(AOF) - Air France-KLM a essuyé une perte nette de 368 millions d'euros au premier trimestre, pratiquement stable par rapport au premier trimestre 2011 (-367 millions d'euros). La compagnie aérienne a enregistré une perte opérationnelle courante de 597 millions d'euros, supérieure à celle enregistrée l'année dernière à la même époque : -403 millions d'euros. Les analystes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne une perte nette de 409 millions d'euros et une perte opérationnelle courante de 560 millions d'euros. Le chiffre d'affaires a progressé de 6% à 5,645 milliards d'euros. " Comme nous l'avions indiqué, le premier trimestre a été difficile en dépit d'une amélioration de l'activité au mois de mars ", a commenté Air France-KLM. Le contrôle strict des capacités ainsi qu'un bon niveau de trafic ont permis une hausse de la recette unitaire dans l'activité passage. En revanche, la faiblesse persistante des échanges internationaux a pesé sur la recette unitaire du cargo. Au total, l'amélioration de la recette unitaire a été encore insuffisante pour compenser la hausse des coûts, notamment ceux liés à la facture pétrolière. Les résultats de ce trimestre ont conduit le groupe à maintenir ses objectifs pour 2012, soit une réduction du coût unitaire à change et prix du carburant constants et une dette nette maximum de 6,5 milliards d'euros. Si le résultat d'exploitation au premier semestre devrait être inférieur à celui de l'an dernier (-548 millions d'euros au 30 juin 2011), le second semestre devrait enregistrer l'impact positif des premières mesures du plan Transform 2015. Air France-KLM souligne que la conjoncture économique demeure toujours incertaine tandis que le prix du pétrole en euros continue à être à des niveaux record. Ainsi la facture pétrolière annuelle devrait augmenter d'1,1 milliard d'euros. Dans ce contexte, le groupe est mobilisé sur les négociations en cours dont le succès devra lui permettre d'améliorer sensiblement son efficacité économique d'ici 2014.
Les points faibles de la valeur
- La conjoncture morose pèse sur les résultats du groupe alors que parallèlement le coût du carburant reste élevé ; - L'écart de compétitivité entre AF-KLM et ses principaux concurrents continue lui de se creuser au détriment du premier. La mise en place rapide du plan de transformation structurelle, annoncé début 2012, demeure donc la priorité du groupe ; - AF-KLM doit affronter la concurrence du TGV, des compagnies à faible coût comme EasyJet ou Ryanair mais également des Compagnies aériennes des Etats du Golfe dont la stratégie repose sur un modèle " de croissance à tout va " et qui bénéficient d'aides étatiques massives ; - Les accords d'entreprise ne sont plus adaptés à l'environnement actuel du transport aérien et pèsent sur la productivité du groupe. La négociation d'un nouvel accord collectif est un sujet délicat ; - Le groupe est confronté à un endettement important qui le met sous pression ; - Les troubles géopolitiques dans le Monde Arabe pénalisent une partie du trafic d'AF-KLM ; - Le groupe reste sensible aux décisions " politiques " comme en atteste le débarquement express de Pierre-Henri Gourgeon à l'automne 2011 ; - Le groupe se doit de réussir sa transformation sous peine, selon les analystes, de se voir marginalisé lors de la prochaine vague de consolidation du secteur.
Comment suivre la valeur
- AF-KLM est considérée comme une valeur de retournement (c'est-à-dire en voie de redressement) ; - Le groupe est dans l'obligation d'accélérer ses réformes structurelles. L'arrivée à l'automne 2011 d'Alexandre de Juniac à la tête du groupe et, surtout, le retour de Jean-Cyril Spinetta aux commandes opérationnelles constituent, selon les analystes, un catalyseur pour des changements rapides. Un plan stratégique à 3 ans a été annoncé début 2012 : le réseau court-moyen courrier est au coeur de la restructuration ; - Le groupe est sensible au niveau du trafic aérien, et donc à la conjoncture, aux flux touristiques, à la confiance des voyageurs, aux intempéries, et au climat général (troubles géopolitiques, guerres, craintes d'attentats, épidémies) ; - Gros consommateur de carburant, AF-KLM est aussi sensible à l'évolution des cours du pétrole, bien que sa politique de couverture en atténue l'impact ; - Les mesures de protection des marges (adaptabilité de la flotte, réduction des coûts) et parallèlement, le coefficient de remplissage des avions, indicateur clé, sont à suivre.
Transport aérien
Suite à la hausse du prix du pétrole, l'Association internationale des transports aériens (Iata) a revu à la baisse ses prévisions de bénéfices pour les compagnies aériennes sur l'année 2012. Ils seraient plutôt de 3 MdUSD (2,3 MdEUR), contre 3,5 MdUSD estimés en décembre dernier. L'an passé, les profits des compagnies ont atteint 7,9 MdUSD (6 MdEUR). Les nouvelles prévisions de l'Iata sont basées sur un prix moyen du baril de 115 USD, alors que les prévisions précédentes se basaient sur un prix moyen de 99 USD. Les compagnies européennes devraient afficher des pertes de 600 MUSD (450 MEUR) et les compagnies africaines perdront 100 MUSD (75 MEUR). En revanche, les compagnies nord-américaines devraient enregistrer des bénéfices de 900 MUSD (675 MEUR), et celles d'Asie-Pacifique des profits de 2,3 MdUSD (1,7 MdEUR). En 2012, le nombre de passagers devrait continuer de croître (+4,2%) et le fret aérien devrait stagner au niveau atteint au dernier trimestre de 2011. FTB/ACT/
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
Dernière cloture | 1.42 EUR | ||||||||
Date du cours | 30/08/2023 | ||||||||
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