En dépit de l'embellie qui a permis cette semaine aux indices boursiers de redresser la tête (CAC 40 : + 4,15 % ; Dow Jones : +4,02 % ; Nasdaq : + 3,21 %), considérer que les bears (NDLR : les investisseurs anticipant une baisse des marchés actions) ont désarmé relève d'un pari hasardeux que l'on ne prendra pas ici. La crise grecque, devenue depuis qu'elle s'est propagée « crise de la dette souveraine de la zone euro », favorise toujours la consommation d'anxiolytiques chez les investisseurs, beaucoup sinon une majorité d'entre eux ne voulant pas croire à la disparition d'un risque de nouveau choc systémique.
« ...et quand lui fut demandé à quel moment Athènes pourrait annoncer un défaut, M.Weinberg de rétorquer qu'il conseillait à ses clients « de prendre leur téléphone portable avec eux pendant les vacances du mois d'août. »
La conviction que la Grèce ne pourra pas tenir ses engagements nourrit grandement cette peur. Les propos tenus par Car Weinberg, chef économiste de High Frequency Economics, sur CNBC, vendredi 11 juin, reflètent bien le sentiment ambiant chez les baissiers. « Vous ne pouvez pas faire d'un pays qui est surendetté un meilleur débiteur en lui prêtant encore plus. En n'attaquant pas le problème directement et proprement, on ne fait qu'enfoncer toujours davantage la Grèce dans le trou, » a-t-il déclaré, et, quand lui fut demandé à quel moment Athènes pourrait annoncer un défaut, M.Weinberg de rétorquer qu'il conseillait à ses clients « de prendre leur téléphone portable avec eux pendant les vacances du mois d'août ».
« La Grèce est aujourd'hui (...) dépendante d'un financement extérieur puisqu'elle a un déficit à financer. Le jour où elle rétablit l'équilibre budgétaire, elle s'affranchit de cette dépendance et, c'est à ce moment là qu'elle aura la plus forte incitation à faire défaut pour se libérer du poids de sa dette. Bruno Cavalier (Oddo Securities) »
Pour Bruno Cavalier, chef économiste d'Oddo Securities, la question du défaut à très court terme de la Grèce ne se pose pas car le pays est actuellement trop tributaire de ses créanciers. « Il faut bien avoir à l'esprit que la plus forte incitation pour Athènes à faire défaut, ce n'est pas aujourd'hui mais quand le pays sera revenu à l'équilibre budgétaire », explique-t-il. « La Grèce a engagé un plan de réduction de ses déficits publics. Ce plan fait mécaniquement augmenter sa dette puisqu'il pèse sur ses perspectives de croissance. Donc, Athènes est dépendant d'un financement extérieur aujourd'hui puisqu'il a un déficit à financer. » Or, si faire défaut signifie s'alléger d'une partie du poids de sa dette en indiquant aux banques qu'elles ne récupéreront qu'une portion de l'argent qu'elles ont prêté, cette solution radicale implique naturellement de s'aliéner durablement ces mêmes banques, et de se couper du financement qu'elles offrent. Impossible en l'état actuel des choses pour Bruno Cavalier : « La Grèce est aujourd'hui trop dépendante d'un financement extérieur puisqu'elle a un déficit à financer. Le jour où elle rétablit l'équilibre budgétaire, elle s'affranchit de cette dépendance et c'est à ce moment là qu'elle aura la plus forte incitation à faire défaut pour se libérer du poids de sa dette. » Un scénario qui n'apparaît pas plausible de l'avis du chef économiste d'Oddo Securities avant trois ans.
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