(AOF / Funds) - La récente décision de la Chine d'augmenter le taux des réserves obligatoires des banques vient relancer le débat sur l'inflation. Disons-le d'emblée : malgré l'expansion hors norme des bilans des banques centrales, la résurgence d'une inflation élevée d'origine domestique reste peu probable à moyen terme. Et ce pour deux raisons. D'une part, les capacités de production restent très largement sous-utilisées et le taux de chômage est élevé. D'autre part, le crédit bancaire recule. Bref, le déséquilibre offre/demande n'est pas de nature à générer des pressions inflationnistes. On peut en revanche s'interroger sur le rôle des matières premières. Depuis mars dernier, la progression de leur prix est impressionnante (+ 55 % en moyenne). Le rebond économique chinois y a joué un rôle. Mais, dans l'ensemble, c'est l'engouement des investisseurs qui a porté les matières premières. Le risque aujourd'hui est que cette dynamique se poursuive, voire s'amplifie, au moins à court terme, lorsque la demande physique reprendra des couleurs. Les conditions d'un tel scénario ne sont pas difficiles à envisager : demande de la Chine toujours aussi ferme, reprise plus rapide que prévu de la production industrielle et de la construction dans les pays développés, dollar faible et, surtout, maintien de l'intérêt des investisseurs. On peut ainsi imaginer un scénario où l'inflation totale dépasserait 2,5 % à la fin de l'été 2010 en zone euro, en envisageant une inflation sous-jacente très faible à 1 %, le prix du baril à 100 dollars, l'eurodollar à 1,45 et une hausse forte des prix alimentaires, de 4,5 % sur un an, qui résulterait des mauvaises conditions climatiques. Un tel cas de figure mettrait les banques centrales dans une situation très inconfortable. L'économie serait encore fragile, mais l'inflation ferait son retour. Il y a toutefois fort à parier qu'elles n'hésiteraient pas à réagir au cas où les anticipations d'inflation s'ancreraient en territoire jugé non acceptable. Pour le moment, du côté des professionnels et des consommateurs, celles-ci sont très faibles. Néanmoins, les mesures de marchés comme les points morts d'inflation sont d'ores et déjà revenus au-dessus de leur moyenne des dix dernières années... Il faut garder à l'esprit qu'un tel scénario n'est pas soutenable sur le moyen terme. Des niveaux de prix élevés des matières premières provoqueraient un choc sur la croissance mondiale et, in fine, les matières premières seraient les premières victimes de leur propre succès. Par Michel Martinez, stratégiste groupe Amundi
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
Souscription en ligne
Plus besoin de remplir à la main tous les bulletins de souscription grâce à la pré-saisie ! Gagner en rapidité et en efficacité.
Des frais réduits
Nos équipes négocient avec les sociétés de gestion des frais réduits.
Des professionnels
à votre écoute
Nos experts sont à votre disposition pour vous accompagner dans vos démarches du lundi au vendredi : 0 805 09 09 09 (appel gratuit)