Le prix de l'essence, une plaie pour le porte-monnaie des Américains
Mauvaise surprise : l'indice de confiance des ménages américains publié par Thomson Reuters et l'Université du Michigan a lourdement chuté en mars, enregistrant la 10e plus forte baisse de son histoire. A l'origine de cette dégringolade, la hausse très prononcée des prix de l'essence provoquée par la remontée des cours du pétrole. Aux Etats-Unis, la consommation devrait donc demeurer fragile ces prochains mois et la croissance être inférieure aux 3,1 % affichés au quatrième trimestre 2010.
Les économistes s'attendaient à un repli de l'indice de confiance de l'Université du Michigan mais sans aucune doute pas de cet ampleur. Ce dernier est tombé de 77,5 points en février à 67,5 points en mars, soit son plus bas niveau depuis novembre 2009. Cette chute est la dixième plus importante depuis la création de l'indice. Richard T. Curtin, le directeur des Etudes Thomson Reuters/University of Michigan met ce brutal décrochage sur le compte de l'envolée outre-Atlantique de la hausse des prix alimentaires et surtout de celle des prix de l'essence.
Mais au-delà de ce constat, l'une des premières raisons de cette détérioration du moral des ménages américains tient au fait que « le nombre de consommateurs anticipant des hausses de salaire est le plus bas depuis un demi-siècle. » < /i> L'étude de l'Université du Michigan montre que seul un américain sur quatre estime que sa situation financière s'améliorera au cours de l'année - on n'est plus très loin du record de pessimisme qui avait été atteint quand seulement un sur cinq osait se risquer à un tel pronostic. Et pour cause, uniquement 38 % des ménages aux Etats-Unis s'attendent à des hausses de salaires dans les douze mois à venir, un étiage inédit. Quant à ceux qui misent sur une amélioration de l'économie au cours des douze prochains mois, ils ne sont plus que 21 % en mars contre 40 % en février, au terme d'un effondrement mensuel historique. Du reste, les trois quarts de ceux sondés par Thomson Reuters et l'Université du Michigan n'imaginent pas que le taux de chômage puissent reculer dans les mois à venir. Enfin, le sous indice des anticipations à six mois qui indique l'orientation prochaine des dépenses des ménages s'est effondré à 57,9 points, son plus bas niveau depuis deux ans. Au vu de la déprime qui gagne les Américains, la consommation se dirige donc aux Etats-Unis vers un sérieux coup de frein dans les mois qui viennent, et les 3,1 % de croissance affichés au quatrième trimestre (contre 2,8 % en première estimation) auront sans doute du mal à être réédités.
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