La révision du taux du livret est fixée au 1er février. Au vu des chiffres de l’inflation, le taux du livret A devrait perdre 0,75 %. Le gouvernement devrait néanmoins encore une fois amortir la baisse pour éviter de déplaire aux épargnants.
Le Gouvernement doit annoncer d'ici le 1er février le taux du Livret A. Ce taux dépend du taux d'inflation du mois de décembre et de celui l'ensemble de l'année 2014 qui seront communiqués mercredi 14 janvier.
Le taux d'inflation pour l'ensemble de 2014 devrait être nul. De ce fait, une lecture scrupuleuse de la formule de calcul du taux du Livret (qui s'applique également au Livret de Développement Durable) pourrait conduire à une baisse de 0,75 point. Il serait alors de 0,25 %, un niveau inconnu…
De manière plus pragmatique, le Gouvernement qui dispose en la matière d'un pouvoir discrétionnaire pourrait arbitrer entre le statuquo à 1 % ou un taux de 0,5 ou de 0,75 %.
Comment est fixé le taux du Livret A
Le taux d'intérêt du Livret A est l'indice, arrondi au quart de point le plus proche, le plus élevé, entre :
Le taux EONIA est le taux de rémunération des dépôts interbancaires du jour dans la zone euro. L'EURIBOR (Euro InterBank Offered Rate) est le taux interbancaire offert entre banques de meilleures signatures pour la rémunération de dépôts dans la zone Euro. Ici c'est donc le taux à 3 mois qui est pris en compte.
La détermination du taux du Livret A impacte directement d'autres taux : taux du Livret de développement durable, taux du Livret d'épargne populaire, taux du compte épargne logement.
L'application de la formule est partielle
Depuis l'introduction de la formule de calcul du taux du Livret A en 2009, les gouvernements ne l'ont respectée qu'avec parcimonie
Exemple de non-respect :
Avec la baisse à 1 % du taux du Livret A, les épargnants se sont détournés de ce produit. Le Livret A a connu sept mois de décollecte consécutifs en 2014. Le montant de la décollecte sur les 11 premiers mois de l'année a atteint 5,84 milliards d'euros (6,23 avec le LDD). Certes, en 2012 et 2013, le Livret A avait bénéficié de 40 milliards d'euros de collecte.
Les Français sont très sensibles au taux facial du rendement et ne prennent pas en compte la baisse du taux d'inflation. Le Livret A est mieux rémunéré aujourd'hui que dans le passé. En effet, en 1981, le taux du Livret A était de 8,5 % mais l'inflation dépassait 13 %. La perte était de 4,5 points.
Un passage du taux du Livret A en-dessous de 1 % entraînerait un report de l'épargne sur les comptes courants, le Plan d'Epargne Logement rémunéré à 2,5 % et l'assurance-vie (fonds euros autour de 2,2 à 2,4 %).
Le Livret A et le LDD servent à financer des prêts en faveur des organismes d'HLM et en faveur des PME. Avec une ressource rémunérée à 1% à laquelle il faut ajouter le coût de rémunération des réseaux (0,5 %) et les coûts de gestion pour la Caisse des dépôts, les prêts aux organismes d'HLM ne sont pas très attractifs au regard de ce que propose le marché.
Au moment où le Gouvernement souhaite relancer le bâtiment, il aurait tout avantage à diminuer le taux du Livret A.
Afin d'assurer la liquidité totale et la rémunération des épargnants, la Caisse des dépôts place une partie des ressources du Livret A et du LDD à travers son fonds d'épargne (environ 50 % de l'encours).
Or, la Caisse des Dépôts acquiert essentiellement des titres publics (bons du Trésor ou Obligations Assimilables du Trésor) dont les rendements sont faibles (0,8 % pour une OAT à 10 ans). De ce fait, les revenus du fonds d'épargne sont faibles et ne peuvent pas couvrir la rémunération du Livret A. Cet écart de taux justifie une baisse
du rendement du Livret A.
Il est difficile de modifier le taux de ce produit d'épargne qui est possédé par 95 % des Français. Il est toujours dangereux de désespérer le petit épargnant. La fixation du taux du Livret est un geste éminemment politique surtout en période électorale.
Descendre en-dessous de 1 % qui est déjà un taux historiquement bas constitue un acte plus que délicat à mener.
Le Gouvernement pourra mettre en avant que la croissance et donc l'inflation devraient repartir d'ici la fin de l'année. La BCE prévoit un retour à une inflation à 1 % au quatrième trimestre. Il pourra souligner que la baisse de l'inflation est imputable à la diminution du cours du pétrole et qu'elle est d'ordre conjoncturel. Néanmoins, cet argument n'est vrai qu'à moitié. L'inflation sous-jacente a tendance à diminuer également.
Le taux du Livret A devrait être abaissé mais la baisse devrait être faible à nulle….
Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l'Epargne
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