16/02/2012 - 17:53 - Sicavonline
Les Fonds Socialement Responsables (ISR)
Il existe aujourd'hui trois approches distinctes de la gestion ISR :
- Méthode exclusive (screening négatif) : elle consiste à exclure certains secteurs (tabac, armement, nucléaire) ou certaines sociétés sur des critères "éthiques", qu'ils soient moraux, environnementaux ou liés à leurs pratiques (travail des enfants, licenciements abusifs, ...)
- Méthode discriminante (screening positif) : elle consiste à rechercher les entreprises les plus avancées,montrant des résultats concrets en terme de mise en oeuvre des pratiques ISR.
- Méthode proactive (dialogue) : elle vise à multiplier les initiatives auprès des entreprises pour les convaincre d'initier ou d'améliorer leurs pratiques ISR.
Si l'approche discriminante est celle qui se développe le plus actuellement en terme de croissance des encours, notamment en Europe, la première génération de fonds éthiques à caractère "exclusif" est encore dominante aux Etats-Unis, où les fonds éthiques représentent environ 14 % de la capitalisation boursière américaine !
Les limites de ces approches
Cependant, ce concept se heurte à certaines limites philosophiques et financières importantes, en terme de :
- Objectivité : Tout d'abord, les méthodes exclusive et discriminante ne parviennent pas à établir de consensus, ni sur des critères retenus, ni sur la façon dont les sociétés sont analysées. Ces limites philosophiques soulignent la difficulté de fonder une conception objective de l'éthique et du solidaire.
- Impact : la démarche privilégiant le dialogue avec les managers, dans le cadre de la promotion des principes de gouvernance d'entreprise, présente l'inconvénient de ne peser véritablement dans la politique managériale si, et seulement si, le fonds/l'investisseur/le groupe d'actionnaires représente une part significative dans le capital de la société concernée.
- Rentabilité : du point de vue financier, la rentabilité financière "immédiate" de ce type de gestion ne demeure pas attractive. Il n'existe pas de corrélation positive bien établie entre la généralisation de ces comportements ISR et une valorisation boursière significative pour les actionnaires.