(AOF) - Dexia serait proche d'un accord avec la Commission européenne concernant son plan de réorganisation suite des aides d'Etat dont la banque a bénéficié pendant la crise, selon la presse belge. Les contraintes que Bruxelles pourrait exiger de la part de Dexia sont encore inconnues. En novembre dernier, la Commission avait approuvé la garantie octroyée conjointement par la Belgique, la France et le Luxembourg. Dexia est toutefois soumis depuis novembre dernier à des contraintes visant à préserver son capital. L'établissement s'est ainsi engagé à ne pas payer de dividendes aux actionnaires externes au groupe, à ne pas procéder au paiement de coupons discrétionnaires, ni à l'exercice d'options de remboursement par anticipation sur des titres de dettes hybrides. Dexia s'est également engagé à ne pas procéder à des acquisitions d'établissements de crédit, d'entreprises d'assurances ou d'entreprises d'investissement.
Chiffre d'affaires
- Au 30.06.2009 : 3 343 millions d'euros (-4,2%) (en tenant compte de la déconsolidation de FSA Insurance au 2nd trimestre 2009) - Au 31.12.2008 : 3 556 millions d'euros (-48,4%)
Résultats
- Au 30.06.2009, Résultat brut d'exploitation : 1 572 millions d'euros (-1,9%) ; Résultat net part du groupe : 534 millions (-35%) - Au 31.12.2008, Résultat brut d'exploitation : -563 millions (contre +3 062 millions en 2007) ; Résultat net part du groupe : -3 326 millions d'euros (contre + 2 533 millions d'euros en 2007)
Prévisions
L'administrateur délégué du groupe, Pierre Mariani, a affirmé que la banque était sur la bonne voie pour sortir du mécanisme de garantie des Etats à fin 2010. Elle a levé près de 38 milliards d'euros de financements à moyen-long terme depuis le début de l'année, dont 41% sans la garantie de l'Etat.
Stratégie
En novembre 2008, Dexia a adopté un plan de transformation qui s'articule autour de trois axes : la réduction du profil de risque du groupe, la priorité donnée aux clients et métiers historiques (le financement des collectivités publiques et la banque commerciale) et l'adaptation de la structure de coûts. Dexia vise à réduire ses coûts de 15% sur trois ans et à supprimer les bonus des dirigeants. Le rehausseur de crédit américain FSA, à l'origine de l'essentiel de ses difficultés, a été vendu. Le groupe franco-belge a fermé plusieurs implantations. Certaines activités, comme l'assurance, ont été mises sous " revue stratégique ". La gestion d'actifs et la conservation de titres pourraient également être cédées.
Evènements financiers
Dans le cadre de sa restructuration, Dexia a engagé la cession de sa filiale d'assurance-vie en France, Dexia Épargne Pension. En juillet dernier, pour la première fois depuis 2003, la banque a réalisé une émission de dette senior de 1 milliard d'euros à 5 ans. Afin de rétablir la solvabilité, une augmentation de capital de 6 milliards d'euros a été menée en 2008, souscrite par les actionnaires du groupe et par les États français et belge. De plus, l'an passé, les États français, belge et luxembourgeois ont accordé leurs garanties notamment à certaines nouvelles émissions, afin d'assurer la liquidité du groupe.
Forces
- La vente de FSA Insurance, finalisée le 1er juillet 2009, a significativement réduit le profil de risque du groupe ; - Le plan de transformation du groupe est bien avancé avec des coûts en baisse de 7% au second trimestre 2009 par rapport à la même période de 2008 ; - La banque est redevenue profitable au second trimestre avec un résultat net de 283 millions d'euros, toutefois en recul de -46,8% sur un an ; - L'amélioration de la liquidité du groupe s'est poursuivie, sur la première partie de l'année, avec la réouverture du marché des obligations sécurisées et un accès renouvelé aux autres sources de financement non garanti ; - Le ratio de solvabilité (ratio Tier 1 de 11,3%) a été encore amélioré à fin juin 2009; - Le groupe est désormais engagé dans des activités moins risquées ; - Le système rémunération des dirigeants a été complètement revu de façon à éviter les abus.
Faiblesses
- Le groupe a publié des résultats semestriels qui ont globalement déçu les analystes : le résultat brut d'exploitation a chuté de -26,9% entre les seconds trimestres 2008 et 2009 ; - Dexia ne distribuera pas de dividende du fait de ses pertes nettes en 2008 ; - Le groupe pâtit d'une fragilité structurelle en raison d'un développement précédent éloigné de ses métiers de base ; - En dépit de la cession de sa filiale américaine FSA, Dexia va conserver une exposition à certains actifs : si 2 milliards de dollars ont été provisionnés fin mars, une perte potentielle supplémentaire de 2,5 milliards de dollars pourrait être supportée ; - La Commission européenne a émis des doutes concernant le plan de restructuration de Dexia et estime qu'il ne permet pas d'assurer sa viabilité à long terme. Le renforcement des fonds propres du groupe, qui pourrait être nécessaire, pèse sur le cours de l'action ; - Dexia est désormais centré sur des activités à faibles marges et très concurrentielles.
Principales activités
Deux métiers de base : Financement des collectivités publiques et Banque de détail et commerciale.
Le secteur
Moody's maintient sa perspective " négative " sur les banques françaises. Même si elles ont bien mieux résisté à la crise que leurs concurrentes étrangères, notamment anglo-saxonnes, grâce à leur modèle de banque universelle, certaines faiblesses demeurent. La crise économique et la baisse consécutive de leurs revenus, combinée à un accroissement du risque, vont peser sur leur rentabilité. De plus, leurs ratios de fonds propres réglementaires sont inférieurs à ceux de leurs concurrents internationaux. L'adaptation devrait passer par une intégration accrue des métiers spécialisés. Cette tendance a été récemment soulignée par la fusion des filiales de gestion d'actifs de la Société Générale et du Crédit Agricole.
La valeur dans son secteur
Un des leaders mondiaux du financement des collectivités locales. Dans la Banque de détail et commerciale Dexia fait partie des trois principaux acteurs en Belgique et au Luxembourg.
Comment suivre la valeur
Avec la crise financière, le titre a perdu son statut de valeur refuge : le cours a chuté de 27% sur un an. La cession de la filiale FSA, qui devrait être finalisée pour fin juin, et à suivre alors que Moody's pourrait dégrader les notes de cette société. La liquidité du groupe, qui constitue l'une de ses principales faiblesses, est également à surveiller, de même que la politique de réduction des coûts.
Finance - Banques
Le Comité de Bâle, qui vise à réformer le secteur bancaire, désire renforcer la qualité et la transparence du capital de base Tier-1 (noyau dur du capital), pour permettre aux banques de mieux absorber d'éventuelles pertes. Si, sous Bâle 2, les banques pouvaient ne détenir que 2% de capital rapportés à leurs actifs pondérés, les régulateurs surveilleront à l'avenir davantage la qualité des fonds propres retenus dans le calcul du Tier-1. Un nouveau ratio, dit d'effet de levier, sera introduit pour éviter un trop fort endettement des banques. Avant même de connaître précisément le niveau des exigences imposées par les régulateurs, un certain nombre de banques françaises ont récemment consolidé leurs fonds propres, à l'image de BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et BPCE. Ailleurs, DnB NOR, BBVA, Intesa, Unicredit, ont également fait appel au marché. Ces décisions font suite à la mise en place du calendrier établi lors du G20 de Pittsburgh, qui prévoit de définir de nouvelles règles sur la qualité et le montant des fonds propres l'an prochain, pour les appliquer d'ici fin 2012.
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
Dernière cloture | 0.03 EUR | ||||||||
Date du cours | 02/03/2016 | ||||||||
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