USA : une croissance freinée par la demande, selon Philippe Waechter (Natixis AM)

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Le PIB des Etats-Unis a progressé de 1,8 % au premier trimestre après avoir crû de 3,1 % au dernier trimestre 2010. Pour Philippe Waechter, directeur des études économiques chez Natixis Asset Management, ce ralentissement provient principalement de la faiblesse de la demande interne.

Une consommation moins dynamique aux Etats-Unis

« L'analyse des contributions à la croissance trimestrielle du PIB fait ressortir un ralentissement significatif de la demande interne. Sa contribution passe de 3,4 % à 1 %. Cela traduit un moindre dynamisme de la consommation des ménages dont la contribution passe de 2,8 % à 1,9 %. C'est la composante liée à la consommation de biens durables qui limite la progression des dépenses totales. Sa contribution passe de 1,5 % à 0,8 %. Les dépenses automobiles ont fortement ralenti. Les dépenses en biens non durables ont été moins rapides en raison d'une stabilisation des dépenses d'énergie et d'un ralentissement des dépenses alimentaires et celles d'habillement. »

Chute de l'investissement immobilier non résidentiel

Le patron de la recherche économique chez Natixis Asset Management remarque par ailleurs que la contribution de l'investissement à la croissance a fortement ralenti. « Cela reflète une légère baisse de l'investissement logement dont la contribution [redevient] négative (de +0,1 à -0,1 %), mais surtout une chute de l'investissement immobilier non résidentiel (dit de structure) dont la contribution passe de +0,2 % à -0,6 %. La bonne surprise est l'investissement productif dont la contribution passe de 0,6 % à 0,8 % », note toutefois Philippe Waechter. « C'est bien au-delà de ce qu'indiquait l'évolution des commandes de biens d'équipement et c'est très bien. » « Les dépenses gouvernementales ont nettement ralenti avec une contribution qui est passée de -0,3 à -1,1 % », ajoute l'expert de Natixis Asset Management. « Cela affecte le gouvernement fédéral mais aussi les gouvernements locaux. »

La croissance américaine reste modérée

En résumé, Philippe Waechter estime que « le rythme de croissance aux USA reste modéré. Il n'y a pas de rattrapage ni de convergence vers le niveau qui aurait été observé s'il n'y avait pas eu de récession. » « La consommation s'est modérée notamment sur les biens durables (automobiles) et l'on constate que les ménages sont attentifs au prix de l'énergie puisque les dépenses en volume sur ce poste sont stables. » « Le point préoccupant », selon le directeur des études économiques de Natixis Asset Management, « est la fragilité de l'investissement logement et surtout celui de l'investissement de structure. Ils ne redémarrent pas. Dans les repères cycliques habituels, seul l'investissement productif a une allure proche de ce qu'on pouvait attendre. Ce n'est pas le cas pour les deux autres formes d'investissement (logement et structure). Cela fragilise une dynamique de reprise qui pourrait finir par s'épuiser (pas d'effet de richesse du coté des ménages par revalorisation de leur immobilier par exemple). »

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