(AOF) - Standard & Poor's a abaissé de " stable " à " négative " sa perspective sur la note de crédit d'Alcatel-Lucent, qui a cependant été confirmée à " B ". L'agence de notation s'attend à ce que l'équipementier télécoms français publie des pertes plus élevées que prévu au niveau du cash flow en 2012 et 2013, en raison d'opérateurs télécoms plus prudents dans leurs investissements et d'une concurrence toujours féroce. " La perspective négative reflète la possibilité d'une dégradation de la note de crédit dans les 6 à 12 prochains mois si la solide trésorerie du groupe et son profil adéquat de liquidité étaient affectés par un free cash flow toujours significativement négatif ou une absence de refinancement ", a ajouté S&P.
Agence de notation : Une agence de notation est une agence spécialisée qui attribue des notes, sous la forme de symboles, pour qualifier le risque de crédit attaché à une entreprise et à sa dette (négociée sous forme d'obligation). Standard & Poor's, Moody's et Fitch Ratings sont les principales agences de notation de crédit. - Alcatel-Lucent conserve un bon potentiel d'innovation avec un budget de R&D parmi les plus élevés du secteur ; - Alcatel est à la pointe de l'innovation sur le segment du routage (" IP ") et gagne constamment des parts de marché sur Cisco. C'est le relais de croissance du groupe ; - La Chine constitue un important relais de croissance. Le groupe est le premier équipementier occidental dans ce pays, via sa coentreprise avec le gouvernement local, Alcatel-Lucent Shanghai Bell.
Les points faibles de la valeur
- Alcatel-Lucent évolue dans une industrie ultra concurrentielle où les prix sont tirés vers le bas, notamment par les équipementiers chinois. Cela pèse sur ses marges et menace sa capacité bénéficiaire ; - Le groupe gère à présent le plus vaste portefeuille d'activités de tous les équipementiers, ce qui constitue un handicap aux yeux de certains analystes ; - La visibilité est faible en Europe mais également aux Etats-Unis, marché où les marges sont les plus élevées en raison de l'absence de concurrence chinoise ; - Le groupe ne cesse d'enregistrer des dépréciations d'actifs depuis sa fusion fin 2006 avec l'Américain Lucent et, en conséquence, des pertes. Cette opération n'a jamais convaincu les investisseurs ; - Les résultats ressortent très souvent inférieurs aux attentes des analystes financiers ; - La situation financière du groupe reste source d'inquiétude. Des rumeurs d'augmentation de capital pèsent régulièrement sur la valeur ; - Aucun dividende n'a été versé depuis 2006, et Alcatel-Lucent n'en a versé que 3 fois depuis 2001. La direction ne peut dire quand l'entreprise pourra en verser à nouveau ; - La valeur est très volatile et reste donc réservée aux investisseurs amateurs de sensations fortes.
Comment suivre la valeur
- Alcatel est considéré comme une valeur " value " ; - Hormis la conjoncture boursière, le rebond du titre dépend du retour à une croissance rentable et à l'assainissement du bilan. - La valeur est très sensible à la parité euro/dollar ainsi qu'à la conjoncture américaine, et ce depuis la fusion entre Alcatel et Lucent ; - Le capital d'Alcatel est très ouvert (flottant supérieur à 90%) avec une part significative d'actionnaires américains ; - Surveiller la santé des opérateurs télécoms est indispensable pour évaluer comment se porte la demande d'infrastructures auprès des équipementiers ; - Les investissements en équipements de télécommunication sont étroitement corrélés à la croissance du PIB ; - L'évolution de l'industrie des composants est également primordiale. Les pénuries influent sur l'activité de l'équipementier ; - Les résultats et perspectives des concurrents directs d'Alcatel, notamment Cisco, peuvent aussi influer sur la valeur ; - Surveiller le développement en Chine, qui représente un enjeu majeur. Le groupe fait aussi régulièrement l'objet de rumeurs de rachat par un groupe chinois ; - L'évolution des parts de marché d'Alcatel-Lucent sur de nouveaux segments porteurs comme l'optique terrestre (via l'offre 100 G), le backhaul (via l'offre Ethernet) et l'accès dans les réseaux mobiles (efforts en 3G et 4G actuellement) est également très suivie.
Equipementiers télécoms
Selon Gartner, l'année 2012 s'annonce plus difficile que 2011. L'institut d'études anticipe une croissance de 7% des ventes mondiales de mobiles et de 39% pour le segment des smartphones. Pour répondre aux besoins des utilisateurs, ces derniers évoluent. La taille des écrans s'accroit pour autoriser des fonctions de plus en plus variées. Les écrans de plus de 10 centimètres se développent, pour répondre notamment aux usages photo, vidéo et au partage d'images sur les réseaux sociaux. Du fait de la palette sans cesse étendue des usages qu'il autorise, le succès du smarpthone n'est pas prêt de se démentir. Le paiement par mobile (m-commerce) devrait s'étendre, élargissant encore l'utilisation du smartphone, qui deviendrait ainsi un portefeuille électronique. Pour séduire une clientèle de plus en plus jeune, les fabricants complètent leurs gammes avec des produits moins couteux, colorés et aux formes arrondies. Ainsi, le cabinet Deloitte prédit une explosion du marché des smartphones à moins de 100 USD. FTB/ACT/
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
Dernière cloture | 3.50 EUR | ||||||||
Date du cours | 31/10/2016 | ||||||||
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