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Interview "Stratégie d'investissement" de Christian Parisot - Partie 2 - oui aux actions en 2019, mais avec discernement.

10/01/2019 - 17:25 - Sicavonline - VB


Interview 'Stratégie d'investissement' de Christian Parisot - Partie 2 - oui aux actions en 2019, mais avec discernement.

Deuxième partie du grand entretien avec Christian Parisot, chef économiste d'Aurel BGC, dans lequel ce dernier estime que 2019, contrairement au ressenti des investisseurs, pourrait être assez favorable aux marchés boursiers.

Dans la première partie de notre grande interview de Christian Parisot, chef économiste d'Aurel BGC, ce dernier esimait que le point clef était de savoir si la récession était imminente aux Etats-Unis ou si l'économie américaine allait s'en tenir à un ralentissement. Dans cette deuxième partie, le patron de la recherche économique d'Aurel BGC, détaille les perspectives des marchés boursiers telles qu'il les envisage pour 2019.

 

Sicavonline : Tout ce que vous nous avez expliqué en première partie d'interview militerait plutôt pour une re-pondération des actions dans les portefeuilles. Soit, cependant, est-ce qu'aujourd'hui tous les risques sont intégrés par le marché ? Certes, on a observé une baisse notable des cours de bourse fin 2018 mais est ce que la recul des niveaux de valorisation est suffisant pour pleinement prendre en compte la baisse attendue des profits ?

Christian Parisot : C'est toute la problématique parce qu'aujourd'hui on se pose la question de la baisse du PER. Est-ce que cette baisse du PER n'intègre pas de futures révisions à la baisse des projections de profits ? C'est vrai qu'on a eu quelques sociétés qui ont marqué un peu les esprits en émettant des « profit warnings ». Citons en une, Apple, qui a beaucoup frappé les esprits (NDLR : Apple a annoncé revoir en baisse ses prévisions de résultats pour le premier trimestre 2019, une déconvenue imputable selon Tim Cook, le PDG du groupe, au ralentissement plus fort que prévu de l'économie chinoise.). Au travers de cet exemple micro-économique, on voit qu'il existe des pressions sur les profits et sur les marges. Il faut s'attendre à des révisions en baisse de ceux-ci. Néanmoins, aujourd'hui, les marchés boursiers se trouvent quand même sur des niveaux de valorisation particulièrement bas.

Je considère que le marché a d'ores et déjà intégré ces révisions à la baisse. Ce qui signifie que l'on peut avoir des mauvaises nouvelles du côté des actions, on peut avoir des révisions à la baisse de la part des analystes, elles sont déjà largement prises en compte dans les niveaux de valorisation du marché. La vraie question est de savoir si on est sur un ralentissement beaucoup plus fort de l'activité. Dans pareil cas de figure, ok, le potentiel de baisse serait significatif. En revanche, si nous sommes confrontés à un simple trou d'air, je trouve que le niveau actuel des marchés l'intègre clairement.

Par ailleurs, aujourd'hui si nous ne sommes pas dans une situation de récession, le marché obligataire paraît très cher puisqu'il intègre pour les prochaines années une inflation nettement en dessous des 2%, qui est l'objectif de moyen long terme de la BCE ou de la FED.

On a donc fait l'année sur les marchés obligataires ?

On a fait l'année sur le marché obligataire, sous réserve qu'on ne soit pas en récession. C'est pour cela que la véritable question à se poser aujourd'hui lorsque l'on investit est de déterminer si on est devant une fin de cycle ou un trou d'air ; si on est sur une année à trou d'air, on a du potentiel de hausse même si sur le fond le scénario reste assez mitigé.

Revenons tout même à ce qui pourrait contredire votre scénario de simple ralentissement puisque vous avez évoqué la Chine avec le cas d'Apple. Il s'agit d'une nouvelle micro- économique (une révision à la baisse des prévisions de résultats) et Tim Cook, le PDG d'Apple a livré un bouc-émissaire : la Chine. Par conséquent, tout le monde se dit que le ralentissement est là en Chine et pour ajouter de l'eau au moulin de ce scénario, on vient d'assister à une prise de décision des autorités chinoises, en l'occurrence un acte de politique monétaire très significatif : la baisse du coefficient des réserves obligatoires pour les établissements bancaires, ce qui veut dire que les banques pourront distribuer davantage de crédits afin d'irriguer l'économie chinoise. Or, les autorités ne procèdent à ce type de mesure que quand il est nécessaire de soutenir l'activité. Par conséquent, est ce qu'il n'y a pas quelque chose du côté de la Chine qui pourrait un peu nous alerter, nous inquiéter ?

C'est un peu le second pari. Le premier pari est que nous ne sommes pas devant une fin de cycle.

Le second pari est que la Chine va aller mieux. Objectivement, on peut voir au regard de ce qui a eu lieu avec Apple, il se passe quelque chose sur la consommation en Chine.

On a des ventes au détail dans les zones urbaines qui sont nettement plus dégradées que la moyenne de l'ensemble de la Chine. Le ralentissement est là et sûrement beaucoup plus sévère que ce que semblent nous indiquer les statistiques. La vigueur de la réaction des autorités va dans ce sens.

La baisse des coefficients des réserves obligatoires équivaut potentiellement à 100 milliards d'euros de crédits supplémentaires. Ce n'est pas rien. C'est au contraire un authentique élément de stimulation qui intervient de surcroît juste avant le nouvel an chinois. La volonté de soutenir l'économie est claire, et cela en apportant des liquidités aux consommateurs avant une période importante pour la consommation chinoise ; toute la question aujourd'hui est de savoir si les autorités vont réussir à soutenir l'économie chinoise ? La vraie question est là, parce que si on est dans une reprise classique on peut avoir que des bonnes nouvelles dans les prochains mois. Pour ma part, je jouerai un peu cela. Pourquoi ? Parce que je considère que l'économie chinoise reste quand même une économie très administrée qu'on le veuille ou non. On peut s'en plaindre, voir le mauvais côté des choses, mais l'avantage c'est quand vous avez un plan qui ordonne à des entreprises d'Etat de produire, qui leur ordonne d'embaucher, l'activité s'en trouve soutenue ; vous pouvez me rétorquer que l'on crée ainsi des bulles, que ça n'est pas forcément bien à moyen ou long terme. Il n'empêche à très court terme, conjoncturellement, en général, cela marche mieux que dans une économie non administrée où les agents privés peuvent contredire ce que vous essayez de faire au niveau administratif ; voilà pourquoi, je jouerai quand même cette volonté de relance même si elle aboutit ultérieurement à de nouveaux déséquilibres car j'aurais tendance à dire que dans les prochains mois nous pourrions avoir plutôt des bonnes nouvelles en provenance de Chine.

Vous avez indiqué -et la FED l'a noté- que les tensions inflationnistes demeurent pour l'heure contenues. Est-ce que ce constat ne va pas conditionner la stratégie d'investissement en actions ?

Cela va jouer parce que ce qu'il faut bien comprendre que 2018 était l'année des pressions inflationnistes mais ces pressions inflationnistes se sont pas traduites non par de l'inflation mais par des pressions sur les marges. Beaucoup de secteurs ont souffert. Un exemple : la hausse des prix de l'essence a rimé avec une hausse des coûts des transports, des coûts cruciaux pour les marges du secteur de la distribution, qui en outre pouvait difficilement relever ses prix lorsque de son côté le consommateur, lui, payait très cher son essence. Bref, le secteur était pris entre le marteau et l'enclume. Partant, l'investisseur devra très clairement faire deux arbitrages : en premier lieu, limiter dans les portefeuilles la présence de toutes les sociétés qui sont trop dépendantes de l'investissement des entreprises. On est dans une situation beaucoup trop incertaine aujourd'hui pour qu'on ait un boom de l'investissement.

Par contre, on est aujourd'hui dans un vrai effet "pouvoir d'achat" pour les ménages ¬¬–je précise que je ne parle pas de la France mais globalement. On est devant un authentique recul des prix énergétiques, qui va redonner du pouvoir d'achat aux ménages ; on est plutôt avec des salaires qui accélèrent, ce n'est pas forcément très nettement visible en France mais cela l'est en Europe et puis encore davantage aux Etats- Unis. Ces facteurs soutiennent quand même beaucoup la consommation. Par ailleurs, on reste dans un environnement de taux bas. Par conséquent, ça veut dire qu'on peut rejouer à mon avis beaucoup plus la thématique "consommateurs" contre la thématique "investissements" et au sein des secteurs rejouer plutôt des valeurs de services plutôt que des valeurs industrielles qui, elles, souffrent naturellement des incertitudes autour du commerce international

Que faire avec les small caps ? Elles ont beaucoup plus souffert que les grandes capitalisations ; est-ce qu'il n'est pas temps de revenir sur les petites capitalisations ? Ou considérez-vous qu'il il y a compte tenu des incertitudes précédemment évoquées toujours un risque de liquidité sur ces petites capitalisations ?

Objectivement, si on regarde les fondamentaux des entreprises, on pourrait dire que c'est peut-être une bonne thématique de jouer les small caps. Généralement, ce sont plutôt des valeurs domestiques, beaucoup moins sensibles au commerce extérieur. Qui plus est, certaines pourraient profiter significativement, de par leur spécialisation, du rebond de la consommation, notamment en France mais ce sont aussi des valeurs aussi qui souffrent d'un gros problème de liquidité.

Or, on sait aujourd'hui qu'il y a plutôt des décollectes dans les fonds Small & Mid Caps et donc il faut attendre que ça « s'écluse » un petit peu, que le marché se stabilise, et c'est peut-être un peu tôt pour y retourner. Le moment à surveiller est celui du retour de la confiance sur les actions. Quand la confiance revient sur les actions, on joue d'abord les grosses capitalisations et ensuite on va sur les petites et moyennes valeurs parce qu'on a davantage confiance dans l'avenir ; là, c'est un peu tôt pour y rentrer parce qu'on est dans un marché où les problèmes de liquidité des Small Caps peuvent induire des mouvements extrêmes de valorisation, sûrement déraisonnables et exagérés, mais coûteux pour les portefeuilles. C'est pourquoi il est peut-être un peu trop tôt pour rentrer aujourd'hui sur les Small Caps. 

Au final, vous êtes tout de même plutôt confiant pour les actions en 2019.

Oui, parce que finalement l'année dernière, les investisseurs étaient trop optimistes et que j'ai l'impression que cette année ils sont beaucoup trop pessimistes ; la vérité est sûrement au milieu et, finalement, ça laisse beaucoup de marge pour les actions pour cette année.

 

Propos recueillis par VB

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