Gouvernement Ayrault : la semaine s'annonce chargée

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Après avoir officiellement réceptionné le rapport de la Cour des comptes sur la situation et les perspectives des finances publiques, le gouvernement Ayrault accélère la cadence. Mardi 3 juillet, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault se soumet au traditionnel discours de politique générale devant les députés.

Beaucoup de promesses non tenues depuis une trentaine d'années...

L'occasion de ressortir les discours de plusieurs de ses prédécesseurs. Celui de Pierre Mauroy, Premier ministre de François Mitterrand, démontre que tout n'est qu'éternel recommencement. « Rarement en République, une majorité aura été, dans des temps aussi difficiles, le mandataire d'une aussi grande espérance. Elle est, mesdames et messieurs, notre responsabilité commune. Elle est historique. » déclarait-il le 8 juillet 1981. Après un long passage consacré au nouveau président de l'époque, François Mitterrand, et aux choix des électeurs, Pierre Mauroy précisait :« Les Français ne nient pas la crise. Ils savent bien que demain ne sera pas facile, que nous subirons encore et pour longtemps de lourdes contraintes. » Un très court passage de son discours est ensuite consacré au déficit budgétaire de l'époque. « Depuis le début de l'année 1981, on avait laissé l'économie en friche : un déficit budgétaire de 50 Milliards d'euros et non de 30 milliards, comme on l'avait annoncé » (NDLR : « on » représente le précédent gouvernement de droite). Trois années plus tard, c'est au tour de Laurent Fabius de se prêter à l'exercice. L'actuel ministre des affaires étrangères traitait lui aussi du budget de l'Etat, « Les déficits publics sont limités, mais le ministre de l'Economie, des Finances et du Budget devra chercher à les réduire ». Pour rééquilibrer non pas les comptes mais la parité gauche droite. La droite, qui a repris les reines en 1986, n'a pas fait mieux. Jacques Chirac alors Premier ministre sous la cohabitation annonçait : « les dépenses et les déficits publics seront sévèrement comprimés... » Les discours des années suivantes sont du même acabit. De là à en déduire que les discours ne sont suivis que de maigres effets... Car d'après le président de la Cour des comptes, Didier Migaud, aucun gouvernement depuis trente 30 ans n'a mené une politique budgétaire réellement rigoureuse. Ne préservant ni la gauche ni la droite, Didier Migaud indique que la France n'a jamais équilibré ses comptes même en période de forte croissance économique.

Le grand oral de Jean-Marc Ayrault mardi 3 juillet à 15H00

Après des années de laxisme budgétaire et de gabegies conjugués à une croissance économique à bout de souffle, l'exercice est particulièrement périlleux pour Jean-Marc Ayrault. Il est aussi très attendu par les Français, soucieux de connaître les efforts qu'ils vont devoir produire en vue de participer à l'assainissement des finances publiques. Entre rigueur, austérité et politique de croissance, le gouvernement dirigé par le nouveau locataire de Matignon devra déterminer sa ligne de conduite. Le temps des effets d'annonces se conclura par le premier grand rendez-vous du Premier ministre, à qui François Hollande a accordé sa confiance.

La loi de finances rectificative 2012 pour clarifier les hausses d'impôts

Le jour d'après, mercredi 4 juillet, Jean-Marc Ayrault dévoilera enfin les grandes lignes du projet de loi de finances rectificative 2012, qui sera adopté en Conseil des ministres le même jour, pour ensuite atterrir sur le bureau de l'Assemblée nationale. Le nouveau pouvoir exécutif sera cette fois au pied du mur et devra mettre en œuvre le programme du candidat François Hollande voire aller plus loin si l'on en croit le rapport de la Cour des comptes. Confronter à un défi de taille, dégager entre 6 et 10 Mdrs d'euros, pour tenir ses engagements et réduire le déficit en 2012 à 4,4 % du PIB, une lourde responsabilité repose sur les épaules de Jean-Marc Ayrault. Va-t-il réussir à persuader que les mesures engagées seront efficaces tout en épargnant les classes populaires et les classes moyennes ? Comment le gouvernement va-t-il combiner réduction des dépenses et augmentation des impôts sans affaiblir la croissance économique déjà mal en point ?

Les classes populaires et moyennes seront-elles préservées ?

Il faudra encore patienter un peu pour le savoir. Les services du Premier ministre ont toutefois tenu à rassurer les Français, après la publication de l'audit de la Cour des comptes sur les finances publiques. Le rapport de la juridiction financière préconise en effet de rudes efforts de la part de l'ensemble des Français et pas seulement des plus riches. « Le projet de loi de finances rectificative pour 2012 sera présenté au Conseil des ministres le 4 juillet prochain. Il comportera des mesures de justice fiscale : les contribuables les plus aisés et les plus grandes entreprises participeront ainsi davantage à l'effort collectif. Les classes populaires et les classes moyennes seront préservées. Parallèlement, la dépense sera maîtrisée. » peut-on lire à la Une du portail du gouvernement .

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