Dans le contexte mondial actuel, les investisseurs seront probablement peu enclins à se tourner vers les actifs risqués, d'après Jonathon Griggs, responsable de l'investissement de l'équipe Global Currency Group chez J.P Morgan Asset Management. Certes, l'action coordonnée des pays membres du G7, non anticipée par les marchés, pour limiter l'appréciation du yen a pu restaurer la confiance des investisseurs. En revanche, Jonathon Griggs estime que la déstabilisation grandissante du Moyen-Orient, qui devrait se traduire par un renchérissement durable du pétrole, est susceptible de réduire l'appétit pour le risque. « Bien que beaucoup s'attendaient à une intervention des autorités japonaises sur le marché des changes », note le responsable de l'investissement de l'équipe Global Currency Group chez J.P Morgan Asset Management, « les investisseurs ont été surpris par cette action coordonnée à l'issue de la réunion du G7 jeudi. L'effet de surprise ayant été maximum, le communiqué du G7 a eu un impact bien supérieur à ce qu'il aurait dû avoir, dans la mesure où les capitaux mobilisés n'ont pas été aussi importants. » Jonathan Griggs explique que « les messages et la psychologie entourant une intervention sont généralement plus importants que la transaction elle-même. La coordination augmente les chances d'atteindre l'objectif d'une intervention donnée. » Un objectif que l'expert de J.P. Morgan Asset Management situe «entre 81 et 84 pour la parité USD/JPY et entre 113 et 116 pour la parité EUR/JPY, mais tout cela peut encore évoluer. A l'avenir, il conviendra de suivre de près les actions des autorités japonaises en matière fiscale et monétaire. » Toutefois, « si l'intervention favorise l'appétit pour le risque, tout du moins à la marge », Jonathan Griggs considère que « la situation au Moyen Orient et en Afrique du Nord et son impact sur les prix du pétrole pourraient être bien plus inquiétants. » Suite au vote de la résolution 1973 du Conseil de Sécurité de l'ONU autorisant les pays membres de l'ONU à « recourir à tous les moyens nécessaires pour protéger les populations civiles », la coalition menée par la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis a commencé à bombarder les forces fidèles au colonel Mouammar Kadhafi à Tripoli et près d'Ajdabiah. En outre, Jonathan Griggs souligne que « compte tenu de la dégradation de la situation dans les autres pays de la région, la distribution en termes de risque milite de plus en plus en faveur de prix du pétrole plus élevés à plus long terme. Cela pourrait limiter tout regain d'appétit pour le risque des investisseurs, voire même l'annihiler. »
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