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Crise de la zone Euro : « Le pire n'est pas envisageable » - Bruno Vanier (EdRAM)

29/11/2010 - 13:50 - Sicavonline - Vincent Bezault


Crise de la zone Euro : « Le pire n'est pas envisageable » - Bruno Vanier (EdRAM)

Pour Bruno Vanier (Edmond de Rothschild AM) la crise européenne sera résolue

Bruno Vanier, directeur de la gestion Actions chez Edmond de Rothschild Asset Management, se refuse à imaginer comme plausible une restructuration des dettes de l'Irlande, de la Grèce, du Portugal ou de l'Espagne. Il estime qu'en dépit de la gravité de la crise, l'Euro et la zone qui porte son nom ne disparaîtront pas, les enjeux économiques et politiques étant trop importants.

Bruno Vanier, êtes-vous aussi angoissé et alarmiste que certains de vos confrères qui ne voient pas d'autre issue à la crise que traverse la Zone euro qu'un défaut de la Grèce, de l'Irlande, de l'Espagne et du Portugal, dont le futur est aujourd'hui obéré par le poids énorme de leurs dettes ?

Je ne ferai que répéter ce que disait en 2008 notre président Michel Cicurel, le pire n'est pas envisageable. Et quand je mentionne le pire, je songe bien évidemment au scénario que vous évoquez : celui d'un défaut direct de la part d'Etats aujourd'hui dans la tourmente, doublé de l'extinction de la monnaie unique ainsi que de l'éclatement de la zone Euro. Les conséquences économiques en seraient dramatiques : tout d'abord, le système financier s'écroulerait, puisque les banques et les assureurs, gros détenteurs de titres d'Etat, se retrouveraient face à des pertes considérables. Les conséquences politiques et sociales n'en seraient pas moindres. Il s'agirait d'un véritable cataclysme pouvant éventuellement déboucher sur des extrémités que nous n'avons pas connues depuis soixante ans. Je pense que les politiciens en Europe sont conscients des enjeux et qu'ils mettront tout en œuvre afin que ce scénario du pire n'advienne pas. Par ailleurs, en tant qu'investisseur, si je dois envisager et prendre en considération les scénarios extrêmes, je ne dois pas les tenir pour certains car ils sont statistiquement très peu probables. Dire cela n'est pas nier la crise ou le risque systémique, mais simplement partir du constat que bien souvent, même dans des situations très compromises et anxiogènes, des solutions sont trouvées, fût-ce douloureusement.

Vous défendez l'idée que nous éviterons le pire, mais l'Europe, en empruntant pour financer le sauvetage de la Grèce et de l'Irlande n'est-elle pas, ni plus ni moins, en train de faire de la cavalerie et se livrer à une fuite en avant ?

Il n'est pas possible d'abandonner les Etats en péril. Ce serait courir le risque de faire plonger tout le système. Afin de maintenir les taux relativement bas sur la dette souveraine et être en mesure de se financer, les pouvoirs publics incitent en effet les banques et les assureurs à acheter des obligations gouvernementales. Pour ce faire, elles les dégagent de toute contrainte en matière de fonds propres pour la détention de titres d'Etat. (Cf. Fonds en euros : la fin de l'âge d'or). Le revers de la médaille est qu'il est interdit aux Etats de faire défaut sans envoyer au tapis le système financier.

Où peut résider la solution ?

Il n'existe pas de solution miracle. Le problème prendra des années à être traité et cela nécessitera d'une part de faire fonctionner la planche à billet (ce qui ne sera pas sans conséquences non plus) et d'autre part, comme on le fait déjà aujourd'hui à la faveur de courbes des taux très favorables, de laisser, les banques engranger des gains pour faire face aux prêts non performants et aux actifs à déprécier qu'elles ont en portefeuille. D'une certaine manière, la crise européenne m'évoque la crise asiatique de 1997 et 1998. Rappelez-vous qu'à cette époque les économies asiatiques empruntaient en dollar plutôt qu'en monnaie locale parce que c'était moins cher. Elles ont par ce stratagème réussi à abaisser leur coût du capital. Levant de l'argent facilement et à moindre coût, elles ont surinvesti jusqu'au jour où un gain de sable a tout fait dérailler. L'Indonésie, la Thaïlande, la Corée du Sud sont parties dans le décor, et leurs monnaies ont été dévaluées de 50 %. Je note que ces pays asiatiques ont traversé une crise extrêmement dure qui a exigé d'eux des réformes douloureuses. Ils s'en sont cependant sortis au bout de plusieurs années. Je ne vois pas pourquoi l'Irlande, la Grèce, le Portugal ou l'Espagne ne feraient pas de même.

Pour que cela soit envisageable, le fonctionnement de l'Europe n'est-il pas à revoir ?

Paradoxalement, je considère que ce qui se produit sur les marchés de taux est la garantie de la survie de l'Euro. Beaucoup parmi les investisseurs anglo-saxons ont stigmatisé l'Euro en soulignant qu'il permettait à l'Espagne ou à d'autres de s'endetter au même taux que l'Allemagne. Et pendant des années, cet argument fut fondé. Le coût du capital entre pays très divergents économiquement et démographiquement était quasiment le même, la zone euro étant appréhendée comme un tout. La résultante de tout cela fut que le coût du capital était extraordinairement bas en Europe du Sud ou en Irlande. Et comme à chaque fois que le coût du capital est bas, autrement dit que l'argent est trop bon marché, on s'endette et on commet des excès. Ce système n'était pas tenable, on comprend bien pourquoi aujourd'hui. La période que nous vivons corrige cette aberration : le coût du capital n'est désormais plus le même entre l'Allemagne, l'Espagne, l'Irlande ou la Grèce. Ce retour à la raison est une excellente nouvelle pour l'euro... à terme. Néanmoins, les deux années qui viennent seront encore jalonnées de frayeurs et de crises, et durant cette période une forte volatilité caractérisera sans aucun doute les marchés actions. L'entretien avec Bruno Vanier (Edmond de Rothschild AM) se poursuit. Retrouvez le dans : " "Achetez ce qui a monté."_.

© Synapse. Les contenus (vidéos, articles) produits par Synapse font appel à des journalistes professionnels. Ils ne constituent pas des conseils en investissement ou des recommandations personnalisées. Le diffuseur n'a participé ni à l'élaboration de ce contenu ni à la sélection des valeurs/fonds mentionnés. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. L'investissement sur les marchés comporte un risque de perte en capital et aucune garantie de gain ne peut être octroyée.



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