David Shairp, stratégiste chez J.P Morgan Asset Management, file l'analogie littéraire dans le dernier bulletin hebdomadaire de la société de gestion, comparant la FED à Wilkins Micawber, personnage sympathique du roman de Charles Dickens, David Copperfield, qui incarne l'optimisme le plus éperdu quelle que soit l'adversité. L'expert de J.P. Morgan livre ainsi une analyse très littéraire du dernier comité de politique monétaire de la Réserve des Etats-Unis. « Le FOMC s'est réuni et a maintenu sa politique monétaire en l'état », écrit-il. « Son communiqué constitue un bon exemple de « Micawberisme » économique (à l'image de Wilkins Micawber, le personnage éternellement optimiste imaginé par Charmes Dickens, qui répétait en permanence que « quelque chose finira bien par arriver »), dans la mesure où la Fed anticipe, en dépit du ralentissement actuel de la croissance, «une reprise au cours des prochains trimestres». L'optimisme de la Fed tient au fait que ses membres estiment que la décélération en cours s'explique par des facteurs temporaires, notamment la hausse des prix de l'énergie et l'impact du tremblement de terre japonais. Si le communiqué a fait l'objet de modifications à la marge, l'impression générale qui se dégage est celle d'une banque centrale qui espère que quelque chose finisse par arriver.» Chez J.P. Morgan Asset Management, on relève aussi que « parallèlement à son communiqué, la Fed a publié des prévisions économiques moins élevées en 2011 et 2012, avec une moindre croissance du PIB réel anticipée à 2,8% (contre 3,2% précédemment) en 2011 et à 3,5% (contre 3,9%) en 2012. Lors de sa conférence de presse, le président de la Fed Mr Bernanke a douché les espoirs d'un nouvel assouplissement monétaire quantitatif (QE). Il a analysé la situation actuelle par rapport à celle qui prévalait juste avant le lancement du QE2 en août 2010, notant qu'il y avait des craintes déflationnistes plus importantes l'an dernier et que la situation de l'emploi était plus grave qu'aujourd'hui. » En contrepoint de ce commentaire, le stratégiste de J.P. Morgan Asset Management ne manque pas de mettre en exergue l'évolution des taux de rendement obligataires américains des bons du Trésor à deux ans et des TIPs (les emprunts d'Etat indexés sur l'inflation) à dix ans. « Les taux de rendement ont atteint de nouveaux plus bas historiques sur ces deux types d'instruments », écrit-il, « ce qui laisse penser que le marché obligataire américain devient de plus en plus sceptique à l'égard de la croissance - tant pour le cycle économique actuel que dans une perspective de moyen terme. »
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