Le système de retraite par répartition est-il encore plus inégal que supposé ? Oui, d'après une étude menée par TacoTax certaines catégories professionnelles sont moins bien loties que les autres ?
TacoTax, coach en ligne dédié à gestion de l'épargne, a réalisé une étude sur la retraite en France, en estimant le niveau de « rentabilité » des cotisations retraite pour chaque catégorie socioprofessionnelle. La société dit avoir calculé combien 1 € cotisé rapportera au jour de la retraite pour chaque catégorie socioprofessionnelle.
Comment Tacotax a-t-il procédé ? En comparant pour chaque catégorie socioprofessionnelle le total des cotisations retraite payées pendant toute la durée de la vie active au total de la retraite perçue.
L'étude révèle des « différences importantes entre fonction publique et secteur privé, mais aussi des surprises entre les différentes catégories socioprofessionnelles, » affirment ses auteurs.
Sans garantir la rigueur scientifique avec laquelle cette étude a été réalisée, il ressort qu'en moyenne, pour 1€ de cotisation, les retraités français récupèrent 1,42€ de retraite.
Une bonne nouvelle qui devrait rassurer tous ceux qui doute du système par répartition, puisque a priori les retraités récupèrent « plus que l'argent qu'ils ont cotisé tout au long de leur vie. »
« Notre étude démontre que le système français des retraites permet à ses bénéficiaires, c'est-à-dire à tous les Français, de récupérer à leur retraite l'argent qu'ils ont cotisé pendant leurs années de travail. C'est une donnée particulièrement importante car elle montre que le système, au global, fonctionne. C'est un point rassurant pour tous les Français. On compare souvent le système français, par répartition à d'autres systèmes par capitalisation. En ce sens, il n'y a aucune “perte” d'argent pour les Français avec notre système actuel. » commente Aldric Emié, cofondateur de tacotax.fr
Il apparaît cependant, d'après les auteurs de l'étude, des « disparités […] très importantes lorsque l'on entre dans le détail des types de professions. »
Pour 1€ de cotisations, l'étude détermine que « les travailleurs du privé et du public ne perçoivent pas le même “retour sur investissement”.» En effet, ceux du privé perçoivent en moyenne 1,33€ de retraite pour chaque euro cotisé, quand ceux du public gagnent 1,58€.
Parmi les quatre catégories socioprofessionnelles étudiées, deux semblent mieux loties. « Les employés (27% des actifs) et les professions intermédiaires (26% des actifs) récupèrent respectivement 1,70€ et 1,52€ de retraite pour chaque euro qu'ils cotisent. » d'après la méthodologie suivie par Taxocax. Les auteurs précisent également que « les professions intermédiaires regroupent des métiers hétérogènes qui ne sont ni ouvriers, ni employés, ni cadres : techniciens, commerciaux, responsables administratifs entre autres. »
Tacotax explique ces résultats par une bonne espérance de vie à la retraite pour ces catégories socioprofessionnelles (25 ans dans les deux cas) et d'un niveau de retraite perçue sur salaire brut en activité élevé à respectivement 69% et 77%.
Les catégories socioprofessionnelles restantes, avec d'un côté les ouvriers et de l'autre les cadres, sont les plus pénalisées par le système actuel.
« Avec 1,17€ de retraite pour chaque euro cotisé pour les ouvriers (21% des actifs) et 1,15€ pour les cadres (18% des actifs), ces deux catégories socioprofessionnelles sont celles qui bénéficient le moins du système actuel. » commente Tacotax.
Comment expliquer ce traitement des cadres et des ouvriers ? Les causes seraient différentes.
Du côté des ouvriers, cette faible rentabilité serait principalement due « à une espérance de vie à la retraite beaucoup plus courte que les autres catégories socioprofessionnelles. En effet, en moyenne, les ouvriers vivent seulement 21 ans à la retraite contre 25 ans pour les autres types de profession. »
Les cadres seraient, au dire de Tacotax, victimes de « la chute importante de revenus qui accompagne leur départ à la retraite. En moyenne, leur retraite ne représente en effet que 53% du salaire brut qu'ils percevaient quand ils étaient en activité. »
Pour éviter de tomber de très haut, l'Etat propose un simulateur de retraite sur le site Info-retraite qui permet dès maintenant d'estimer le montant de sa future pension de retraite. Dans la plupart des cas, la baisse de pouvoir d'achat est importante, c'est pourquoi il est important de ne pas faire l'autruche et de s'y préparer.
Méthodologie
« Pour réaliser cette analyse, nous nous sommes appuyés sur les données de l'INSEE sur les retraites, de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques) et de l'Observatoire des Inégalités (qui avait réalisé une étude extrêmement complète sur le sujet dont nous avons repris certaines conclusions).
Pour chaque catégorie socioprofessionnelle, nous avons récupéré le salaire mensuel moyen brut. A partir de ce chiffre, nous avons calculé les cotisations retraite moyenne par mois par CSP. Nous avons ensuite dérivé le montant total cotisé en utilisant, par souci de simplicité, le chiffre de 166 trimestres cotisés pour toutes les catégories socioprofessionnelles.
D'autre part, pour estimer le montant touché à la retraite, nous avons utilisé le montant de retraite mensuelle moyenne par CSP et nous avons multiplié ce montant par l'espérance de vie à la retraite (en mois) par CSP.
En divisant le montant total touché à la retraite par le montant total cotisé, nous avons pu obtenir un chiffre de rentabilité en euro pour chaque euro de cotisation retraite.
Cette analyse est bien sûr théorique car les retraités d'aujourd'hui sont les cotisants d'hier. De même les cotisants d'aujourd'hui ne percevront pas leur retraite dès maintenant. Mais cette étude, illustrative, permet de mieux se rendre compte des différences entre catégories socioprofessionnelles. »
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