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Pays de l'est : halte aux idées reçues

15/02/2011 - 16:28 - Sicavonline


Pays de l'est : halte aux idées reçues

Pour Peter Pavlov (OFI AM) il est temps d'abandonner certains a priori au sujet de l'Europe de l'Est

De longue date chez OFI AM, on croit aux émergents, en général, et aux émergents européens, en particulier : depuis octobre 2001, avec OFI RCM Europe de l'Est, géré par Raiffeisen CM à Vienne, la société de gestion propose aux investisseurs de prendre pied sur l'un des univers boursiers les plus dynamiques de la dernière décennie. Peter PAVLOV, analyste-gérant en charge de l'Europe de l'Est chez OFI AM, nous brosse les principales caractéristiques de l'Europe orientale.

L'Europe de l'Est, un monde vaste et peuplé

En raison de sa proximité culturelle et géographique, l'Europe de l'Est fait sans conteste moins rêver que les nouvelles et lointaines frontières qu'incarnent la Chine ou le Brésil mais elle possède, elle aussi, à sa façon, la vigueur et le dynamisme des mondes émergents. Ce que l'on oublie trop souvent et que regrette Peter Pavlov, analyste-gérant en charge de Europe de l'Est chez OFI AM. Pourtant, comme le souligne ce spécialiste de l'Europe orientale «l'Europe de l'Est est une région immense, diverse et peuplée. Elle regroupe des territoires vastes, comme la Russie, le plus grand pays du monde par sa superficie, et compte 315 millions d'habitants. Et si dans certains des pays qui la composent, l'évolution démographique n'est pas réjouissante (NDLR : la population russe a baissé de 0,24 M en 2010), d'autres connaissent des dynamiques démographiques très vives. On dénombre déjà plus de Turcs que de Français et leur nombre dépassera à horizon 2020/2030 celui de la population allemande. » En outre, économiquement, le poids de l'Europe de l'Est s'accroît inexorablement. « Le PIB agrégé de l'ensemble de la zone, » précise l'expert d'OFI AM « avoisine les 2600 milliards de dollars. » La maturation économique et politique de ces nations qui, toutes, à l'exception de la Turquie, appartenaient à l'ancien bloc soviétique se matérialise du reste dans l'intégration de plusieurs d'entre elles dans l'Union européenne et la zone euro. « Au même titre que la Slovénie et la Slovaquie qui l'ont précédée, l'Estonie est devenue en janvier 2011 membre à part entière de la zone euro, et ces trois Etats côtoient la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la République Tchèque, la Roumanie, la Bulgarie et la Hongrie au sein de l'Union européenne, » rappelle à bon droit Peter Pavlov.

Europe de l'Est : un ensemble singulièrement hétérogène

Si dans l'imaginaire collectif, les pays d'Europe de l'Est sont principalement perçus comme un réservoir de main d'œuvre bon marché -qu'on se rappelle l'ineffable gimmick politique du plombier polonais-, le spécialiste d'OFI AM aime à tordre le cou à quelques idées reçues : « L'Europe de l'Est se caractérise économiquement par une grande hétérogénéité. La Roumanie et la Pologne dont le PIB est déjà supérieur à celui des Pays-Bas ne sont pas sur le même pied. » Par ailleurs, l'Europe orientale n'a pas que des leçons à prendre de sa cousine occidentale. « Si l'on considère l'un des critères de Maastricht qu'est le ratio de 60 % de dette publique sur PIB, en Europe de l'Est, seule la Hongrie avec 80 % ne l'atteint pas, » détaille Peter Pavlov qui note froidement que « sans parler de la Grèce dont la dette publique représente 133 % de son PIB, aucun des grands pays occidentaux de la zone euro ne respecte ce critère : l'Allemagne et la France sont respectivement à 79 % et 84 %. Par ailleurs, le seul pays de l'Union européenne à ne pas avoir connu de récession suite à la crise financière de 2008 est la Pologne. » Bref, la ligne de partage entre une Europe de l'Est, parfois perçue comme fragile et retardée économiquement, et une Europe occidentale, censément riche et solide, participe d'un raccourci dont la crise financière s'est employée à souligner l'excès sinon la fausseté. L'analyste-gérant d'OFI AM se garde pour autant de brosser un tableau unanimement idyllique des fondamentaux économiques de l'Europe orientale. «Si l'on regarde au-delà de la dette publique le niveau global d'endettement, les divergences entre Etats sont extrêmes : en Turquie, les banques ont eu une politique de prêt très conservatrice, très prudente, et les dépôts dépassent les crédits. Ce qui n'est guère le cas des banques des pays développés. En Hongrie, en revanche, les ménages qui pour financer leurs achats immobiliers avaient emprunté en francs suisses à des taux plus bas que ce qu'il était possible de faire chez eux, se retrouvent dans une situation très délicate suite à la dépréciation du forint face à la devise helvétique ». (NDLR : entre 2006 et 2008, 90 % des hypothèques hongroises étaient libellées en francs suisses ! En 2008, 40 %, voire plus, des crédits immobiliers et des crédits à la consommation en Hongrie étaient réalisés en francs suisse. La chute du forint a renchéri sensiblement le coût de ces crédits, plongeant les Hongrois dans la crise.)

Des perspectives de croissance plus alléchantes qu'à l'Ouest

N'en reste pas moins que les perspectives de croissance sont supérieures en Europe de l'Est. Peter Pavlov souligne ainsi que la croissance moyenne estimée des 13 pays occidentaux de l'Union européenne devrait s'élever, selon des estimations de Raiffeisen Research établies à fin novembre 2010, à 1,2 % cette année quand la croissance devrait être de 4 % en Turquie, de 3,4 % en Pologne, de 3,5 % en Russie, et même de 2,5 % en Hongrie. Le potentiel des deux derniers est d'ailleurs certain puisqu'ils sont toujours en phase de comblement du décrochage d'activité survenu avec la crise. « En termes de croissance, » insiste Peter Pavlov « les pays d'Europe de l'Est devraient ces prochaines années surperformer par rapport à ceux du monde développé, même si le différentiel de croissance entre les uns et les autres s'amenuisera au fur et à mesure que le processus de convergence avec l'Europe s'intensifiera. » Cet optimisme s'étaye de données objectives. La première est que l'Europe de l'Est a, dans l'ensemble, surmonté le plus dur de la crise. La production industrielle qui avait chuté dans la tourmente de 2009 est revenue à ses niveaux antérieurs. « Après s'être violemment redressée, la production industrielle des pays d'Europe de l'Est, comme de coutume en pareil cas, s'est stabilisée, mais elle est restée en zone d'expansion. Or, cette période de digestion du rebond semble pratiquement consommée, » analyse l'expert ès Europe orientale d'OFI AM. « On devrait donc continuer à avoir une production industrielle à des niveaux assez hauts. Le taux d'utilisation des capacités de production est lui-même plutôt élevé. Suffisamment en tout cas pour favoriser l'investissement. » En outre, les coûts salariaux des pays d'Europe de l'Est qui avaient enregistré une hausse quasi ininterrompue entre 1996 et 2008 (une évolution au demeurant bénéfique à la demande intérieure) ont eu tendance à redescendre quelque peu avec la crise, d'autant que certains Etats ont pu déprécier leurs monnaies pour retrouver de l'attrait sur les marchés internationaux. « Fabriquer une voiture en Europe centrale coûte 45 % de ce que cela coûte en France, » précise l'analyste gérant de chez OFI AM. Une compétitivité « Prix » qui contribue indéniablement au développement de la zone. Mais à l'instar de tant d'autres acteurs émergents, la croissance des pays d'Europe de l'Est repose aussi sur une consommation qui monte en puissance. Peter Pavlov admet d'ailleurs que « la demande intérieure est le thème prédominant dans la région. Une région dont les liens avec l'Europe occidentale, sa première partenaire commerciale, restent très étroits mais dont les interconnexions avec le reste du monde émergent se densifient. « La Russie exporte ses matières premières vers la Chine et la Turquie a de part son histoire et sa culture des liens économiques privilégiés avec les pays du Golfe, » souligne le spécialiste d'OFI AM, si bien que « quand on détient ou construit un portefeuille européen, on ne peut pas la négliger, car elle en fait partie intégrante. Et quand on bâtit un portefeuille émergent, elle y a toute sa place également. » Une façon de dire que décidément, l'Europe de l'Est est incontournable dans les allocations.

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