(AOF) - La rumeur selon laquelle Antoine Frérot, actuel PDG de Veolia, pourrait être la victime d'un putsch organisé par l'ex PDG du groupe (et encore membre du conseil) Henri Proglio, a fait réagir fermement AlphaValue. 48h après la publication de la rumeur, il semble que le conseil ait été utilisé, inconsciemment ou non, et sans mesurer la tempête que cela pourrait provoquer. C'est le summum de l'incompétence", écrit le bureau d'analyse. AphaValue rappelle qu'Antoine Frérot serait remis en cause pour avoir critiqué la stratégie mise en oeuvre antérieurement par Henri Progio et qui a conduit le groupe dans le mur (écart d'acquisition de 6,4 milliards d'euros, dette nette de 15 milliards par rapport à des capitaux propres de 7,4 milliards à fin 2011 (estimation), note révisée à la baisse par Moody's en février 2012, les investissements qui n'ont pas tenu toutes leurs promesses...) alors qu'il avait présenté en décembre dernier un plan de marché bien allégé, qui vise à rompre avec les habitudes passées. L'analyste rappelle que ce plan a été approuvé par le conseil d'administration dans le cadre d'un processus de révision qui a duré 6 mois, un délai exceptionnellement long, ajoute-t-il. "On se demande donc à quoi sert le conseil d'administration", s'interroge AlphaValue. Dans une note publiée début février l'analyste écrivait déjà : "la vraie question est de savoir pourquoi il a fallu 2 ans pour que le conseil d'administration de Veolia - 18 membres appartenant à la crème de la crème, dont pas moins de 5 banquiers/assureurs, et 6 patrons (certains ex) issus des sociétés du CAC 40, plus une poignée de grandes figures étrangères - se rende compte des dégâts laissés derrière lui par l'ancien patron de Veolia Henri Proglio". Selon AlphaValue, la gouvernance de Veolia doit de toute évidence être remaniée afin de restaurer la confiance de manière durable. "Nous nous demandons si ce conseil se situe vraiment dans l'exercice de son mandat. La meilleure chose pour lui serait de démissionner", conclut l'analyste.
Les points forts de la valeur
- Veolia est le leader mondial des services à l'environnement ; - Le groupe bénéficie de trois grands moteurs de croissance : l'accroissement de la population mondiale et de l'urbanisation, la nécessité de gérer les impacts sur l'environnement, et enfin le renforcement des réglementations ; - Le modèle de gestion déléguée qui est celui de Veolia (et de Suez Environnement) devrait fortement se développer, les opérateurs privés fournissant en eau moins de 10% de la population mondiale (contre 65% en France). Ce modèle est moins coûteux pour les clients que celui de la régie ; - Le groupe dispose des technologies de pointe dans le tri et fait preuve d'innovation dans le recyclage des produits dangereux.
Les points faibles de la valeur
- Le groupe a perdu la confiance des marchés suite à des déceptions répétées. Il faudra du temps pour la regagner. Le nouveau " profit warning " de l'été 2011 entache un peu plus cette confiance ; - Les investisseurs sont très sceptiques sur le timing du retour à la rentabilité du groupe. Les métiers de Veolia sont des métiers de long terme. La rentabilité met donc du temps à se redresser. Les objectifs de croissance à moyen terme du groupe sont reportés ; - Il n'y a pas de visibilité sur l'évolution du périmètre à venir. Il pourrait être difficile de vendre des activités en difficultés dans un contexte économique où les acheteurs se feront peut-être rares ; - Les investisseurs doutent de la capacité de Veolia à créer de la valeur dans un contexte où les pressions sur les prix sont de plus en plus fortes ; - Plus généralement, les investisseurs boudent le secteur des utilities, considérant qu'il restera encore durablement sous la pression tarifaire des autorités publiques des pays européens ; - Certains craignent que la distribution de dividende soit nettement revue en baisse alors que Veolia est historiquement une valeur de rendement. Le dividende est déjà attendu en baisse pour 2011 ; - La crise a révélé le caractère cyclique de l'activité Propreté de Veolia et la dépendance de l'activité Recyclage aux cours des matières premières recyclées ; - Contrairement à son concurrent, Suez environnement, Veolia a acheté des sociétés au prix fort en 2007 et 2008, juste avant la crise, et il doit affronter la conjoncture actuelle avec une dette trop lourde à porter. Certains analystes considèrent que la dette de Veolia constitue un frein majeur à sa croissance, l'amenant à renoncer dans le futur à des projets d'envergure.
Comment suivre la valeur
- Longtemps perçue comme une valeur défensive et de croissance, Veolia est désormais une valeur de restructuration. Mais depuis la crise de la dette, la valeur est boudée par les investisseurs. Son statut de valeur de rendement pourrait même être remis en cause ; - Les activités liées à l'eau et à la propreté sont fortement consommatrices de capitaux. Dans le secteur des utilities, les groupes sont fortement endettés et donc dépendants de l'évolution des taux d'intérêt ; - Le marché attend la présentation stratégique de décembre 2011. Cela sera déterminant pour regagner la confiance des investisseurs. Le nouveau mot d'ordre serait d'être plus petit et plus rentable. Ce recentrage devrait entraîner d'importantes cessions d'actifs en 2012. Parallèlement, Veolia met en place un plan de réduction des coûts ; - Le rapprochement de Veolia Transport avec la société Transdev est effectif depuis mars 2011. Une mise en Bourse est envisagée. Une déconsolidation de l'activité transport améliorerait la perception du groupe par le marché ; - Le groupe est facilement opéable du fait d'un capital éclaté.
Services aux collectivités
Les réorientations stratégiques sont à l'oeuvre parmi les énergéticiens allemands, lourdement impactés par l'arrêt des réacteurs nucléaires. En y ajoutant la taxe sur le nucléaire introduite le 1er janvier, E.ON estime que ses comptes ont été pénalisés de 1,9 MdEUR au premier semestre. L'impact sur les comptes de RWE s'est élevé à 900 MEUR. E.ON a publié la première perte nette trimestrielle de son histoire, à hauteur de 1,4 MdEUR. Le groupe a annoncé des restructurations qui pourraient concerner jusqu'à 11 000 personnes sur un total de 79000. Comme son concurrent RWE, il a dû réviser à la baisse ses prévisions pour 2011. RWE a, lui, enregistré une perte de 229 MEUR au deuxième trimestre. Pour assainir sa structure financière, le groupe souhaite lever 2,5 MdEUR de capital. Il désire également renforcer son programme de cessions et entend désormais se séparer d'actifs d'un montant total de 11 MdEUR, soit 3 MdEUR de plus que prévu. FTB/ACT/
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
Dernière cloture | 28.91 EUR | ||||||||
Date du cours | 25/04/2024 | ||||||||
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