(AOF) - Crédit Agricole a publié jeudi des résultats trimestriels en net repli, pénalisés par la Grèce. Au troisième trimestre, le véhicule coté du groupe Crédit agricole a vu son bénéfice net chuté de 65,2% à 258 millions d'euros en raison d'une dépréciation supplémentaire de 637 millions d'euros sur les titres de dette souveraine grecque. A l'instar de BNP Paribas et Société Générale, la banque française a appliqué une décote de 60% sur ces titres. Les analystes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur bénéfice net en baisse de 18,4% à 605 millions d'euros. Le consensus avait intégré une dépréciation supplémentaire de seulement 245 millions d'euros sur la Grèce. Dans son communiqué, le groupe Crédit agricole affirme avoir réduit de 27% son exposition aux dettes souveraines de l'Italie, de la Grèce, de l'Irlande, du Portugal et de l'Espagne entre fin juin et fin octobre. Selon Jean-Marie Sander, Président de Crédit Agricole S.A, ce résultat net de 258 millions " traduit la poursuite d'une performance opérationnelle solide et l'impact très significatif du provisionnement à 60% des titres de l'Etat grec ".
Les points forts de la valeur
- Crédit Agricole jouit de fortes positions en France et en Europe. C'est le n°1 de la banque de proximité en France, le n°1 en Europe par les revenus de la banque de détail, parmi les leaders européens du crédit à la consommation, le n°1 en France et en Europe en gestion collective et le n°2 en France et le 11e en Europe en assurance ; - La stratégie de la nouvelle direction est centrée sur la banque de détail et de proximité. Le Crédit Agricole doit donc retrouver un profil défensif.
Les points faibles de la valeur
- Le titre de la banque reste des plus volatils en Bourse à l'image de l'ensemble du secteur financier. Les craintes de défaut d'un ou plusieurs pays périphériques européens, Grèce en tête, et les interrogations sur les recapitalisations des banques européennes alimentent cette volatilité ; - Crédit Agricole est l'une des banques françaises les plus exposées à la crise grecque, à travers sa filiale Emporiki, dont elle détient 86,5% du capital. Cette filiale, qui ne représente qu'environ 3% de ses revenus mais près de 15% de son coût du risque, empoisonne son image ; - La banque est également exposée au risque de contagion de la crise grecque au Portugal, de par sa participation de 23,9% (directe et indirecte) dans Banco Espirito Santo, troisième banque portugaise ; - L'environnement de taux bas pèse sur les activités de banque de détail, plus précisément sur les marges sur dépôts .
Comment suivre la valeur
- Les valeurs bancaires sont considérées comme des titres " value " depuis les effets de la crise financière ; - Le retour sur fonds propres (ROE), qui mesure la rentabilité des banques, est l'un des ratios clé du secteur ; - En tant que valeur financière le titre est influencé par une série d'éléments : (i) les taux d'intérêt dont l'évolution dépend des politiques monétaires (notamment des banques centrales européenne et américaine), (ii) l'état des Bourses mondiales qui influencera ses activités de banque de financement et d'investissement et de gestion d'actifs, (iii) les niveaux de consommation et d'épargne des ménages qui influeront sur les performances de la banque de détail ; - Le coût du risque reste à surveiller ; - Surveiller également la mise en place du dispositif de " Bâle III " qui oblige les banques à augmenter leurs fonds propres pour résister aux crises. Le Comité exige que les établissements financiers affichent d'ici au 1er janvier 2019 un ratio de solvabilité Tier 1 (le noyau dur des capitaux propres des institutions financières) d'au moins 4,5%, contre 2% jusque-là. Un matelas supplémentaire de 2,5% est également exigé. Ce qui porte le pourcentage total à 7%.
Finance - Banques
La réduction de la taille de leur bilan est à l'ordre du jour pour les banques françaises, qui souhaitent rassurer les marchés financiers. BNP Paribas a annoncé une réduction de 10% de la taille de son bilan d'ici à la fin 2012, et sa volonté de limiter sa dépendance aux refinancements en dollars. Cette décision implique la cession d'environ 70 milliards d'actifs d'ici à la fin de l'année prochaine. Quant à la Société Générale, elle désire intensifier les cessions dans son portefeuille d'actifs toxiques, déjà réduit de 8 MdEUR depuis début 2011. D'ici à fin 2012, la banque espère parvenir à une économie supplémentaire de 60 MdUSD de financement. Le modèle des banques françaises, historiquement basé sur le financement, évolue donc avec la crise financière. BNP Paribas et la Société Générale souhaitent toutes deux réduire certains types de crédits en dollars, comme les crédits export, trop coûteux en fonds propres et en liquidités, et qui s'inscrivent dans leur activité BFI (banque de financement et d'investissement). FTB/ACT/
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
Dernière cloture | 14.48 EUR | ||||||||
Date du cours | 25/04/2024 | ||||||||
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