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Crise de la dette souveraine : après la Grèce, viendra le tour de la France et de l'Allemagne

16/06/2011 - 18:18 - Sicavonline


Crise de la dette souveraine : après la Grèce, viendra le tour de la France et de l'Allemagne

Pour Emeric Challier, responsable de la gestion Global Macro d'AFIM OFP, la crise de la dette souveraine en zone euro est révélatrice d'une crise profonde et structurelle des Etats européens. Une crise qui nécessitera au plus tard d'ici 2014 un changement de mandat de la Banque Centrale Européenne (BCE). En attendant, mieux vaut selon l'expert d'AFIM OFP rester sur les obligations allemandes.

Emeric Challier, vous dites que face à la crise de la dette souveraine de la zone euro, les Etats mais aussi d'une certaine façon les marchés, adoptent une posture économique et politique très risquée, consistant à ne pas traiter le défi du mur de dettes souveraines générées depuis 40 ans. En quoi est-ce le cas ?

Nous sommes, selon nous, sur le pic du rebond de la croissance, tant en Europe que dans le reste du monde. Et cette croissance découle grandement des plans de relance, même en Chine. Or du fait du ralentissement induit par la dissipation des effets des plans de relance, la croissance en zone euro sera faible, ce qui ne permettra pas aux Etats de réduire efficacement les déficits. J'ajouterai que les (atermoiements) hésitations des membres de la zone euro sur les solutions à apporter à la crise de la dette souveraine ont un effet extrêmement pernicieux sur le comportement des entreprises. Tant que la crise perdurera, que les déficits des Etats tourneront entre 5 % et 6 %, les dirigeants d'entreprise et les ménages ne pourront appréhender l'avenir qu'avec beaucoup de méfiance: car soit une crise majeure surviendra, soit la pression fiscale (impôts) augmentera. Dans un cas comme dans l'autre, cela les dissuade d'investir ou de consommer.

Quel scénario imaginez-vous pour les mois qui viennent ?

Chez AFIM OFP, nous estimons que nous nous trouvons face à une crise fondamentale des structures des Etats européens, crise qui n'a pour l'instant touché que les plus petits pays mais qui pourrait bien affecter aussi des grands pays. On pense évidemment à l'Espagne, mais nous sommes aussi assez inquiets au sujet de l'Italie. Soyons de surcroît lucides : quand le ministère des finances français indique que d'ici trois ans, le ratio dette/PIB de la France sera proche de 90 %, nous ne serons plus très éloignés des ratios de dette des Etats qui sont entrés en crise. Et si la France entre à son tour en crise, l'Allemagne fera de même. Les deux économies sont trop liées - rappelons que plus de 50 % des exportations allemandes sont réalisées au sein de la zone euro. On peut donc très bien imaginer que d'ici trois ans, celle-ci dans son ensemble se retrouve dans une situation difficile à gérer. L'issue à la crise de la dette souveraine en zone euro ne relève donc pas de la simple constitution d'un fonds de stabilité. Nous estimons chez AFIM OFP qu'elle requerra une intervention majeure de la BCE.

Sous quelle forme ?

A l'instar de la Réserve Fédérale des Etats-Unis (FED), la BCE devra à son tour se lancer dans le quantitative easing, l'assouplissement quantitatif, autrement dit l'injection massive de liquidités par l'achat d'obligations de l'ensemble des pays de la zone euro. Elle s'y verra contrainte quand la zone euro sera bel et bien au bord d'un risque plus important, systémique, et que la France et l'Allemagne, refusant d'assister à la fin de la construction européenne feront pression pour que son mandat, comme celui de la FED inclut le soutien à l'économie. Dans l'intervalle, rien ne sert d'exiger des Etats les plus faibles (Grèce, Portugal, Irlande) une restructuration dure. Au contraire, le faire démontrerait l'absence de solidarité entre pays européens et n'aurait pour effet que de remettre en cause la construction européenne.

Donc, d'après vous, le mandat de la BCE devrait changer au plus tard en 2014.

Au plus tard en effet, car nous pouvons avoir en zone euro un effet domino. Si la Grèce tombe, le Portugal tombera puis l'Irlande, et les choses s'accéléreront très vite. Le scénario que je décris peut se dérouler dans les six mois à douze mois qui viennent.

Dans vos portefeuilles, et notamment dans celui de AFIM OFP Euro Sovereign Bond (FR0010877464) vous faites la part belle aux obligations allemandes...

Effectivement, dans ce contexte de crise de la dette souveraine en zone euro, nous adoptons chez AFIM OFP un biais extrêmement défensif. Nous nous tenons à l'écart des dettes des pays les plus endettés et nous recherchons la sécurité dans le contexte actuel. A court terme, elle se trouve de notre point de vue du côté des obligations allemandes.

Vous favorisez les obligations allemandes à échéances courtes ou longues ?

Si une solution comme le roll over de la dette grecque est retenue par les autorités politiques et monétaires européennes [NDLR : les détenteurs d'obligations grecques à court terme se verraient proposer en lieu et place de leur remboursement de nouvelles obligations mais d'échéance beaucoup plus longue. Une solution qui permettrait à la Grèce de gagner du temps] beaucoup de dette long terme sera créée. Nombre d'investisseurs vont donc se retrouver avec un trop plein de dette long terme et seront forcés d'en vendre une partie pour ajuster leur risque. Cela affectera bien sûr les performances de la dette long terme et favorisera celles de la dette court terme. Nous sommes donc plutôt enclins à acheter des obligations allemandes à 2 et 5 ans. De plus, nous pensons que la BCE devra modifier sa politique monétaire, en étant plus accommodante, à contre courant de son discours actuel.

© Synapse. Les contenus (vidéos, articles) produits par Synapse font appel à des journalistes professionnels. Ils ne constituent pas des conseils en investissement ou des recommandations personnalisées. Le diffuseur n'a participé ni à l'élaboration de ce contenu ni à la sélection des valeurs/fonds mentionnés. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. L'investissement sur les marchés comporte un risque de perte en capital et aucune garantie de gain ne peut être octroyée.



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