Faut-il encore investir en actions ? La question se pose après une décennie perdue et l'impression prégnante d'un enlisement inéluctable dans une crise toujours plus sévère. Frédéric Buzaré, responsable de l'investissement en action chez Dexia AM, n'incline pour sa part ni au catastrophisme ni à l'optimisme béat. Selon lui, 2012 sera encore une année compliquée pour les actions mais la bourse n'est pas morte pour autant.
Investir sur les marchés actions s'est révélé un véritable chemin de croix pour la plupart de ceux qui s'y sont risqués depuis 2007, les rebonds, même spectaculaires, se retrouvant tôt ou tard systématiquement annihilés par une salve de mauvaises nouvelles. Et l'on ne voit pas aujourd'hui une reprise profonde et durable se dessiner.
Pour Frédéric Buzaré, responsable de l'investissement en action chez Dexia Asset Management, il manque deux choses au marché actions : premièrement des règles stables et propices ; deuxièmement un environnement macro-économique favorable. Or, selon le responsable de l'investissement en action Dexia AM, « on est en train de changer de paradigme économique. On revient 20 ans en arrière. On a créé de la croissance économique avec de la dette publique et privée, » une croissance parfois indue, et « on rentre maintenant dans un processus de désendettement. » Et pour le patron de l'investissement en action Dexia AM, il ne faut pas se tromper : « quand on regarde l'histoire, tous les processus de désendettement ont mis du temps. Car la première étape c'est toujours le déni de réalité. La crise est niée. Elle est sous-estimée.» Du coup des réponses à la crise ne gagnent en sérieux que lorsque celle-ci s'envenime. Le dernier sommet européen ne pouvait donc tout résoudre à lui seul. « même s'il pose les fondations d'un édifice prometteur, » note Frédéric Buzaré. Ce dernier relève que le risque réside principalement dans une mise en œuvre défaillante. D'ailleurs ce qui a fait échouer le dernier sommet européen s'avère être le manque d'implication dans la mise en œuvre des mesures annoncées. La possibilité d'un nouvel échec n'est pas à écarter, alors que la tâche est immense. « Il s'agit de mettre en place un nouvel équilibre économique, les fondations du précédent étaient instables, il faut donc créer un nouvel édifice,» insiste l'expert de Dexia AM, selon qui, dans ce contexte, il ne faut pas s'illusionner.
« L'année 2012 va rester difficile sur les marchés actions. Il faut être clair là-dessus mais faut pas voir désespérances sur un sommet magique ou une mesure magique. » Néanmoins, Frédéric Buzaré estime que le marché action n'est pas complètement mort. « Tout le monde aujourd'hui est pessimiste pour 2012 personne n'ose l'optimisme. Tout le monde est positionné dans le même sens. Tout le monde a peur. Tout le monde est sous-pondéré sur les banques, sur la zone euro. » Mais en même temps il ne faut pas oublier que la performance du marché action est intimement liée à sa valorisation initiale. « Aujourd'hui, les marchés action se payent 10 fois les bénéfices 2012. Les attentes sont très modestes sur la macroéconomie. » Si les décideurs politiques sont capables de mettre sur pied un agenda crédible pour une sortie de crise les marchés peuvent repartir. Mais on n'en est pas encore là. « Aujourd'hui, il y a un risque que 2012 soit à nouveau une année extrême, binaire, anxiogène, et donc cela va rester encore une année compliquée pour les actions, » conclut Frédéric Buzaré.
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Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.