Tous les deux mois, le professeur Bernard Thion, en charge des études pour le site de l'immobilier des notaires, Immonot.com, donne la tendance du marché immobilier. Contrairement à ce qu'on a pu entendre jusqu'à présent, le mouvement de baisse des prix entamé en fin d'année 2011 pourrait n'être qu'une passade.
Pour autant, en ce début d'année 2012, l'ambiance chez les notaires est plutôt morose alors que l'auteur de l'étude relativise leur position « la contraction d'activité anticipée lors de notre dernière enquête ne s'est heureusement pas réalisée. » Toutefois, il note « que 17 % [des notaires] correspondants ont constaté une amélioration des rentrées de compromis en début d'hiver, ils ne sont plus que 2 % à la projeter dans deux mois. » « De la même manière, si l'on s'intéresse à l'enregistrement des contrats de ventes, 27 % ont observé une augmentation en décembre, mais seulement 12 % la prévoient fin février. » constate Bernard Thion. Le sursaut d'activité ressenti en fin d'année par les acteurs du secteur est semble-t-il imputable à un effet d'aubaine du à l'approche d'un durcissement de la fiscalité, ce que confirment les notaires de Maubeuge. « La hausse d'activité de la fin d'année et de janvier 2012 s'explique par l'évolution de la fiscalité et un effet d'aubaine. »
Interrogée sur les prévisions quant à l'évolution des prix, la grande majorité des notaires table sur leur baisse dans les mois prochains. Néanmoins, l'étude des avant-contrats signés en fin d'année 2011 montre que « les notaires parisiens ont constaté, depuis octobre, une stabilisation progressive du prix des logements en région parisienne. » Leurs collègues de Province notent que le mouvement de baisse, anticipé fin avril et amorcé dès cet été, « aurait déjà tendance à s'essouffler, laissant entrevoir une légère reprise pour le printemps. »
Si cette tendance sur les prix se confirme, Bernard Thion considère que « les prochains mois seront donc particulièrement propices à la négociation avec, d'un côté, des vendeurs rassurés par la fin du mouvement de baisse et, de l'autre, des acheteurs conservant l'espoir de bonnes affaires avant qu'il ne soit trop tard. » A l'appui de son analyse, l'auteur de l'étude avance un autre argument en faveur de la reprise. Il met en avant l'amélioration observée sur le marché immobilier US qui selon lui « devrait, tôt ou tard, déborder sur notre continent. »
Depuis quelques mois, une large majorité de notaires conseille de ne pas acheter un bien sans avoir vendu le précédent. « Cependant, un léger frémissement perturbe ce consensus. En effet, fin décembre, la proportion des conseils à l'achat de logements a augmenté de 8 à 10 %, tandis que celle de vente de terrains s'est réduite de 67 à 66 % » rapporte le professeur. Enfin, Bernard Thion considère que « L'évolution de l'environnement économique devrait inciter les investisseurs à favoriser l'immobilier dans leurs placements, bien que la taxation des transactions immobilières soit aussi très pénalisante pour le marché immobilier. »
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