barroso, qui dirige la Commission, et Herman van Rompuy, qui préside le Conseil, sachant qu'il n'est pas certain que la Chancelière Merkel et le Président Sarkozy éprouvent le besoin de se placer sous leur autorité. Pour obtenir des résultats, il faut mener des négociations diplomatiques assorties de nombreuses concessions, ce qui explique pourquoi un nouvel accord peut être annoncé à la presse par une partie avant d'être démenti par l'autre. En revanche, la nécessité absolue de l'Union est de resserrer encore davantage ses liens, et des mesures aussi impopulaires que le sauvetage irlandais sont présentées comme étant prises dans l'intérêt de l'Europe. »

Possible réforme du FESF et du Pacte de Stabilité en discussion

« Dans ce contexte, (...) les décideurs européens se doivent d'aller au-delà de la rhétorique pour convaincre les marchés de la pérennité de la zone euro - ils doivent prendre des mesures décisives en vue de mettre en place des mécanismes suffisamment flexibles, pertinents et correctement financés, et non simplement conçus pour « punir » les marchés », estime Stephen Macklow-Smith. « Il y a eu de nombreux articles dans la presse ces dernières semaines révélant que des négociations seraient en cours sur un tel programme, avec un périmètre qui irait largement au-delà [de] ce que nous avions anticipé. Il s'agirait de renforcer la Facilité Européenne de Stabilité Financière (FESF) et de la rendre encore plus flexible. » « Il s'agirait également de mettre en place une série de mesures complémentaires visant à remédier aux défauts du Pacte de Croissance et de Stabilité et à faire en sorte d'éviter de telles crises à l'avenir. Ces mesures pourraient inclure la suppression des accords d'indexation des salaires, le relèvement de l'âge du départ à la retraite, d'ajuster les taux d'imposition des entreprises (l'Irlande devrait y prendre garde), d'améliorer la supervision bancaire et de modifier les constitutions afin d'interdire les excès d'endettement public. Si tel est le cas, l'intérêt de lier ces mesures au plan de sauvetage tient au fait que les principaux gouvernements de la zone euro, menés par la France et l'Allemagne, ont un moyen de pression pour contraindre la périphérie endettée à s'y conformer. Par ailleurs, ces mesures visant à prévenir une crise future peuvent être présentées aux électeurs allemands comme une monnaie d'échange pour le soutien financier accordé. Rappelons qu'à l'occasion du sauvetage de la Grèce, la presse allemande n'a cessé de mettre en exergue le contraste entre la générosité de l'Etat providence grec et la rigueur de l'Etat allemand, les Allemands ayant dû subir des réformes sévères de leur système de retraite et du marché du travail au cours des dix dernières années. Même en France, l'âge de la retraite a été dernièrement relevé, en dépit d'importantes manifestations. »

Une austérité trop sévère pénaliserait les économies périphériques

« Si (ce qui est loin d'être acquis) ces propositions devaient être adoptées, qu'adviendrait-il ? » Du point de vue du gérant senior de JP Morgan AM, « cela ne serait pas spécialement de bon augure pour la périphérie. L'austérité resterait de mise afin de réduire les niveaux d'endettement public. La suppression de l'indexation des salaires augmenterait la pression sur les revenus réels, en particulier si les prix des matières premières devaient poursuivre leur tendance haussière. L'aménagement des régimes de retraite pourrait inciter les consommateurs à épargner davantage, ce qui pénaliserait la consommation. En arrière plan, la BCE insiste sur la nécessité d'être vigilant à l'égard de l'inflation ; si cela devait se traduire par une hausse des taux d'intérêt, cela affecterait de manière disproportionnée les pays périphériques, les prêts hypothécaires étant essentiellement contractés à taux variable (indexés sur les taux de la BCE), contrairement au nord de l'Europe où il s'agit principalement de taux fixes. »

La baisse des « spreads » sur les obligations périphériques devrait se poursuivre

Le gérant considère toutefois que « ces mesures constitueraient certainement une bonne nouvelle pour les obligations périphériques, ce qui explique sans doute pourquoi les spreads se sont autant resserrés depuis le début de l'année - une tendance appelée vraisemblablement à se poursuivre. Enfin, cela devrait distiller un sentiment de confiance à l'égard de l'euro, bien que la hausse de l'euro par rapport au dollar américain pénaliserait la compétitivité des exportateurs du nord de l'Europe à court et moyen terme. »

L'euro, « un projet historique »

« Rien de tout cela n'est fait pour plaire aux eurosceptiques, qui estiment que les événements de ces deux dernières années leur donnent raison sur le fait que l'euro s'est construit sur du sable. Les eurosceptiques considèrent en effet que l'euro ne constitue en rien un projet économique, ni un projet politique et encore moins un projet populaire. Il reste néanmoins un projet historique, fondé sur la volonté de resserrer l'union de la région, et, aussi longtemps que tout sera fait sur les plans économique, politique et populaire pour le maintenir, c'est le ressort historique qui prévaudra. »

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